Le mouvement Conscience Congolaise pour la Paix (KoPax) a suivi avec une attention particulière les propos tenus le mardi 8 février 2022 à Kigali par le Président rwandais Paul Kagame, lors des cérémonies de prestation de serment de nouveaux ministres. Paul Kagame a exprimé son intention de déployer des troupes rwandaises contre les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ainsi que les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) opérant dans l'est de la RDC. Il a laissé entendre qu’il pourrait recourir à cette solution du déploiement des troupes « sans demander aucune permission à qui que ce soit ». Menacer d’envahir la RDC est non seulement révoltant et inadmissible mais constitue une violation grave du droit international et est, non seulement révoltant mais inadmissible et condamnable. KoPax condamne avec beaucoup de fermeté ces propos choquants de Paul Kagame.
Ce négationniste des conclusions du rapport du projet Mapping - qui répertorie plus de 600 violations graves des droits humains commises en République démocratique du Congo entre 1993 et 2003 - revient encore avec le cynisme qui le caractérise. Toutefois, le président rwandais ne peut cacher son rôle patent dans la tragédie congolaise, tant celui-ci est documenté à suffisance dans divers rapports internationaux. De même, le déni méprisant dont fait preuve Paul Kagame s’agissant de son rôle dans le génocide en RDC ainsi que les efforts de manipulation du public sur la prétendue menace que pèserait les FDRL sur la sécurité de son pays, ne suffisent plus à dissimuler le fait que les troupes rwandaises opèrent particulièrement à l’est de la RDC depuis les invasions de 1996-1998. Ces troupes continuent à mener des opérations discrètes ou sous couvert des FARDC à la faveur des vagues successives d’infiltrations de l’armée congolaise.
Par ailleurs, l’opinion publique se souviendra de son négationnisme froid lorsque, interviewé par RFI et France24 en mai 2021, Paul Kagame affirmait qu’ «il n’y a pas eu des crimes» en RDC et que les conclusions des enquêtes des experts des Nations-Unies, indexant plusieurs officiers de son pays ainsi que son rôle dans le génocide en RDC, n’avaient aucune base factuelle. De même, l’opinion ne doit pas non plus perdre de vue qu’il y a 28 ans, lorsqu'à la tête de la rébellion armée "Front patriotique rwandais" (FPR), il s'est emparé du pouvoir au Rwanda malgré les accords d'Arusha, il décida sciemment de fermer toutes les frontières vers lesquelles pouvaient se diriger les populations Hutu fuyant la guerre. Ces dernières n’ont eu qu’une seule porte de sortie possible: le Congo. Ceci dans le but planifié de faire main basse sur les ressources minérales de la RDC en prétextant poursuivre les FDLR sur notre territoire national.
Depuis lors, la supposée présence des FDLR est devenue son fonds de commerce, agité constamment tel un chiffon rouge, afin de justifier les multiples agressions de la RDC. Combien de temps encore Paul Kagame va-t-il recourir au même alibi de la présence des FDLR sur le territoire congolais pour régulièrement imposer la guerre à notre pays et continuer ainsi impunément à exterminer le peuple congolais? Paul Kagame poursuit son propos en prétendant « ne pas comprendre qu’un problème puisse durer une vingtaine d’années et coûter des milliards de dollars sans qu’il ne soit résolu ». Du pur cynisme ! Faut-il encore rappeler le fait que les références publiques antérieures de Kagame aux FLDR ont souvent été une manipulation de l’opinion publique et annonciatrice de l’imminence d’un déploiement militaire sur notre sol. Triste est de constater que le sommet de l’Etat congolais est resté silencieux face à cette nouvelle menace.
Etonnamment, on assiste à un ménage improbable, voire inimaginable, entre un Paul Kagame qui ne cesse de présenter l'actuel président congolais comme son « frère et ami » et ce dernier qui ne se gêne pas d’adopter les thèses négationnistes du président rwandais en soutenant que les victimes congolaises de cette guerre injuste ne représentaient que des « dégâts collatéraux ». Pire, Kinshasa redouble d’effort pour amadouer Kigali en cédant au Rwanda des droits sur des ressources minières congolaises, comme l’a démontré le contrat secret officialisant le raffinage de l’or et d’autres minerais congolais octroyés en toute opacité au Rwanda. On notera aussi le fait que la Coalition actuelle au pouvoir à Kinshasa n’hésite pas à mobiliser ses militants pour acclamer Kagame à chaque fois que l’occasion se présente. En outre, elle s’emploie à accorder le feu vert aux services de sécurité rwandais de sillonner librement tout le territoire congolais. KoPax estime que l’attitude traitre et absurde du régime congolais ne fait que renforcer l'inquiétude des populations de l'est d’une invasion militaire imminente par des troupes rwandaises en RDC. Plutôt que de défendre son territoire, le pouvoir congolais semble avoir choisi le déshonneur pour soi-disant éviter la guerre. Il donne ainsi un blanc-seing au Rwanda de Paul Kagame d'obtenir tout ce qu'il veut en RDC. Mais, comme le disait Winston Churchill à Neville Chamberlain après la Conférence de Munich en 1938 avec Adolphe Hitler, Kinshasa a le déshonneur et la guerre.
KoPAX croit fermement que la paix ne peut être bâtie sur le mensonge et surtout pas sans justice. En recourant aux multiples subterfuges afin de déstabiliser davantage la RDC, on ne saurait rejeter l’idée avancée par beaucoup d’observateurs selon laquelle le Président rwandais n’est pas pour la paix dans la sous-région des Grands-lacs.
De ce qui précède, KoPAX :
1. Dénonce vigoureusement, cette dernière déclaration irresponsable de Paul Kagame et le recours à son subterfuge habituel de la présence des FDLR sur le territoire congolais, laquelle présence, si elle s'avérait réelle, seraient entretenue et manipulée par lui-même aux fins de maintenir l’est de la RDC en état permanent d’instabilité aux seules fins de continuer de piller les ressources du sol et du soussol congolais dont il est devenu le sous-traitant et intermédiaire attitré pour le compte de certaines industries.
2. Rappelle aux autorités de Kinshasa la nécessité de mettre fin à cette posture complice et indigne qui consiste à continuer de vénérer Paul Kagame qui n’a aucun respect pour la RDC, son peuple, encore moins ses autorités étatiques.
3. Demande aux organisations de la société civile congolaise et à l’ensemble de la population de demeurer vigilants et prêts pour défendre le Congo par tous les moyens nécessaires en cas d’un déploiement des troupes rwandaises sur notre sol.
4. Rappelle à nouveau l’urgence de la mise en œuvre des recommandations du rapport du projet Mapping - qui répertorie plus de 600 violations graves des droits humains commises en République démocratique du Congo entre 1993 et 2003 - ainsi que d’autres rapports internationaux, appelant à la création des mécanismes de justice transitionnelle, afin de briser le cycle d’impunité. Car c’est l'impunité qui permet aux acteurs de crimes et leurs complices d’afficher une certaine arrogance et à banaliser les droits humains ainsi que l’esprit de la Charte des Nations Unies dans laquelle les peuples s’engagent à « pratiquer la tolérance, à vivre en paix » les uns avec les autres « dans un esprit de bon voisinage ».
5. Rappelle l’urgence de la mise en place d’un Tribunal Pénal International pour la RDC, seule instance en mesure de faire comparaître les présumés responsables congolais et étrangers des crimes commis en RDC sur une période de 25 ans.
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