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Des agents anti-corruption accusés de corruption, c’est l’étrange situation dans laquelle se retrouvent trois membres de l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC), dont leur propre coordonnateur, Ghislain Kikangala. Ce proche de Félix Tshisekedi, chargé d’appliquer l’une des promesses phares du président, a été placé sous mandat d'arrêt provisoire par le parquet général de Kinshasa-Gombe. Le monsieur mains propres est soupçonné « d’extorsion de fonds et d’abus de pouvoir » par une banque nigériane, Access Bank.
30.000$ en liquide
C’est une vidéo, mise en ligne par Access Bank, qui a déclenché l’enquête lancée par le parquet. Sur l’image d’une des caméras de surveillance de la banque, on y voit deux membres de l’agence anti-corruption signer des documents, accompagnés du directeur d’Access Bank et de son avocat. A l’issue de la signature, alors que les locaux de l’établissement étaient fermés au public, la banque affirme avoir remis 30.000$ en liquide aux cadres de l’APLC. Une somme qui aurait permis la libération de Arinze Kenechukwu Oswachale, le patron de la filiale congolaise d’Access Bank, accusé de blanchiment et longuement auditionné par l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption.
Un passeport confisqué
Arinze Kenechukwu Oswachale a été entendu plusieurs fois par l’agence anti-corruption. Son passeport lui a même été confisqué. Selon Access Bank, les 30.000$, remis sous l’oeil des caméras de surveillance, n’étaient qu’un « acompte » sur une caution totale fixée à 50.000$ pour la « libération » du patron d’Access Bank RDC. Une lettre a même été signée par Arinze Kenechukwu Oswachale qui s’engage à payer le solde de la « caution » de 20.000$. Un bien étrange document, puisque l’APLC affirme que les noms des deux « directeurs des opérations » apposés sur la lettre ne sont pas connus.
Le coordonateur se défend
Des trois personnes convoquées par le parquet de Kinshasa, seul Ghislain Kikangala, le coordonnateur de l’APLC, a répondu à l’invitation. Les deux autres agents seraient « en mission » en province. Ils sont considérés « en fuite » par le parquet. Le coordonnateur de l’agence avait pourtant tenté de s’expliquer dans une longue vidéo mise en ligne quelques heures avant son placement en détention provisoire. Il pointait les incohérences des soupçons de corruption qui pesaient sur ses agent, et notamment le fait que la (...) Lire la suite sur Afrikarabia.