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Billet de blog 25 mai 2020

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L'étude du Lancet pointe du doigt les terribles consignes du décret du 27 mars

L'étude du Lancet vient de mettre en lumière la terrible préconisation du décret officiel du 27 mars repris dans celui du 12 mai sur les consignes d'administration en France de l'hydroxychoroquine en la réservant aux patients gravement malades alors que c'est dans ces conditions qu'elle se révèle (selon The Lancet) la plus dangereuse pour la santé avec des conséquences parfois dramatiques.

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L'étude rétrospective du Lancet sur l'administration d'hydroxychloroquine à des patients hospitalisés a fait le tour des médias en quelques heures.

Nous ne reviendrons pas sur les conditions de l'étude semble-t-il très imparfaite pour nous en tenir seulement à son panel et à ses conclusions.

Plutôt que de réinventer l'eau chaude en voici un très bon résumé que nous n'aurions pas pu mieux rédiger.

https://urgences-serveur.fr/mise-au-poi ... raitements
Aucun bénéfice n’a été observé avec la chloroquine ou hydroxychloroquine associé ou non aux macrolides, en effet, l’utilisation de ces agents était associée à un risque accru de décès (augmentation entre 33% et 45% après ajustement) chez les patients hospitalisés pour COVID-19.
Il s’agit d’une analyse rétrospective, et non d’un essai contrôlé randomisé prospectif. Par conséquent, on ne peut pas affirmer formellement que HCQ ou CQ ne sont pas associés à un bénéfice, mais cela jette certainement beaucoup de doute sur l’efficacité de ces agents dans le contexte dans lequel ces médicaments sont actuellement utilisés chez les patients COVID-19 : c’est-à-dire les patients sévèrement malades à l’hôpital.

En quelques mots tout est dit.

Évacuons d'entrée la question du protocole de l'IHU

1. Les patients sévèrement malades à l’hôpital ne sont pas du tout la cible du protocole de l'IHU qui a basé toute sa thérapeutique sur le traitement à l'hydroxychloroquine en début tout d'infection (dès détection de positivité) justement pour leur éviter de se retrouver sévèrement malades à l'hôpital.

Entre l'étude du Lancet et le protocole de l'IHU on parle donc de 2 choses totalement différentes.
Pour imager c'est comme si on comparait l'aspirine pour soigner un mal de tête et un cancer du cerveau : pas grand chose à voir si ce n'est que c'est dans la tête que cela se passe.

2. En revanche l'étude du Lancet pointe de manière flagrante les terribles recommandations contenues dans le décret officiel du 27 mars qui précise bien que l'HCQ sera réservée aux patients hospitalisés «atteints de pneumonie oxygéno-requérante ou d'une défaillance d'organe».
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTe ... jsessionid =34EB254B4963CEC854F393ADD06A59CD.tplgfr36s_2?cidTexte=JORFTEXT000041746694&idSectionTA=LEGISCTA000041756413&dateTexte=20200327&categorieLien=id#LEGISCTA000041756413

C'est à dire que les consignes officielles sont, depuis plus de 2 mois, et toujours à l'heure actuelle, de prescrire de l'HCQ aux patients pour lesquels c'est le plus dangereux.

Tandis que les consignes officielles interdisent toujours l'hydroxychloroquine aux patients pour lesquels elle ne présente pas de danger particulier (dans le cadre d'une prise en charge hospitalière) et avec un espoir de guérison à la clé.

Tout les médias encensent l'étude du Lancet
Tous les médias la relient au protocole de l'IHU alors que cela n'a rien à y voir.
Mais aucun média n'est capable de faire le lien avec la loi qui nous régit actuellement et qui va à l'encontre totale des conclusions de cette étude portée aux nues par ailleurs.

On peut se demander pourquoi?

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