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Les promesses sont énormes, à la mesure des attentes des Congolais. Sécurité, décrispation politique, social, santé, infrastructures… Félix Tshisekedi se donne 100 jours pour convaincre à travers un programme d’urgence très ambitieux. La liste des promesses de Félix Tshisekedi est longue comme le bras… à la hauteur de l’état de délabrement de la République démocratique du Congo (RDC).
Les « 5 chantiers » version Félix
Sur 58.129 kilomètre de routes d’intérêt général, la RDC n’en compte que 3.400, soit seulement 6%. Le président Tshisekedi veut porter le nombre de kilomètres à 5.000 sur la totalité de son quinquennat. Il promet également la réhabilitation des grands hôpitaux de référence et de construire 25 centres de santé dans tous le pays. Côté éducation : 150 écoles seront aussi réhabilitées. Pour lutter contre l’insécurité à Yumbi, en proie à un violent conflit interethnique, une tripartite RDC-Congo-HCR sera mise en place afin de dépêcher une mission d’identification des Congolais qui ont fui l’insécurité pour leur retour au pays. Un nouvel administrateur sera nommé. Au nord et dans les Kasaï, « un dispositif sécuritaire va renforcer les positions des l’armée congolaise (FARDC) et un dialogue avec les acteurs politiques sera organisé » promet Félix Tshisekedi.
Décrispation politique intégrale
Sur le mode de gouvernance, le nouveau président était également très attendu. Concernant la décrispation politique, Félix Tshisekedi annoncera dans les 10 jours « une mesure de grâce présidentielle pour tous les prisonniers politiques ». Il promet aussi le retour des exilés, « qui se trouvent à l’extérieur du pays pour des raisons politiques ». Une mesure réclamée par de nombreux opposants encore emprisonnés comme Eugène Diomi Ndongala, Firmin Yangambi ou Franck Diongo. Une décrispation bien vue par Moïse Katumbi, en exil forcé en Europe, et qui pourrait venir renforcé le bloc présidentiel à l’Assemblée nationale. Dans le même registre, Félix Tshisekedi a été très applaudi en déclarant vouloir désormais « une justice administrée par des personnes intègres, aux valeurs morales irréprochables, et disposées à lutter contre la corruption ».
Un calendrier serré
Mais pour opérer ce virage à 180 degrés, Félix Tshisekedi devra surmonter plusieurs contraintes : le bon vouloir du nouveau gouvernement qui devrait être majoritairement pro-Kabila, un calendrier très serré et des moyens financiers ultras limités. Sur la mise en oeuvre de son programme d’urgence, le président devra d’abord compter sur un gouvernement, encore en attente, qui devrait être piloté par un Premier ministre issu de la majorité sortante et qui pourrait ne pas être très coopératif. Concernant le calendrier, le temps file à toute vitesse pour le nouveau président Congolais. Le Chef de l’Etat a déjà totalisé 36 jours depuis son investiture le 24 janvier 2019, et la promesse des 100 jours risque d’être difficile à tenir.
Course contre la montre
Enfin, sur le volet économique, le programme d’urgence de Félix Tshisekedi va être difficile à financer. Chiffrés à 304 millions de dollars les projets seront financés par le Trésor public à hauteur de 206 millions, mais aussi par le Fonds national d’entretien routier (FONER) pour 26 millions et 70 millions par le Fonds de promotion de l’industrie (FPI). Le nouveau gouvernement n’étant toujours pas en place, les sommes seront décaissées par l’exécutif sortant, dont nous mesureront alors son degré de loyauté vis à vis de Félix Tshisekedi. Mais dans cette course contre la montre, le nouveau président tente de prendre le FCC pro-Kabila de vitesse. Alors que la plate-forme de l’ancien président congolais compte ses troupes et revendique la Primature et la présidence de (...) Lire la suite sur Afrikarabia.