À grande question, réponse brève... qui ne se veut qu'un effort pour sortir de l'immobilisme de la pensée dans laquelle nous sommes pour certains d'entre nous englués.
Nous savons tous que l'échéance de 2022 est à la fois très proche et capitale. Le virage sécuritaire auquel on assiste conduit à une situation encore plus dangereuse et désespérée que lors des précédentes échéances électorales. Dans sa dernière conférence publique, Gaël Giraud pose très clairement la question de 2022 : soit il y a un candidat unique gauche/écologistes, soit le face à face Macron LePen est inévitable.
Si l’on attend que les appareils se mettent d’accord et qu’un programme commun soit conclu en 1 an et demi, on peut considérer que c’est perdu. Décidément comme nous sommes dans la torpeur des confinements/déconfinements etc. cela nous permet de ne pas regarder cette réalité en face.
Mais il nous faut réveiller l'envie de gagner.
Comment faire comprendre aux appareils - et exercer une pression sur eux - pour qu’ils prennent une position stratégique immédiate capable de faire gagner la gauche et les écologistes et surtout de battre la droite et l'extrême droite? Une solution consisterait à désigner un candidat unique de la gauche et des écologistes. C'est aux appareils sous la pression de leurs bases et d'un mouvement citoyen de se mettre d'accord sur un nom. Mais il ne faut pas remettre à celui-ci toutes les clefs du pouvoir comme la constitution le produit quasi mécaniquement. D'autant que dans ces conditions, jamais un candidat ne cèdera ni sa place ni son espoir d'être l'homme ou la femme providentiel(le), jamais un parti ne désignera quelqu'un qui n'appartient pas à son propre camp puisqu'il sait que c'est lui remettre les clefs du pouvoir tout entier. Alors il faut que dans la perspective de ce choix et de la victoire d'un homme ou d'une femme désignée, les conditions de son contrôle soient garanties et que la possibilité pour toutes les composantes de la gauche, du mouvement écologiste et des mouvements citoyens de définir les orientations du futur gouvernement puisse s'exercer à proportion de la force que représente chacune de ces composantes. Comment?
Que soit organisé un vote, comme cela a été fait pour les primaires, pour désigner un « parlement d'orientation gouvernementale ». Siègeraient dans ce parlement des représentants des composantes - de la gauche, des écologistes, du mouvement citoyen - qui se seraient dites partie prenante de ce vote et ce à proportion des voix obtenues par chacune lors du vote. Ce comité serait l'instance au sein de laquelle se négocierait un programme de gouvernement à mettre en œuvre par le président élu. Cela permettrait de redonner une perspective à des négociations pour de véritables lignes d’action et un contrôle sur les actions gouvernementales autre que les mouvements secrets et les combats invisibles qui se déroulent en dehors de tout contrôle citoyen.
Pour ne pas prendre dès le lendemain de l'élection le risque de l'immobilisme et d'une paralysie qui s'apparenterait à une vacance du pouvoir, il conviendrait que soit négocié en amont un programme minimum de gestion des affaires courantes, consensuel, que le premier gouvernement aurait à mettre en œuvre dès l'élection du président.