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Dix ans après la mort de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana, les principaux commanditaires et exécutants du double meurtre du militant des droits de l’homme et de son chauffeur n’ont jamais été inquiétés par la justice. La Fondation Bill Clinton pour la paix, qui a mené sa propre enquête, a découvert que certains policiers « qui ont participé physiquement à l'exécution sommaire des deux activistes » occupent toujours des fonctions au sein des forces de sécurité dans l’ex-Katanga, en toute impunité.
« Des éléments de la police sautent sur lui »
Le rapport de la Fondation Bill Clinton pour la paix revient sur cette journée du 1er juin 2010, où le militant Floribert Chebeya se rend, accompagné de son chauffeur, dans les locaux de l’Inspection générale de la police pour rencontrer son patron, le général John Numbi. Le responsable de l’ONG la Voix des sans voix est conduit par le major Christian Ngoy dans le bureau du major Paul Mwilembwe en attendant d’être reçu par le chef de la police congolaise. Le major Christian Ngoy vient ensuite rechercher Floribert Chebeya pour le conduire à la résidence de John Numbi. Sur les écrans de vidéosurveillance, Paul Mwilembwe est ensuite témoin en direct de l’assassinat de Floribert Chebeya : « des éléments de la police qui l'attendent à la réception, sautent sur lui en l'étouffant avec des sachets en plastiques ».
« Un double assassinat planifié par l’ancien régime »
Selon le témoignage de Paul Mwilembwe, Fidèle Bazana a été assassiné avant Floribert Chebeya et aurait été enterré sur le haut plateau de Mitendi dans la commune de Mont Ngafula. Si un procès bâclé a bien eu lieu, seul le colonel Daniel Makalayi a été condamné à dix ans de prison. Sous pression, Paul Mwilembwe s’évade vers le Sénégal et rejoint dernièrement Bruxelles, craignant pour sa sécurité - voir notre article. Le policier réclame un procès équitable afin de dénoncer les véritables commanditaires du double assassinat. Pour le major Mwilembwe, le réel donneur d’ordre ne serait autre que le président Joseph Kabila, via John Numbi et le major Christian Ngoy. C’est également l’avis du rapport de la Fondation Bill Clinton pour la paix, pour qui « ce double assassinat était planifié et coordonné par l'ancien régime de Joseph Kabila ».
Des policiers toujours actifs dans l’ex-Katanga
Faits nouveaux, l’enquête récente de l’ONG a permis de révéler que certains policiers soupçonnés d’être les véritables exécutants du double assassinat, sont toujours en liberté, et officient encore au sein des forces de sécurité congolaises dans l’ex-Katanga, fief de Joseph Kabila et du général John Numbi. Le major Christian Ngoy est (...) Lire la suite sur Afrikarabia.