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Billet de blog 2 mai 2018

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RDC : vers le retour des marches de protestation

Devant l’incertitude du calendrier électoral et l’absence de décrispation politique, le Comité laïc de coordination (CLC) a annoncé la reprise des actions de contestation, après une trêve politique de deux mois

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© © Twitter - DR

Depuis la dernière marche pacifique du 25 février, réprimée dans le sang, le Comité laïc de coordination (CLC), proche de l’Eglise catholique, avait suspendu sa mobilisation, espérant que le pouvoir donne des gages de bonne volonté dans l’organisation des prochaines élections, déjà reportées par deux fois. Le CLC avait donné aux autorités jusqu’au 30 avril pour faire avancer le dossier des prisonniers politiques et l’organisation des élections, prévues fin décembre 2018. Mais le bilan dressé par le Comité laïc ce 1er mai est cinglant.

Le CLC estime que l’actuel calendrier électoral reste « incertain ». Alors que la date de l’ouverture du dépôt des candidatures se rapproche à grand pas, « la Commission électorale (CENI) continue de gaspiller son temps, ses moyens et son énergie » estime le Comité qui dénonce l’utilisation de machines à voter « décriées et déconseillées par tous les pays ».

Second point d’achoppement : la décrispation politique, qui reste au point mort. « Aucun opposant politique n’a été libéré ». On pense à Eugène Dioma Ndongala ou Jean-Claude Muyambo. Et « aucun exilé politique n’a pu retourner au pays ». On pense bien sûr à Moïse Katumbi, en exil forcé, qui risque la prison s’il décidait de retourner en RDC. Si le meeting de l’UDPS du 24 avril dernier a été autorisé, la totalité des autres manifestations sont systématiquement interdites, comme celles organisées par le mouvement citoyen Lucha à Goma ou Lubumbashi cette semaine.

La crainte d’un nouveau report des élections

Le Comité redoute également que la Majorité présidentielle ne cherche par tous les moyens à contrôler le scrutin, afin de conserver le pouvoir. La Commission électorale reste « partiale » selon le Comité. La CENI « s’entête à vouloir imposer la machine à voter » et un fichier électoral douteux et « non transparent ». « On ne sait rien de la destination de l’argent budgétisé et décaissé pour les élections, et l’audit de la CENI se fait toujours attendre » fustigent les membres du CLC. Le budget, « trop onéreux pour les capacités réelles du pays » fait craindre, là encore, un report du scrutin.

Enfin, le pouvoir en place à Kinshasa, bien décidé à gagner les élections, chercherait à « instrumentaliser la Cour constitutionnelle ». C’est ce que craint le Comité laïc, qui dénonce les récentes nominations des gouverneurs de province en septembre 2015, ainsi que la prorogation du mandat présidentiel en octobre 2016, validant ainsi le maintien au pouvoir de Joseph Kabila après le report des élections de décembre 2016. Le CLC redoute aussi que certaines candidatures d’opposants soient rejetées par la Cour dont les membres les plus frondeurs ont quitté l’institution.

Les deux scénarios du pire

Un an et demi après la fin officielle du mandat de Joseph Kabila, le président congolais continue de manoeuvrer pour gagner du temps, rester en poste hors mandat, mais aussi pour faire gagner son camp lorsque les élections arriveront… coût que coûte. Le Comité laïc de coordination entrevoit deux scénarios à la crise congolaise. Le premier envisage un troisième report de la présidentielle à une date « hypothétique ». Un scénario à haut risque pour le  (... ) Lire la suite sur Afrikarabia.

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