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Billet de blog 15 août 2019

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RDC : la violence ne faiblit toujours pas dans les Kivu

L’insécurité qui prévaut dans l’Est du Congo depuis 25 ans a provoqué la plus longue crise humanitaire africaine. Un rapport détaille les violences toujours alarmantes qui s’abattent encore sur les Kivu, où 1.900 civils ont été tués en deux ans.

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Illustration 1
© DR

Chaque jour le site Kivu Security Tracker (KST) égraine avec une régularité de métronome le nombre des victimes de meurtres, de viols ou d’attaques de groupes armés dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Depuis la fin du génocide rwandais de 1994 et son « débordement » au Congo voisin, le plus grand pays d’Afrique centrale n’en a toujours pas fini avec la violence. Un situation post-conflit qui a généré la plus longue crise humanitaire africaine. Selon une étude sur les violences dans le Nord et Sud-Kivu, les zones les plus touchées par les attaques de groupes armés, le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et Human Rights Watch (HRW) estiment en 2019 à environ 12,8 millions de personnes qui ont besoin d’aide humanitaire et de protection dans le pays, soit 10 % du nombre total des cas dans le monde. L’année dernière, 1,8 million de Congolais ont été nouvellement déplacés à la suite d’exactions.

3.000 incidents violents en deux ans

Depuis 2017, Kivu Security Tracker (le baromètre sécuritaire du Kivu), un projet mené par les deux deux organisations, a enregistré plus de 3.000 incidents violents commis par plus de 130 groupes armés. Ces deux dernières années dans l’Est de la  République démocratique du Congo, les groupes armés ont tué 1.900 civils et enlevé plus de 3.300 personnes… une violence qui reste « à un niveau alarmant » selon le GEC et HRW. Cette étude documente de manière très précise, grâce à une équipe de 15 chercheurs congolais sur place, « les violences les plus flagrantes : meurtres, viols de masse, enlèvements, répression politique, et tente d’identifier les groupes armés responsables ».

Beni au coeur des violences

Pour comprendre cette crise humanitaire, le GEC et HRW, ont décidé de mettre des chiffres derrière ces violences, « la première étape pour faire en sorte que les responsables rendent des comptes et pour mettre fin aux abus » explique Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale de Human Rights Watch. Sans surprise, les chiffres montrent que « l’épicentre » de la violence se situe dans le territoire de Beni : « presqu’un tiers de tous les meurtres de civils ont eu lieu ici, principalement à cause des combats entre les forces de sécurité congolaises et la rébellion des Forces démocratiques alliées (Allied Democratic Forces, ADF) ». La seconde zone de conflit se trouve dans le Rutshuru, Walikale, Masisi et Lubero, une région où combattent l’armée congolaise (FARDC) et ses milices affiliées contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé composé en grande partie de Hutus rwandais.

Richesses minières et violence

Plus au sud, dans les territoires de Fizi et d’Uvira, « les dynamiques régionales exacerbant les rivalités ethniques entre les communautés Banyamulenge et Bafuliro » ont constitué un autre abcès de violence. Des rebelles burundais, dont certains sont soutenus par le gouvernement rwandais, les battent contre des rebelles rwandais et des groupes d’autodéfense Maï-Maï congolais, soutenus par les autorités congolaises et burundaises. Les chiffres collectés par le Baromètre sécuritaire du Kivu déconstruisent également les idées reçues sur les liens supposés entre les ressources minières et les conflits locaux. Selon le KST, « seulement 20% des incidents violents se produisent dans un rayon de 20 kilomètres d’une mine. Bien que certaines violences soient directement associées aux efforts de contrôle des zones minières, les groupes armés tirent des revenus de nombreuses sources, notamment la production de  (...) Lire la suite sur Afrikarabia.

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