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Billet de blog 24 février 2019

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RDC : gouvernance bicéphale à Kinshasa

Toujours sans gouvernement, le nouveau président Félix Tshisekedi tente de donner des signes de changements alors que le président sortant, Joseph Kabila renforce sa coalition, et garde la main sur l’appareil d’Etat.

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Illustration 1
© Présidence RDC

Un mois après son investiture, le gouvernement du nouveau président Tshisekedi se fait toujours attendre. Félix Tshisekedi doit en effet se mettre d’accord avec le groupe majoritaire à l’Assemblée nationale pour nommer un Premier ministre et son exécutif. Minoritaire dans les assemblées, le chef de l’Etat doit pour cela attendre la validation de « l’autorité morale » du FCC, la plateforme de l’ancien président Kabila, qui totalise 342 députés sur 485 sièges.

En attendant, Félix Tshisekedi, qui n’a pas voulu désigner un « informateur » chargé d’identifier les rapports de force à l’Assemblée, n’a pas d’autre choix que de se mettre d’accord avec Joseph Kabila sur le nom du futur Premier ministre et de son gouvernement. Et visiblement, les choses traînent en longueur et les avis divergent. Depuis maintenant quatre semaines, le nouveau président travaille toujours avec les ministres sortants.

Joseph Kabila chef d’orchestre

Si le pouvoir a changé à la Présidence, le vrai patron du futur exécutif congolais est bien Joseph Kabila, chef de file du FCC, sa plateforme électorale, qu’il souhaite désormais transformer en plateforme gouvernementale. Mais l’ancien chef de l’Etat est un homme prudent. Pour éviter de possibles « fuites » de cadres FCC vers la coalition CACH de Félix Tshisekedi, Joseph Kabila a décidé de verrouiller sa plateforme en décidant de faire signer « un acte d’engagement », de « fidélité » et de « loyauté envers son excellence » Joseph Kabila. La « transhumance politique » est en effet une bien vilaine habitude au Congo.

Pour la majorité, l’objectif est clair : former une grande coalition gouvernementale avec les membres de CACH. Une rencontre a d’ailleurs eu lieu la semaine dernière entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila sur le sujet. Le FCC a proposé un partenariat « responsable » à Félix Tshisekedi pour gérer le pays. Mais pour le camp Tshisekedi, le rapport de force paraît bien déséquilibré. Avec seulement 32 députés, CACH risque d’être tout bonnement absorbé par un FCC dominateur.

C’est d’ailleurs ce que dénonce, les membres de Lamuka, du candidat malheureux Martin Fayulu, qui revendique toujours sa victoire à la présidentielle de décembre. Pour Salomon Kalonda, le bras droit de Moïse Katumbi, « Joseph Kabila s'apprête à entamer sa 19e année de pouvoir ! ». Joseph Kabila garde le contrôle sur l’appareil d’Etat, économie, justice, sécuritaire… jusqu’à la nomination du Premier ministre.

Des signes de ruptures

Pourtant, depuis un mois, le nouveau président Tshisekedi ne ménage pas ses efforts pour envoyer des signaux de changements aux Congolais et aux pays partenaires de la RDC. Félix Tshisekedi cherche les voies de l’émancipation… et les trouve. Dans un discours, il a notamment refusé de lire un paragraphe demandant la levée des sanctions européennes visant 14 responsables de l’ancien pouvoir kabiliste. Un discours qui avait été écrit par le ministère des Affaires étrangères, encore dirigé par un proche de Joseph Kabila.

Le nouveau président s’est aussi engagé à rouvrir la Maison Shengen, très pratique pour obtenir les visas pour l’Europe. L’institution avait été fermée par Joseph Kabila, en conflit avec la Belgique. Autre signe d’ouverture : l'opposition a de plus en plus accès aux médias publics, et les meetings des opposants, comme Martin Fayulu, ont pu se tenir sans être réprimés par les forces de sécurité. Plus symbolique, le président congolais a reversé au. (...) Lire la suite sur Afrikarabia.

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