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Billet de blog 11 juin 2020

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RDC : peine maximale requise contre Vital Kamerhe

La justice congolaise a requis 20 ans de prison contre le directeur de cabinet du président Tshisekedi pour « détournement, blanchiment de capitaux et corruption ». A la barre, Vital Kamerhe a dénoncé « un procès politique ».

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Illustration 1
Vital Kamerhe à la barre du tribunal installé dans la cour de la prison de Kinshasa © DR/Christophe Rigaud - Afrikarabia

Les attaques du ministère public ont été rudes contre Vital Kamerhe, directeur de cabinet et allié politique du président Félix Tshisekedi. Accusé de détournement de fonds présumé dans le cadre du programme des 100 jours, le procureur a rappelé les lourdes charges qui pèsent sur Vital Kamerhe et ses deux co-accusés, Samih Jammal et Jeannot Muhima. « Vital Kamerhe est au centre de tout », explique le magistrat, qui précise que l’affaire des maisons préfabriquées de la société l’homme d’affaire libanais « relève de la seule volonté du prévenu ».

8 millions utilisés sur les 57 décaissés

Alors pourquoi exiger le remboursement de 48 millions de dollars, ironise le procureur ? Simplement, parce que Samih Jammal, le patron de Samibo Congo, « n’a justifié que l’utilisation de 8 millions de dollars sur les 57 millions décaissés par l’Etat ! » Pour l’accusation, « la volonté du prévenu Kamerhe de violer la procédure des marchés publics est parmi les preuves suffisantes de son intention frauduleuse de détourner (l’argent) de l’État ». Un procureur agacé par la ligne de défense du directeur de cabinet de la présidence : « de temps en temps, le prévenu Kamerhe a tendance à se cacher derrière le chef de l’État ».

Une affaire de famille

La justice est également allée fouiller dans les comptes bancaires et les biens des époux Kamerhe. On découvre qu’Amida Shatur et Vital Kamerhe possèdent un compte-joint approvisionné de 10 millions d’euros. Le couple a également acheté un hôtel particulier de trois étages en France, dont la rénovation a coûté 1million d’euros. Les juges ont également découvert des incohérences dans les déclarations d’Amida Shatur. Madame Kamerhe avait déclaré avoir déposé les enveloppes de ses cadeaux de mariage en février 2019, une semaine après la cérémonie. Mais les relevés bancaires démontrent que c’est en avril que ses centaines de milliers de dollars ont été déposés… juste après le décaissement par le Trésor Public des fonds pour le programme des 100 jours. C’est aussi dans cette même période que Daniel Massaro, un cousin de Vital Kamerhe, a acheté en liquide des biens immobiliers.

100 millions de dollars de dommages et intérêts

Le ministère public a donc requis les peines maximales pour les trois prévenus, et demande le remboursement de 47 millions de dollars, et le paiement de 100 millions de dollars de dommages et intérêts à l'État congolais. Le procureur a aussi requis 20 ans de prison et 10 ans de déchéance de ses droits civiques à l’encontre de Vital Kamerhe. Le Parquet exige enfin la saisie les avoirs bancaires et les biens immobiliers de Vital Kamerhe, de son épouse, de son cousin et de sa belle-fille. La privation des droits civiques priveraient Vital Kamerhe d’une possible candidature à la présidentielle de 2023.

« Un procès politique »

Les peines sont lourdes pour Vital Kamerhe, qui semble désormais résigné. « On n’a pas pu démontrer que j’ai détourné l’argent de l’Etat, on n’a pas démontré mon lien avec Jammal. Rien ! Que des suppositions. Je maintiens que ce procès est politique parce qu’il n’y a aucun élément qui démontre les charges contre moi » a martelé le  (...) Lire la suite sur Afrikarabia.

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