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Une dizaine de morts et une centaine d’arrestations. Voilà le triste bilan de la mobilisation des chrétiens congolais qui manifestaient ce dimanche contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila. Un impressionnant dispositif sécuritaire avaient verrouillé les différentes paroisses qui participaient à la contestation populaire, soutenue par la l’intégralité des partis d’opposition. Eglises encerclées, fidèles molestés… la journée de manifestation pacifique s’est transformée en bain de sang après l’intervention musclée des forces de sécurité congolaises. La police a dispersé violemment les manifestants, jusque dans les églises, en utilisant des gaz lacrymogènes.
À la cathédrale Notre-Dame du Congo, où l’un des leaders de l'opposition, Félix Tshisekedi, assistait à la messe, les forces de sécurité ont bloqué la centaine de partisans qui tentaient de manifester à l’extérieur. Et le patron du Rassemblement de l’opposition a dû quitter précipitamment la cathédrale. A la paroisse Saint-Michel, c’est le chef de l’UNC, Vital Kamerhe, qui a été visé par des gaz lacrymogènes tirés par la police dans l’église, semant la panique parmi les fidèles.
Répression à huis clos
A Kinshasa, les premières images de la contestation montrent des scènes surréalistes : on y voit manifestants les mains levées, entonnant des chants religieux face à des militaires qui pointent leurs armes. Le premier bilan, encore non officielle fait état d’au moins 10 morts dont 8 à Kinshasa et de plus de 120 arrestations. Les mêmes scènes de répression se sont reproduites au quatre coins du pays : à Lubumbashi, Goma, Bukavu ou Kananga. Comme à chaque mouvement de contestation, les autorités congolaises mettent le pays sous cloche. Les services internet des mobiles et les SMS ont été coupés sur ordre du ministre des Télécommunications. Le signal de la radio onusienne Okapi a été momentanément brouillé et la correspondante de RFI dans la capitale a été brièvement interpellée.
Ce n’est qu’un début…
Contrairement aux récents appels à manifester lancés par l’opposition politique, la mobilisation du 31 décembre des catholiques a été beaucoup plus suivie. Il faut dire que dispositif mis en place par la coordination des catholiques avait multiplié les points de rassemblement, dans plus de 160 paroisses, obligeant ainsi les forces de sécurité à se diluer dans la capitale. Ensuite, la marche pacifique a été (...) Lire la suite sur Afrikarabia.