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Billet de blog 18 juin 2018

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RDC : les déboires s’accumulent pour Moïse Katumbi

En exil en Europe et harcelé par la justice congolaise, l’opposant a été brièvement interpellé en Belgique pour avoir « falsifié » son passeport. Un nouveau coup dur pour le candidat à la présidentielle, qui accuse Kinshasa de vouloir l’empêcher de rentrer au Congo.

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© Twitter - DR

Mauvais passe pour Moïse Katumbi. L’homme d’affaires voit une nouvelle fois ses chances de retourner au pays s’éloigner. En exil forcé depuis maintenant deux ans, l’opposant vient de se faire retirer son passeport à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem. En provenance d’Israël et en escale vers la Russie, avec un visa en bonne et due forme, Moïse Katumbi a été arrêté par la police belge, qui affirme qu’une « fausse page d’identité a été jointe » au document de voyage. Le passeport de l’opposant a donc été confisqué par les autorités belges qui lui ont tout de même délivré un permis de séjour de 15 jours.

Dans un communiqué, l’homme d’affaires donne une toute autre version de l’affaire. Il affirme que « les services aéroportuaires ont constaté que le passeport semi-biométrique Katumbi avait été retiré du système ». Et d’accuser Kinshasa de vouloir une nouvelle fois museler un adversaire politique, à moins de sept mois des élections. Depuis le début de l’année, les passeports semi-biométriques ne sont en effet plus valides selon Kinshasa. Mais Moïse Katumbi, qui a fait une demande de nouveau passeport auprès de l’ambassade s’est vu refuser son document de voyage. Une situation kafkaïenne qui empêche, pour le moment, au président du mouvement Ensemble pour le Congo, de rentrer au pays.

Un candidature toujours incertaine

Cette nouvelle déconvenue tombe après toute une série d’ennuis judiciaires pour l’ancien gouverneur du Katanga. Depuis sa démission du parti présidentiel et son passage dans l’opposition, cet ex-allié de Joseph Kabila, a vu la justice congolaise « particulièrement active » à son sujet. L’opposant a tout d’abord été condamné à trois ans de prison pour une obscure affaire de spoliation immobilière, puis a été accusé par Kinshasa d’avoir cherché à recruter des mercenaires pour « déstabiliser le pays ». On lui a ensuite reproché d’avoir eu la double nationalité congolaise et italienne, ce qui l’empêche, selon la Constitution, de briguer la magistrature suprême. Si Moïse Katumbi décidait de rentrer au Congo, il aurait donc une très forte chance de se retrouver en prison et de se voir refuser sa candidature à la présidentielle.

L’affaire du passeport « falsifié » vient donc clore une très mauvaise séquence pour le riche homme d’affaires dont le retour à Kinshasa semble désormais de plus en plus hypothétique. Moïse Katumbi avait pourtant misé sur l’accord politique de la Saint-Sylvestre et la pression diplomatique internationale pour voir ses tracasseries judiciaires misent de côté et sa sécurité assuré. Mais la décrispation se fait toujours attendre et le pouvoir ne semble pas encore disposé à voir revenir un opposant de poids sur l’échiquier politique. Surtout qu’après la libération surprise de Jean-Pierre Bemba, un autre opposant de taille, Kinshasa espère bien tenir ces deux leaders de l’opposition loin du Congo.

Quand Bemba bouleverse le jeu

Le retour de Jean-Pierre Bemba sur la scène politique constitue également une très mauvaise nouvelle pour Moïse Katumbi. Seul en tête, avant son exil, et fort de sa popularité, l’homme d’affaires avait pris le leadership d’une opposition fragmentée et sans locomotive. Avec la mort de l’opposant historique, Etienne Tshisekedi, Katumbi semblait être le seul à avoir les moyens de fédérer les autres caciques de l’opposition. Mais depuis plusieurs mois, le vent a tourné. Félix Tshisekedi a réussi sa mue et repris les rennes d'un UDPS réunifié. Le come-back inattendue de Bemba a fini de rebattre les cartes, marginalisant un (...) Lire la suite sur Afrikarabia.

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