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Billet de blog 20 décembre 2017

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Massacres au Kasaï : « Kinshasa savait tout » selon la FIDH

Une enquête de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) accuse le pouvoir congolais d’avoir « instrumentalisé » les violences au Kasaï et dénonce « des crimes contre l’humanité ».

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© Christophe Rigaud - Afrikarabia

Loin des radars médiatiques et des préoccupations de la communauté internationale, le conflit « à bas bruit » des Kasaï a pourtant jeté près de deux millions de déplacés sur les routes de République démocratique du Congo (RDC). C’est la volonté de reprise en main des pouvoirs locaux par Kinshasa dans ces provinces du centre du pays qui a rapidement tourné au conflit. L’événement déclencheur de la spirale de la violence a été l’assassinat pendant l’été 2016 du chef coutumier Kamuina Nsapu. Depuis, sa milice affrontent les forces de sécurité et l’armée régulière. Un conflit largement orchestré par le pouvoir central, son armée régulière, sa police et sa milice supplétive Bana Mura. Le niveau de violence a atteint un degré jamais égalé dans cette province, réputée calme, mais depuis toujours acquise à l’opposition. Peu de chiffres circulent sur ces violences inédites dans le centre de la RDC. L’église catholique estime à 4.000 le nombre de morts depuis fin 2016, mais la découverte de plus de 87 fosses communes fait craindre un bilan plus important - voir notre article.

Un chaos organisé

Une enquête très documentée de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) auprès de Congolais réfugiés en Angola apporte un éclairage cru sur les massacres commis par les milices Kamuina Nsapu et par les forces de sécurité congolaises dans les Kasaï - voir le rapport complet. L’ONG les qualifient « de crimes contre l’humanité » et accuse le pouvoir du président Joseph Kabila d’avoir instrumentalisé le conflit à des fins politiques en « organisant le chaos ». Kinshasa a d’ailleurs saisi l’opportunité des violences dans la province pour retarder l’enregistrement des électeurs et reporter pour la seconde fois l’élection présidentielle, alors que le mandat du président Kabila s’est achevé le 19 décembre 2016. Un « prétexte » qui permet à Joseph Kabila de s’accrocher au pouvoir.

Des attaques préméditées et planifiées

Villages détruits, attaques de lieux de culte, tortures, mutilations, viols… la majorité des exactions commises au Kasaï l’a été par les forces de sécurité congolaises. Pour la FIDH, il n’y a aucun doute, ces exactions constituent bien « des crimes contre l’humanité ». Selon Tchérina Jerolon, directrice adjointe pour l’Afrique de la FIDH « l’ampleur des crimes commis, leur préméditation, leur planification et le caractère ethnique des massacres sont des éléments constitutifs du crime contre l’humanité ». L’avocate Safya Akorry, qui a participé à l’enquête en Angola, dénonce « les attaques généralisée, systématiques et ciblées contre les populations Luba ». « Les villages étaient encerclés par les forces de sécurité ou les milices Bana Mura, alors que les populations non-Luba, visiblement prévenues de (...) Lire la suite sur Afrikarabia.

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