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Rocambolesque, ubuesque… on ne sait plus comment qualifier la folle journée de l’opposant Moïse Katumbi qui a tenté, en vain, de rentrer ce vendredi en RDC. Le candidat à la présidentielle, en exil forcé depuis 2 ans, était pourtant prévenu : le pouvoir était peu disposé à le voir revenir au pays. Sous le coup d’une condamnation pour une fraude immobilière et accusé d’avoir voulu recruter des mercenaires, Moïse Katumbi est menacé d’arrestation par les autorités congolaises. Des accusations « montées de toutes pièces » pour lui barrer la route de l’élection, selon l’opposant.
« En état d'arrestation immédiate »
Dès jeudi, les pressions de Kinshasa se sont accumulées pour Moïse Katumbi. Dans un premier temps, ce sont les autorités aériennes congolaises qui ont interdit au jet privé de l’homme d’affaires d’atterrir à l’aéroport Luano de Lubumbashi. Puis, le maire de la capitale de l’ex-Katanga a ensuite informé l’ancien gouverneur que son retour n’était pas souhaitable en ville et pouvait créer des troubles à l’ordre public. Enfin, le parquet a prévenu dans un communiqué, que Moïse Katumbi était « inculpé » pour « atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'État » et qu'il serait « en état d'arrestation immédiate » en cas de retour.
Vendredi matin, alors que les points stratégiques de Lubumbashi étaient sous contrôle policier et la route de l’aéroport interdite, les proches de Moïse Katumbi ont annoncé renoncer à prendre l’avion pour la République démocratique du Congo et décidé de passer par la Zambie voisine. L’opposant a rejoint la ville de Ndola, au nord de la Zambie, en jet privé, avant de prendre la route pour Kasumbalesa, la ville frontière congolaise.
Katumbi retentera sa chance
A Lubumbashi, la route vers Kasumbalesa a été mystérieusement bloquée par des camions, empêchant la délégation du mouvement de Katumbi, Ensemble, de rejoindre la frontière. Au poste de Kasumbalesa, la tension est montée d’un cran dès l’arrivée du convoi de Moïse Katumbi sous escorte zambienne. Côté congolais, les forces de l'ordre ont riposté aux manifestants en tirant en l'air et un camionneur tanzanien a été légèrement blessé, selon la police congolaise.
Après plusieurs heures d’attentes au poste frontière zambien, l’homme d’affaires a décidé de rebrousser chemin vers Ndola et de revenir tenter sa chance ce samedi. « Le régime interdit mon atterrissage et barricade la frontière » a fustigé l’opposant sur Twitter. « Mon crime ? Vouloir entrer dans mon pays et déposer ma candidature. En tentant de me bloquer, on veut retirer aux Congolais leur droit à de vraies élections. »
Bemba prend de l’avance… sans Katumbi
Deux jours après le retour triomphal de l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba à Kisnhasa, on peut s’interroger sur la différence de traitement avec Moïse Katumbi, que visiblement Kinshasa n’a pas envie de voir concourir à la présidentielle de décembre. Autant les autorités ont facilité le retour de Bemba après son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI), autant elles ont été intraitables avec (...) Lire la suite sur Afrikarabia.