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Billet de blog 25 avril 2018

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RDC : l’UDPS de retour

Le nouveau président fraîchement élu de l’UDPS a tenu son premier meeting à Kinshasa ce mardi. Une mobilisation réussie qui renforce le leadership de Félix Tshisekedi sur l’opposition.

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© Twitter - DR

L’UDPS a retrouvé un leader. Un peu plus d’un an après la mort de l’opposant historique Etienne Tshisekedi, son fils, Félix, reprend le flambeau. Le parti d’opposition a pu réunir ce mardi plusieurs milliers de sympathisants à Kinshasa pour venir applaudir le premier meeting de Félix Tshisekedi depuis son élection à la tête de l’UDPS. Félix Tshisekedi se retrouve ainsi propulser sur le devant la scène en possible leader de l’opposition congolaise.

Une « renaissance » de l’UDPS réussie grâce à plusieurs petits coups de pouce du pouvoir. La justice congolaise a tout d’abord tranché en faveur de Félix Tshisekedi dans la bataille qui l’opposait à une autre aile du parti, représentée par le Premier ministre Bruno Tshibala, qui revendiquait le nom de l’UDPS. Second coup de pouce : le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, a fini par autoriser la tenue du meeting, alors que toutes les manifestations de l’opposition étaient systématiquement interdites depuis septembre 2016.

Premier ministre, non… président, oui !

Avec le récent accord pour le retour du corps d’Etienne Tshisekedi au pays, négocié entre la famille et les autorités congolaises, certaines mauvaises langues ont vu dans ces gestes de mansuétudes de Kinshasa en faveur de Félix Tshisekedi, la volonté de débaucher le fils d’Etienne Tshisekedi pour lui proposer le poste de Premier ministre et ainsi valider le maintien au pouvoir de Joseph Kabila et un nouveau glissement du calendrier électoral. Mais le meeting de la place Sainte-Thérèse de ce mardi a permis au nouveau président de l’UDPS de couper court à toutes les rumeurs, et de se positionner pour la prochaine présidentielle.

Félix Tshisekedi a affirmé ne pas avoir  « marchandé le retour de la dépouille de son prédécesseur ». « Vous m’avez élu à plus de 98% président de l’UDPS et m’avez demandé de me présenter à l’élection présidentielle. Ce n’est pas pour être encore candidat Premier ministre ». Le patron de l’UDPS, soutenu en tribune par des membres du MLC de Jean-Pierre Bemba, prend donc date pour la prochaine présidentielle de décembre, même si la date reste encore très incertaine.

Félix Tshisekedi en a aussi profité pour fustiger la « machine à voter » que souhaite mettre en place la Commission électorale (CENI), un appareil qualifié de « machine à tricher ». Autre inquiétude du président de l’UDPS : le fichier électoral que vient de publier la CENI. Un fichier « corrompu qui mérite un audit sérieux par l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) et des experts locaux. Il pourrait y avoir encore environ 8 millions de doublons encore présents dans le fichier », a dénoncé Félix Tshisekedi.

Leader naturel de l’opposition ?

Avec ce meeting test de Kinshasa, le successeur d’Etienne Tshisekedi a donc pris une longueur d’avance sur les autres leaders de l’opposition. Moïse Katumbi est toujours coincé en exil forcé en Europe, même s’il annonce son retour pour le mois de juin, et les autres candidats, déclarés ou non, n’ont pas encore débuté leur campagne. Félix Tshisekedi se retrouve donc dans une dynamique positive pour s’imposer. L’avenir dira si Moïse Katumbi pourra réellement revenir au pays sans passer par la case prison et pourra ensuite se présenter à la présidentielle. Pour l’instant, les affaires judiciaires de l’ancien gouverneur du Katanga, cumulées avec son problème de (...) Lire la suite dans Afrikarabia.

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