Comme le stipule l'article 1er de notre Constitution de 1958 qui, sans être parfaite, n'en est pas moins le contrat qui devrait lier les 60 millions d'individus qui se réclament de la Nation française et revendiquent donc sa nationalité, pour les Droits mais aussi rappelons le pour les Devoirs, "la République Française est INDIVISIBLE, DEMOCRATIQUE, LAÏQUE et SOCIALE."
Qu'en est-il en 2010 de ces termes, par-delà toute considération politicienne "droite-gauche" dont chacun constate de plus en plus aujourd'hui dans la vie quotidienne le caractère obsolète puisque ne se traduisant plus que par trois mots virtuels au fronton des "maison communes", les mairies de France, Liberté-Egalité-Fraternité.
INDIVISIBLE : avec quel éclat le Président de la République en atteste par sa déclaration du 30 juillet 2010, opposant avec agressivité quelques centaines de milliers de roms, de gens du voyage, quelques milliers de délinquants ( ceux de la France d'en bas, car ceux de la France d'en haut ne sont pas du même standing, il est bien connu qu'on ne mélange pas les torchons et les serviettes !), des millions de descendants d'immigrés ( dont je suis ainsi que lui-même ) à plus de 60 millions de Français.
Le système économique libéral dans lequel nous vivons, pour permettre à certains, les puissants intérêts privés qui tirent les ficelles de l'économie, de prospérer, n'a-t-il pas fondamentalement besoin de "la mise en concurrence" exacerbée des consommateurs pour qu'ils consomment non plus selon leurs besoins individuels et/ou collectifs mais selon les besoins privés des distributeurs, relais abusivement exploiteurs des producteurs. L'opposition de l'intérêt général des millions de "consumateurs" aux intérêts privés des distributeurs n'est-elle pas la principale source de division qui remet en cause chaque seconde l'affirmation INDIVISIBLE ? Diviser pour régner n'est-il pas le plus vieux principe de gouvernance du fort sur les faibles ?
DEMOCRATIQUE : il y a belle lurette que les représentants élus du peuple chargés d'assurer la vie démocratique de la cité, ne sont devenus que les représentants d'eux-mêmes et/ou du groupe qui leur a permis d'accéder à leurs mandats ( plusieurs car ça les rend plus forts, eux-mêmes et leur parti ) oubliant qu'une fois élus, ils sont les représentants de l'intérêt général de TOUS leurs concitoyens et non pas que de l"intérêt partisan de leurs électeurs ( de moins en moins nombreux car de moins en moins de votants !). Le Président actuel n'a-t-il pas avec une exceptionnelle honnêteté tenu à prouver dès le soir de son élection, au Fouquet's, de quels intérêts il entendait être le porteur. Pour rétablir une véritable démocratie digne de ce nom, ne convient-il pas d'instaurer une extension de la laïcité à la politique, en considérant que le citoyen élu n'a plus à instaurer les vues ( et surtout les intérêts ) du groupe PARTIsan qui lui a permis de gagner un (ou des ) mandats, mais de rechercher systématiquement l'atteinte de l'intérêt général par l'écoute et la satisfaction des attentes et des besoins du plus grand nombre de ses concitoyens. Oui il devient urgent pour restaurer la démocratie que le pouvoir soit rétabli dans la rue, tous les jours, à tous les niveaux de la vie au sein de la société.
LAÏQUE : comme nous le disons ci-dessus, le concept progressiste de laïcité ne doit pas se limiter aux religions, elles doit devenir un principe de gouvernance de la démocratie. L'élaboration des convictions individuelles et collectives doivent rester du fait des associations partis. La mise en oeuvre de l'action par les élus, une fois élus, doit être dictée non pas par les vues partisanes mais par la prise en compte de l'intérêt général exprimé, non pas seulement les jours des élections, mais par l'expression quotidienne des citoyens et des structures qui la permettent. Les convictions sont du domaine du privé individuel ou collectif, les actions publiques sont du domaine de l'intérêt général dont il convient de favoriser l'expression par la Démocratie restaurée. Oui, il devient urgent que le pouvoir soit rétabli dans la rue à tous les niveaux de la vie au sein de la société.
SOCIALE : les hommes n'ont pu et ne peuvent changer le monde qu'ensemble, au sein de la société qu'ils ont établi autour des valeurs que sont les trois notions LIBERTE - EGALITE - FRATERNITE. Pour le devenir de l'humanité et de la nature, seule une société capable de fonctionner avec comme préoccupation première l'harmonie entre l'intérêt individuel de chacun de ses membres et l'intérêt général de tous ses membres. C'est à cet équilibre difficile, atteint nulle part dans le monde actuel, que les hommes de bonne volonté doivent aspirer à atteindre, ce que la Constitution de la République Française peut permettre si elle est respectée et mise en oeuvre.
Quel rêve et quelle utopie serait-on tenter de penser ! Mais ne convient-il pas de vivre ses rêves plutôt que de rêver sa vie ?