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Billet de blog 11 mars 2018

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RDC : branle-bas de combat dans l’opposition

Moïse Katumbi réunit ses soutiens en Afrique du Sud et peaufine sa candidature à la présidentielle, Vital Kamerhe revient dans la course et se rapproche du MLC, Félix Tshisekedi brigue la tête de son parti et pourrait se lancer dans la présidentielle… Comment expliquer l’agitation en cours dans l’opposition ?

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Illustration 1
© Twiter - DR

Candidats à la présidentielle, partis politiques et plateformes électorales sont en pleine ébullition depuis plusieurs jours en République démocratique du Congo (RDC). Alliances, rapprochements… les opposants au président Joseph Kabila consultent tout azimut. A l’offensive ce week-end, Moïse Katumbi a réuni en Afrique du Sud plus de 200 délégués en conclave pour mettre en ordre de marche les partis politiques et les mouvements de la société civile qui soutiennent sa candidature à la présidentielle. Quelques heures plus tôt, l’UNC de Vital Kamerhe annonçaient une rapprochement avec le MLC de Jean-Pierre Bemba. Le Palu, encore dans la majorité, mais sentant le vent tourné, discute lui aussi d’une possible alliance avec le MLC. Quant à Félix Tshisekedi, il a annoncé ce week-end sa candidature à la succession de son père à la tête de l’UDPS, et tente ainsi de ressusciter le parti, plus divisé que jamais après la mort d’Etienne Tshisekedi en février 2017.

Une question de survie pour les partis

Qu’est-ce qui explique ces grandes manoeuvres ? Tout simplement leur survie politique. Après avoir retardé volontairement les élections pendant deux ans, Joseph Kabila semble bien décidé à organiser des élections. Même si la date de décembre 2018 paraît encore bien hypothétique, majorité et opposition doivent tout de même sérieusement penser à se mettre en ordre de bataille. D'autant que pour les partis, la donne a changé depuis quelques mois en RD Congo. La nouvelle loi électorale fixe désormais un seuil de représentativité de 1% aux législatives, ce qui empêcherait les petits partis d'envoyer des députés à l'Assemblée nationale. Les possibles candidats à la présidentielle, déclarés ou non, se retrouvent donc dans la nécessité de nouer des alliances pour continuer d’exister dans les institutions.

Katumbi en rassembleur

En Afrique du sud ce week-end, c’est l’opposant Moïse Katumbi qui a voulu se poser en rassembleur et fédérer autour de sa candidature le maximum de soutiens. 200 délégués étaient réunis à Johannesburg : partis politiques comme l’Alternance pour la République (AR) ou la plateforme du G7, mais aussi des membres de la société civile. Le message est clair : Moïse Katumbi se pose en rassembleur de l’opposition. Il faut dire qu’il y a urgence pour Moïse Katumbi à se constituer sa propre force politique pour soutenir sa candidature. L’ancien gouverneur du Katanga se trouve en effet dans une position très délicate pour mener campagne. Le riche homme d’affaires est en exil forcé en Europe après avoir obtenu l’autorisation des autorités congolaises de quitter la RDC, officiellement pour se faire soigner. Moïse Katumbi est pourtant poursuivi par la justice congolaise qui a promis de l’arrêter dès son retour au pays.

Katumbi pourra-t-il se présenter et faire campagne ?

Dans l’impossibilité de faire campagne sur le terrain, Moïse Katumbi doit donc, en attendant, se constituer des troupes pour porter sa candidature aux quatre coins du pays. C’est l’objectif de ce conclave de Johannesburg, qui doit également déboucher sur un programme politique et sans doute une plateforme. Coincé à l’étranger, et attendant une garantie pour sa propre sécurité, avant de rentrer au pays, Moïse Katumbi, devra également faire valider sa candidature par les autorités congolaises. Plusieurs cadres de la Majorité présidentielle nous ont confié qu’ils ne voyaient comment Moïse Katumbi pourrait être candidat à la présidentielle. Selon eux, celui-ci posséderait plusieurs nationalités, ce qui n’est pas autorisé pour briguer la magistrature suprême. Des allégations récurrentes et régulièrement démenties par les proches de l’opposant, qui a tout de même pu exercer les fonctions de gouverneur de la riche province du Katanga pendant 8 ans… sans être inquiété.

Kamerhe de retour

En choisissant de quitter la RDC pour l’Europe, Moïse Katumbi s’est pris à son propre piège. L’opposant pensait pouvoir négocier son retour, mais le pouvoir, trop content de s’être débarrassé d’un opposant de poids, a tout intérêt à ne pas le voir revenir. Ce qui laisse aujourd’hui le champ libre aux autres opposants, en course pour la présidentielle comme Vital Kamerhe (UNC) ou Félix Tshisekedi (UDPS), les deux autres poids lourds de l’opposition congolaise. Pour le patron de l’UNC, l’heure est au grand retour dans les rangs de l’opposition après avoir accepté de jouer le jeu du dialogue avec le pouvoir en septembre 2016. Dans une interview à Jeune Afrique, l’ancien président de l’Assemblée nationale tend maintenant la main à Moïse Katumbi et pourrait même le soutenir dans le cadre d’une candidature unique de l’opposition. Car Vital Kamerhe n’a pas oublié qu’avec une présidentielle à un seul tour, l’alliance de deux poids lourds pourrait faire gagner l’opposition. L’option d’un ticket Katumbi-Kamerhe refait surface. Reste à (...) Lire la suite sur Afrikarabia.

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