afrikarabia (avatar)

afrikarabia

Christophe Rigaud - Journaliste

Abonné·e de Mediapart

268 Billets

0 Édition

Billet de blog 24 janvier 2019

afrikarabia (avatar)

afrikarabia

Christophe Rigaud - Journaliste

Abonné·e de Mediapart

RDC : Tshisekedi, mission (im)possible ?

Félix Tshisekedi est officiellement devenu le cinquième président de la République démocratique du Congo (RDC) ce jeudi. Les défis seront nombreux et difficiles à surmonter pour le nouveau président, qui devra partager le pouvoir avec une coalition pro-Kabila ultra majoritaire qui pilotera sans doute le futur gouvernement.

afrikarabia (avatar)

afrikarabia

Christophe Rigaud - Journaliste

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
© Twitter - DR

Le défi est de taille pour le tout nouveau président congolais, Félix Tshisekedi, fraîchement intronisé à la tête de la République démocratique du Congo (RDC) ce 24 janvier. Après une élection entachée de soupçons de fraude et une alliance passée avec le camp Kabila pour le partage du pouvoir, la présidence de Félix Tshisekedi risque d’être fragile et son espace politique étriqué. Sans majorité à l’Assemblée nationale, au Sénat et dans les Assemblées provinciales, le nouveau chef de l’Etat sera dans un premier temps l’otage d’une coalition pro-Kabila toute puissante, et risque d’être un président avec la fonction, mais sans le pouvoir. Dans son propre camp, il faudra aussi convaincre que ce rapprochement contre-nature avec l’ancien président Kabila était « un mal » nécessaire pour imposer enfin une alternance politique pacifique en RDC.

Un format inédit de cohabitation

Les premiers jours de la présidence Tshisekedi seront scrutés avec intérêts. L’attente des Congolais est énorme, les faux pas seront impossibles, et il n’y aura pas d’état de grâce. La nomination du gouvernement, dont la Primature devrait revenir à un membre du FCC pro-Kabila, donnera le ton et des indications précieuses sur les marges de manoeuvres possibles du nouveau président Congolais. L’appareil d’Etat semble pourtant avoir été complètement verrouillé par le président Kabila. Et plusieurs lignes rouges ont été tracées entre le président sortant et Félix Tshisekedi. Les hommes de Joseph Kabila devraient rester aux postes-clés de l’appareil sécuritaire, judiciaire et économique du pays, avec une mainmise importante sur les intérêts miniers congolais, clé de voûte du système Kabila. Signe des temps, on parle de plus en plus d’Albert Yuma, pour occuper la Primature. Le grand argentier de la puissante Gécamines, le géant minier congolais, se trouve à la tête de la machine à cash de la RDC. Plusieurs ONG s’étaient récemment inquiétées d’un « trou » de 750 millions de dollars dans les comptes de la Gécamines entre 2011 et 2014 - voir notre article.

Cap sur le développement

Après 18 ans de pouvoir de Joseph Kabila, les attentes des Congolais sont grandes. Répartition des richesses, bonne gouvernance, droits de l’homme, liberté de la presse… la RDC trouve systématiquement dans la queue de peloton des classement internationaux. Les « Cinq chantiers » prônés par Joseph Kabila en 2006 sont encore loin d’être achevés : accès à l’éducation, à l’eau potable, à la santé ou à l’électricité restent encore les principales priorités d’un pays qui n’a jamais décollé économiquement de son indépendance en 1960. Pour cela, le nouveau président Tshisekedi aura des marges de manœuvres étroites, si l’économie et le contrôle des grandes entreprises publiques restent entre les mains de proches de l’ancien président. Dans son discours d’investiture, Félix Tshisekedi a promis de faire rentrer l’argent dans les caisses de l’Etat, notamment en créant un guichet unique pour les  (...) Lire la suite sur Afrikarabia.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.