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La victoire de Félix Tshisekedi n’était sans doute pas le scénario souhaité par Joseph Kabila. Mais l’impossibilité d’imposer son candidat, Emmanuel Ramazani Shadary, et l’écart de voix important avec l’opposition l’a obligé à inventer un canevas inédit : l’élection à la présidence d’un opposant « malléable », en échange d’un contrôle total du pouvoir. « Le scénario du moindre mal » souffle un membre de la coalition pro-Kabila, le Front commun pour le Congo (FCC). Mais pour comprendre comment Joseph Kabila compte conserver les manettes de l’Etat, il faut se tourner vers les militaires proches de l’actuel président congolais. Et après ces folles élections aux rebondissements les plus imprévisible, les langues des hauts gradés congolais commencent à se délier. Si un cercle restreint de politiques conseillent Joseph Kabila, celui-ci préfère se fier à une poignée d’officiers supérieurs qui le suivent depuis de très nombreuses années, car « pour gérer le Congo, il faut des militaires » se plaît à dire Joseph Kabila.
Tous au FCC !
En négociant la victoire de Félix Tshisekedi, le président congolais a réussi un double pari : éloigner le risque de contestation et d’embrasement qu’aurait suscité la victoire du très impopulaire Emmanuel Ramazani Shadary, et garder le pays sous contrôle en le confiant à un opposant docile qui lui sera redevable. La prochaine étape pour le Joseph Kabila sera d’organiser le pouvoir à sa main. Pour cela, il va devoir recomposer sa majorité et absorber ses deux nouveaux partenaires, Félix Tshisekedi et son tandem Vital Kamerhe. Le président compte bien les amener à signer la charte du FCC (la coalition pro-Kabila). L’objectif est d’affaiblir une UDPS déjà chamboulée pour le rapprochement avec le pouvoir, et de diluer l’UNC de Kamerhe dans un gouvernement d’union nationale dont le Premier ministre pourrait être Vital Kamerhe lui-même, en signe d’ouverture. François Muamba, l’un des artisans du rapprochement entre Kabila et Tshisekedi, est également sur les rangs pour la (...) Lire la suite sur Afrikarabia.