Hervé Magnin est psychothérapeute cognitiviste, comportementaliste.
Il est aussi musicien auteur-compositeur-interprète et se produit régulièrement en conférence/concert où il illustre en chansons les thèmes de développement personnel qu'il expose dans ses livres. Parmi ses dernières productions, une série de vidéos que j'ai souhaité vous faire connaitre : les Coroniceberg.
Courant mars, Yamine Boudemagh a publié un article intitulé « Coronavirus : Un secret français bien gardé ». Il a été censuré depuis. Cet article faisait explicitement référence au laboratoire P4 de Wuhan. J’ai eu quelques échanges avec l’auteur de l’article. Il m’a notamment parlé d’un certain type de recherches qu’on nomme en anglais « gain of function ». Par manipulation génétique, on modifie – d’une certaine manière, on augmente – les « performances » des virus. Par exemple, des scientifiques chinois ont créé un nouveau type de virus en mélangeant les gènes de la grippe aviaire H5N1, souvent mortelle, aux gènes de la pandémie H1N1, hautement contagieuse. Mortel + hautement contagieux = gain de performance (gain of function). Le but annoncé était d’aider à la création d'un vaccin. Un vaccin pour contrer un virus mutant qui n’existait pas avant que des humains ne le créent. Ça laisse songeur.
Dans les laboratoires P4 qui font des recherches de type « Gain of function », de nombreuses infections accidentelles ont eu lieu. La dangerosité de ces recherches a mis en vigilance les chercheurs qui sont eux-mêmes les premiers concernés par la contamination des virus qu’ils manipulent.
Nous avons besoin d’une instance internationale qui contrôle la nature et la finalité des recherches. 7 milliards d’humains ont besoin que des experts indépendants s’assurent que les recherches sont orientées vers la santé publique, vers le bien commun. Quels autres enjeux pourraient expliquer ou justifier, une telle opacité ? Est-ce que j’enfonce une porte ouverte ou bien est-ce que j’entre de plain-pied dans le gouffre satanique du conspirationnisme si je suspecte des enjeux économiques et militaires ?
Que ce soit pour nuire ou pour empêcher de nuire, la guerre bactériologique s’anticipe au même titre que la dissuasion nucléaire a poussé les États à cette course effrénée vers un surarmement, apte au bout du compte à éradiquer toute forme de vie sur Terre. Après avoir investi des milliers de milliards de dollars, de roubles, de francs… on a fini par signer des traités pour mettre fin à la prolifération des armes nucléaires. Qu’est-ce qu’on va faire de ce risque similaire ?
Si on met en cause un éventuel dysfonctionnement du laboratoire P4 de Wuhan dans la genèse de la pandémie qui impose aujourd’hui à 2 milliards d’humains de rester enfermés, si on exige la fermeture du P4 de Wuhan, comment pourra-t-on justifier de laisser fonctionner le P4 contenu dans l’INSERM de Lyon, le P4 d’Atlanta, celui de Moscou, Genève, Berlin qui ont les mêmes protocoles… Une trentaine de ces labos P4 menacent le monde entier du pire.
Je vais peut-être vous surprendre en disant que je ne suis pas convaincu de la nécessité de fermer ces laboratoires. J’aimerais a minima que la société civile, que quelques millions, que quelques milliards d’êtres humains se dressent devant les États et les lobbies pour exiger un contrôle des modalités et des finalités de la recherche scientifique.
Actuellement, des gens souffrent, des gens meurent et 2 milliards de personnes vivent une expérience d’enfermement. Pour la plupart, la priorité est de gérer la crise, à savoir faire disparaître les symptômes graves dont nous souffrons : la contamination, la maladie, la mort, le confinement, la promiscuité, la solitude, la crise économique…
Il faut de tout pour faire un monde. Des pompiers pour éteindre les feux et des enquêteurs pour identifier les pyromanes et empêcher la récidive. On pourrait s’attendre à ce que l’État ait cette double préoccupation ; c’est loin d’être le cas. De mon point de vue, nos dirigeants s’évertuent à nous montrer de façon ostentatoire qu’ils font tout ce qu’il faut. Pour ma part, je poursuis l’enquête sur les causes profondes qui ont conduit aux graves conséquences que vous connaissez. La corrélation entre ce hangar à poison qu'est le laboratoire P4 de Wuhan et le déclenchement de la pandémie reste un tabou bien gardé. Du moins, l’omerta affecte l’opinion public et les médias. Mais pas la totalité du monde scientifique.
Depuis plusieurs décennies, des chercheurs sont spécialisés dans la biosécurité des laboratoires de recherche. Le professeur Richard Ebright est un expert en biosécurité. Ses recherches à l'Institut de microbiologie Waksman de l'Université Rutgers, portent depuis le début des années 2000 sur la sécurité en laboratoire. Ebright pense qu'il est possible que la pandémie de COVID-19 provienne d’une dissémination accidentelle d'un des deux laboratoires de Wuhan qui sont connus pour avoir étudié les coronavirus de chauve-souris. Ebright dit que à Wuhan (dans le Centre de contrôle et de prévention des maladies et à l’Institut de virologie) les coronavirus de chauve-souris ont été systématiquement collectés et étudiés au laboratoire P2, qui n'offre qu'une protection minimale contre l'infection des employés de laboratoire. Il souligne que les scientifiques de Wuhan ont collecté et rendu public un coronavirus de chauve-souris appelé RaTG13, qui est génétiquement similaire à 96% au SARS-CoV-2, autre nom donné au Coronavirus COVID19 qui sévit actuellement.
Yanzhong Huang, Maître de recherche en santé mondiale au Conseil des relations extérieures mentionne des preuves circonstancielles qui soutiennent la possibilité d'une dissémination accidentelle au sein d’un laboratoire. Ces preuves comprennent une étude menée par l'Université de technologie de Chine méridionale qui a conclu que le coronavirus était probablement originaire du le Centre de contrôle et de prévention des maladies de Wuhan, situé à seulement 280 mètres du marché de Wuhan, souvent cité comme étant la source du foyer d'origine.
« Le document a ensuite été retiré de ResearchGate, un site de réseautage social permettant aux scientifiques et aux chercheurs de partager des documents », a écrit Huang.
Jusqu'à présent (26 mars), aucun scientifique n'a confirmé ou réfuté les conclusions de l'article.