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Billet de blog 29 décembre 2018

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Elections en RDC : dernière ligne droite avant l’inconnu

Après trois reports, les Congolais doivent désigner ce dimanche un successeur au président Joseph Kabila. Mais les nombreux dysfonctionnements de processus électoral pourraient priver de vote des milliers de Congolais et favoriser la fraude au profit du candidat adoubé par Joseph Kabila.

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Illustration 1
Meeting politique à Kinshasa © Christophe Rigaud - Afrikarabia

Jusqu’ici tout va bien... ou presque. A quelques heures d’un scrutin à haut risque et décisif pour la République démocratique du Congo (RDC), qui devrait vivre la première alternance politique de son histoire, la tension est remontée d’un cran. Après deux reports, en 2016 et 2017, puis un troisième d’une semaine, la Commission électorale (CENI) peine toujours à déployer son matériel électoral aux quatre coins du Congo. Dans une confusion savamment entreneue, la CENI ne semble toujours pas prête à organiser le scrutin dans de bonnes conditions. Selon des diplomates, qui sont confiés à l’agence Reuters, seulement 60% du matériel électoral étaient arrivés à bon port vendredi.

Les très contestées machines à voter ne sont pas encore déployées dans l’intégralité des 75.000 bureaux de vote (il en manquerait 15.000 ce samedi), mais ce qui manque surtout, ce sont les fameux procès-verbaux de résultats. Ce que redoute l’opposition, c’est qu’en l’absence de ces PV, ce soient les machines à voter qui valident le scrutin, avec tous les risques de fraudes qui vont avec. Les machines n’ont pas pu être auditées et testées de manière indépendantes, et les observateurs de l’Union européenne et du Centre Carter, qui avaient déjà relevé les irrégularités des élections de 2011, n’ont pas été autorisés à se rendre en RDC. Le scrutin se déroulera donc à huis, la RDC ayant refusé l’aide financière et logistique de la communauté internationale.

Empêcher les bastions de l’opposition de voter

Autre point noir du scrutin : le nombre de bureaux de vote accessibles le jour du vote. Dans l’Est du pays, la Commission électorale a déjà exclu 1,2 million d’électeurs sur les 40 millions enregistrés dans les zones de Beni, Butembo et Yumbi, touchées par le virus Ebola et les conflits inter-ethniques. Dans ces trois circonscriptions, le scrutin a été reporté en mars, soit trois mois après la proclamation des résultats dans le reste du pays - voir notre article. Ce report, « injustifié et inacceptable » pour l’opposition, fait dire aux observateurs que le pouvoir cherche à faire en sorte que les bastions de l’opposition votent le moins possible. A Kinshasa la « rebelle », qui a toujours majoritairement voté pour l’opposition, plus de 1.000 bureaux de vote ont été supprimés, après l’incendie d’un (...) Lire la suite sur Afrikarabia.

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