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Le Covid-19 continue sa lente propagation en République démocratique du Congo. Jeudi 16 avril, 287 cas ont été détectés et 23 personnes sont décédées. Le quartier de la Gombe de Kinshasa a été confiné, mais l’inquiétude se porte désormais sur les milliers de détenus qui croupissent dans les prisons congolaises. Depuis le 21 mars 2020, la justice a remis en liberté un peu plus de 2.000 personnes en détention provisoire ou détenues pour des infractions mineures, afin de réduire la population carcérale, selon la mission des Nations unies au Congo (Monusco).
Améliorer l’hygiène et la santé
« Il est nécessaire que le gouvernement congolais prenne des mesures plus audacieuses pour éviter une crise majeure dans des prisons surpeuplées », estime Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch. « Il a hérité d’un système carcéral laissé à l’abandon pendant des décennies et maintenant que le Covid-19 est aux portes des prisons, le temps est compté avant le déclenchement d’une possible catastrophe. » Ce qui dénonce l’ONG, ce sont les conditions sanitaires exécrables dans lesquelles survivent les détenus. Elle demande de débloquer les fonds « pour la nourriture, améliorer l’hygiène, et des soins médicaux adéquats ».
Risque de catastrophe sanitaire
Les prisons congolaises affichent une surpopulation carcérale record de 432%, selon la Monusco. La palme revient aux établissements pénitentiaires de Goma et Uvira, qui sont à plus de 600% de surcapacité. Idem à Kinshasa. « Dans le pavillon où j’étais jusqu’à récemment, nous étions au moins 850 personnes dans un espace prévu pour 100 », a déclaré un détenu à Human Rights Watch. « Avec un tel nombre, quand il faut dormir, personne ne peut avoir plus d’un mètre carré d’espace, et c’est encore pire dans d’autres pavillons. Si le coronavirus atteint Makala, il n’y restera plus personne. » Dans ces conditions, il est évidement impossible d’imposer la « distanciation sociale ».
« Mourir du virus… ou de faim »
« Les personnes en détention provisoire pour des infractions mineures ou non violentes devraient être immédiatement remises en liberté. Les personnes âgées, les femmes et filles enceintes, les personnes handicapées et celles dont le système immunitaire est compromis ou qui sont atteintes de maladies chroniques qui les exposent à un risque plus élevé de complications dues au Covid-19, devraient également être libérées en priorité », insiste Human Rights Watch. À Kinshasa, le 4 avril, des dizaines de personnes ont passé la nuit devant Makala en signe de protestation lorsque la direction a tenté d’appliquer la mesure. Les gardiens ont (...) Lire la suite sur Afrikarabia.