Le mercredi 30 août, l’armée congolaise a tué aune centaine de personnes et fait 75 blessés à Goma, en république démocratique du Congo dans une opération militaire destinée à empêcher une manifestation contre l’ONU. Ces tueries est un autre rappel aux congolais/congolaises: Tant que nous nous ne battrons pas suffisamment pour exiger justice sur les crimes bien documentés, il n’y a aucune raison d’espérer que les régimes successifs mafieux mis en place à Kinshasa arrêtent de poursuivre l’agenda leur confié. En poursuivant les crimes de sang d’une telle magnitude en toute arrogance, le régime de Kinshasa se met solidement du côté des auteurs identifiés dans le rapport onusien. Le Rapport Mapping de l'ONU a fourni des détails accablants sur les crimes commis en RDC, et le régime de Kinshasa a effectivement été mis en cause pour son incapacité, voire son refus, à mettre fin à cette impunité.
L'impunité autour des crimes graves en RDC représente une menace non seulement pour la stabilité du pays mais aussi pour la justice internationale. Il est crucial de comprendre que l'impunité entretient un cycle de violence et de corruption qui rend difficile toute tentative de réforme ou de développement durable. Lorsque les régimes successifs à Kinshasa sont empêtrés dans un tel réseau d'impunité, ils ont peu d'incitatifs à briser ce cycle. Au contraire, ils ont plus à gagner à maintenir le statu quo, protégeant ainsi leur propre pouvoir et celui de leurs parrains. Pire encore, individuellement les acteurs de Kinshasa sont désormais dans l’obligation de protéger l’impunité des crimes puisqu’ils sont de plus en plus en train d’ enregistrer un passif lourd en la matière. En leur impliquant dans les crimes de sang, les auteurs initiaux identifiés dans le Rapport Mapping créent un mécanisme d’impunité endogène. Du coup, c’est depuis Kinshasa que les crimes et sa couverture d’impunité sont maintenus.
Le dilemme est exacerbé par l'absence d'une pression interne et externe suffisante pour réclamer justice. Le peuple congolais doit être au centre de tout effort visant à mettre fin à l'impunité. Tant que l'attention n'est pas concentrée sur les vraies racines du problème à Kinshasa, les actions seront mal dirigées, perpétuant ainsi l'injustice et la violence.
Il est aussi nécessaire que la communauté internationale joue son rôle. Les efforts isolés de la société civile RDC seront probablement insuffisants puisqu’exiger la justice et la paix deviennent des actes contre Kinshasa et ses parrains. Kinshasa n’hésite plus de réprimer toute demande de justice et paix, comme ces massacres de Goma le démontre. Du coup, la société civile congolaise est désormais la cible de l’armée là les M23 opèrent tranquillement.
Enfin, il faut considérer l'impact de l'impunité sur le développement à long terme de la RDC. Un régime qui ne peut pas ou ne veut pas mettre fin à la corruption et aux crimes de masse ne peut guère espérer obtenir le genre de stabilité nécessaire pour le développement économique et social. Ainsi, tant que l'impunité reste la norme, les chances de voir une RDC stable, juste et prospère demeurent minces. L'épicentre du problème se trouve à Kinshasa, et c'est là que doivent être dirigés les efforts pour mettre fin à ce cycle dévastateur d'impunité et de violence.