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Billet de blog 27 juillet 2019

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RDC : le Sénat, pièce maîtresse du système Kabila

La victoire d’Alexis Thambwe Mwamba à la présidence du Sénat permet à l’ancien président Kabila de continuer à asseoir son pouvoir sur le parlement congolais avant la nomination d’un nouveau gouvernement qui devrait laisser la part belle au FCC.

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Illustration 1
Alexis Thambwe Mwamba, le nouveau président du Sénat, a la confiance de Joseph Kabila © Twitter - DR

C’est une institution clé pour la survie politique, et peut-être la renaissance, de Joseph Kabila. Ce samedi, la présidence du Sénat a été décrochée par Alexis Thambwe Mwamba, l’ancien ministre de la Justice de l’équipe Kabila. Le nouveau numéro deux du régime, est un proche de l’ancien président de la république, lui-même sénateur à vie depuis la victoire de Félix Tshisekedi à la présidentielle de décembre 2018. Au dessus de la mêlée, « autorité morale » du FCC sa plateforme politique, le tout nouveau sénateur Kabila ne s’est même pas déplacé pour voter pour son poulain : signe qu’il peut maîtriser ce qui se passe à la chambre haute sans y mettre les pieds.

Une victoire, mais aussi une défaite

C’est pourtant une victoire en demi-teinte pour le FCC qui présentait un ticket pour la présidence et la première vice-présidence du Sénat avec Alexis Thambwe et l’ex-ministre de l’Intérieur Evariste Boshab. Mais le faucon de la kabilie a trébuché sur les marches de la vice-présidence, se faisant battre par Samy Badibanga, un ancien proche d’Etienne Tshisekedi avant d’accepter de rejoindre Joseph Kabila en occupant le poste de Premier ministre en 2016. Une défaite amère pour Boshab, qui n’a pas fait le plein de voix du FCC.

Il y avait peu de suspense dans ce scrutin verrouillé par le tout puissant FCC, ultra majoritaire au Sénat. Mais la fronde du dissident Modeste Bahati, en décidant de se présenter face à Alexis Thambwe, a bousculé un vote pourtant couru d’avance. Résultat : Alexis Thambwe n’a pas réuni l’ensemble des sénateurs FCC derrière son nom. Avec 25 petites voix d’écart, Modeste Bahati a prouvé que la plateforme de Joseph Kabila est beaucoup moins puissante qu’elle n’y paraît. La défaite de Boshab envoi un message fort à destination des anciens caciques du PPRD : aucun poste n’est assuré d’avance… de même que la victoire. Evariste Boshab rejoint ainsi la longue liste des défaits du PPRD, avec Emmanuel Shadary, battu à la présidentielle, et Lambert Mende, battu au gouvernera du Sankuru.

Un président du Sénat « fiable »

Autre leçon du scrutin : l’élection de Samy Badibanga permet de rassurer (un peu) les militants de l’UDPS de Félix Tshisekedi qui dénoncent régulièrement l’hégémonie du FCC sur tous les leviers du pouvoir. Ancien conseiller d’Etienne Tshisekedi, père du président Félix Tshisekedi et estampillé ex-UDPS, Samy Badibanga sert une nouvelle fois de caution à l’opposition congolaise, après son passage éclair à la Primature. Une élection qui devrait satisfaire le nouveau président congolais et « calmer » les militants UDPS les plus radicaux.

Après l’élection de Jeanine Mabunda à la tête de l’Assemblée nationale, la victoire d’Alexis Thambwe Mwamba constitue le deuxième étage du dispositif de verrouillage politique des institutions congolaises par Joseph Kabila. La fronde de Modeste Bahati, suivie de sa mise en disgrâce, démontre simplement qu’il n’était pas considéré comme un partenaire fiable par l’ancien président congolais, à l’inverse d’Alexis Thambwe qui a toujours tenu son rang de garde chiourme de la kabilie, n’hésitant pas à (...) Lire la suite sur Afrikarabia.

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