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Billet de blog 12 juin 2018

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RDC : libre, quel avenir politique pour Jean-Pierre Bemba ?

Les juges de la CPI ont ordonné ce mardi la libération de l'opposant congolais. Après un bref séjour en Belgique, Jean-Pierre Bemba serait en mesure de pouvoir regagner la République démocratique du Congo (RDC) et reprendre le combat politique laissé 10 ans plus tôt.

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Illustration 1
Jean-Pierre Bemba à Kinshasa en 2006 © Christophe Rigaud - Afrikarabia

Les événements s’accélèrent pour Jean-Pierre Bemba. Après son acquittement vendredi dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a ordonné ce mardi la libération provisoire de l’ancien chef de guerre et ex-candidat à l’élection présidentielle de 2006. Jean-Pierre Bemba peut désormais rejoindre en Belgique et sa résidence de Rhode Saint-Genèse en Belgique, où vit sa famille. Un séjour qui pourrait durer jusqu’au 4 juillet prochain, date à laquelle la CPI devrait se prononcer sur la seconde affaire de subornation de témoins. Mais après 10 années passées derrière les barreaux, le sénateur Bemba pourrait être définitivement libre de ses mouvements après cette date. Quant à la suite, les supputations vont donc bon train sur l’avenir du patron du Mouvement de libération du Congo (MLC), une rébellion transformée en parti politique en 2003 après 5 ans de guerre.

Reprendre la tête de l’opposition

Une fois complètement libre, rien ne devrait contraindre Jean-Pierre Bemba à rester en Belgique. Ses partisans le voient déjà rentrer à Kinshasa « au plus vite » et « prendre tout le monde de court », les autorités congolaises comme les autres ténors de l’opposition. Car rien n’interdit non plus à l’ancien vice-président congolais de rentrer au pays. Aucun ministre, pas même celui de la justice, ne s’est hasardé à empêché le « chairman » de revenir à Kinshasa. Dans son camp, personne ne doute de sa volonté de remonter sur la scène politique congolaise… surtout à 6 mois d’une élection présidentielle qu’il avait perdue de peu en 2006 ! Si le timing paraît un peu serré pour le patron du MLC, Bemba compte sur l’effet de surprise pour s’imposer de nouveau à la tête de l’opposition congolaise. « C’est un bulldozer, un animal politique » assure-t-on au MLC, et aucun ne le voit rentrer à Kinshasa pour jouer les seconds rôles.

Une candidature incertaine

Pourtant, après 10 ans d’absence, le MLC est à reconstruire. Nombre de ses adjoints sont allez voir ailleurs sur l’échiquier politique. Du côté de Moïse Katumbi (Delly Sessanga, Olivier Kamitatu), ou dans la majorité présidentielle (Thomas Luhaka). Mais si beaucoup le voit rentrer au Congo, certains doutent qu’il puisse être candidat. Du côté de la majorité présidentielle, on explique que sa condamnation dans l’affaire de subornation de témoin et ses multiples nationalités (belge, portugaise) sont incompatibles avec une candidature à la présidentielle, qui serait immédiatement invalidée. Ses conseils travaillent sur la question. Mais l’équation politique dans une présidentielle à un seule est bien plus complexe. L’opposition est condamnée à présenter un candidat unique pour être certaine de battre la majorité présidentielle. Avec le come-back de Bemba, le match au sein de l’opposition se jouera désormais à quatre, avec Katumbi, Tshisekedi, Kamerhe.

L’argent, nerf de la guerre

Candidat ou non, Bemba pèsera lourd sur le prochain scrutin. En cas de candidature, l’homme d’affaires pourtant devra trouver les moyens financiers pour mener campagne. L’ancien chef rebelle avait fait fortune dans plusieurs business avant de devenir vice-président pendant la période de transition. Dans quel état sont ses affaires ? Difficile de répondre, mais l’ancien fils du patron des patrons congolais, Jeannot Bemba, a gardé de nombreux contacts dans le milieu des affaires et beaucoup pensent qu’une possible candidature pourrait attirer de nouveau de généreux sponsors. Bemba candidat, le « chairman » pourrait nouer des alliances avec d’autres leaders de l’opposition comme Moïse Katumbi, en exil forcé et dont la candidature est encore très incertaine, ou encore Vital Kamerhe, ou Félix Tshisekedi. Mais financièrement, c’est sans doute Moïse Katumbi qui est le plus à même de pouvoir soutenir une campagne présidentielle. A l’inverse, si Bemba n’est pas en mesure de se présenter, son soutien sera (...) Lire la suite sur Afrikarabia.

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