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Billet de blog 2 septembre 2009

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Poser les bonnes questions, apporter les mauvaises réponses: trois exemples...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Trois exemples...

Exemple1/ Faut-il réformer notre système éducatif ? Oui !

Beaucoup de nos méthodes sont obsolètes et ne sont plus adaptées à la société actuelle ou du moins leurs

objectifs semblent être restés les mêmes : sélectionner dans les meilleurs établissements les élites qui dirigeront le pays et abandonner les autres à un minimum de connaissances ne favorisant pas l'ascenseur social...

Et malheureusement les enseignants, dans leur ensemble sont très misonéïques.

La suppression de 100000 postes à l'horizon 2012 (Cf article de l'Express du printemps 2007 « Quand je serai président »)se justifie -t-elle par la baisse des effectifs ? Non. Selon les states de l'INSEE, il y avait en 2004, 14993000 élèves de la maternelle au bac. Il y en a en 2008, 14915000.

Ces 78000 élèves (environ 3000 postes) en moins justifient-ils ces suppressions drastiques ? Certes, non ! Mais supprimer nombre de postes est une excellente stratégie pour parvenir à disqualifier le système aux yeux des parents et justifier un passage en bloc au privé total.

Toujours selon les mêmes sources la France détient le record européen du nombre d'élèves par enseignant, plus de 20 !.. Pour être précis, Allemagne 18,8. Autriche 14,1. Belgique, 12,8. Espagne 14,3. Grèce 11,1. Hongrie 10,6.Pays bas 15,9. Pologne 11,7. Portugal 10,8. Suède 12,2. Italie 10,6. Et USA 10,6. Il serait donc souhaitable de ne pas dépasser 20 élèves maxi/classe en élémentaire- 15 au CP- et 25 maxi en secondaire. De plus un enseignant supplémentaire par tranche de 5 ou 6 classes (non pas pour assurer les remplacements) serait à envisager.

Il est à signaler que les classes maternelles sont aussi beaucoup plus chargées que dans les pays d'Europe du nord. Deux exemples : au Danemark, un adulte pour 7.. En Suède, un adulte pour 11. [1] Souhait pour les classes maternelles, pas plus de 15 élèves/classe, idem CP (encore moins dans les quartiers difficiles).

Une politique de développement des crèches est à prévoir. Suppression de l'idée des jardins d'accueil.

Selon l'étude PISA menée par l'OCDE, la France avec la Belgique et l'Allemagne, sont les pays où les CSP ( Catégorie Socio Professionnelle) constituent le plus un facteur déterminant pour expliquer les écarts de résultats des enfants de 15ans. De plus le fait que de nombreux travaux soient réalisés dans le cadre familial n'arrange pas les choses pour les défavorisés.

Notre pays, qui s'affirme pour un champion de l'école publique, est un de ceux qui orientent le pourcentage le plus important du budget vers le privé, en ce qui concerne le primaire et le secondaire : 16% ! Alors que les USA 0,2%, le Canada1,9% et le Japon 3,7% ! Peut mieux faire.

Fallait-il supprimer les IUFM ? Ceux-ci n'étaient pas parfaits dans leur conception et nécessitaient des aménagements, ne serait que dans l'emploi d'enseignants de base, expérimentés, ayant acquis un niveau universitaire de type maîtrise ou DEA. « Jeter » des jeunes enseignants sans formation professionnelle devant des élèves est une aberration. On parle seulement actuellement d'un vague compagnonnage !..

Pour l'instant, le master initiant à la profession d'enseignant n'existe pas !..On a fait dans l'urgence et sans concertation (malgré ce qui fut dit), privilégiant les échéances électorales sur l'intérêt des élèves.

Introduire au sein du cursus d'études les notions de relation d'aide, d'apprentissage et de restauration de l'autorité pour les maîtres.... et dans les pratiques une plus grande composante de ludisme. De nombreux ouvrages existent sur le sujet.Sans oublier de développer la méthode, la réflexion, le sens critique.. et la créativité.

Avis personnel, j'ai l'impression que depuis qq années, ce pouvoir a forte tendance à dissocier enseignement ( transmission des connaissances intellectuelles) et éducation ( transmission de qualités humaines ; morale, civisme, socialisation etc...), alors qu'elles sont indissociables, pour en revenir à l'unique « instruction » ancestrale.

Virer impérativement de l'Education Nle les quelques personnes qui n'y ont pas leur place, comme au début du siècle dernier (intempérances, fragilité psychologique, éthylisme etc... cf les IO locales de 1900 à 1935).

L'absentéisme des enseignants ne dépassent guère 7% l'an. Mais le nombre de remplaçants titulaires en primaire est calculé sur ce taux. Il y a d'ailleurs de moins en moins de remplaçants !..Or il y a des périodes « fastes » où des classes restent parfois plusieurs jours sans maîtres.. et je ne parle pas du secondaire ou c'est pire !

Les textes officiels préconisent pour les IEN un emploi du temps occupé à 50% aux taches administratives et l'autre moitié à l'animation pédagogique. Or l'expérience prouve que ces gens passent le plus clair de leur temps dans leur bureau. Un prof' des écoles a leur visite une fois tous les 4/5ans ! Ils sont responsables en moyenne de 200 à 300 instits alors que ce chiffre ne devrait pas dépasser la centaine. De par leur recrutement, la majorité n'a pas enseigné en primaire !..

L'organisation du temps quotidien serait à revoir ( trop long), idem pour l'hebdomadaire en gardant la coupure du milieu de la semaine, idem pour les grandes vacances...

Le budget par élève ( A noter que le PIB- source OCDE- de 1960 à nos jj, a été multiplié par 2,05 ! ) a légèrement augmenté de 1999 à 2006. ( sources INSEE). Premier degré, de 4719 à 4986€. Deuxième degré, de 8495 à 8808€ et supérieur de 8938 à 9363€. Est-ce en proportions de l'augmentation du PIB ?

A signaler que les USA, le Canada, le Danemark, la Suède etc... dépensent deux fois plus que la France pour les étudiants du supérieur !...

On a tendance à dire que tout se joue avant six ans ( cf la thèse du docteur Fitzhugh Dodson), ce qui est sans doute un peu excessif. Tous les gens concernés s'accordent à dire que la réussite de notre système éducatif dépend des acquis de base pendant la première enfance. Or les chiffres des dépenses ( ci-dessus) montrent que le paquet est mis dans la deuxième phase des études. C'est à réfléchir.

Cette dépense est à la charge de l'état à raison de 63%, collectivités locales, 20,6% et 8% pour les ménages.

Dans le cadre de la décentralisation, les personnels travaillant à la périphérie de l'éducation sont maintenant à la charge des collectivités locales, avec transfert de financements. Sauf que les fonds, comme dans beaucoup de domaines, n'ont pas suivi en totalité. Référence au département de la Réunion où tous les intérimaires qui avaient été engagés par l'état, à raison de 2 ou 3 par collège ou lycée, ne sont plus pris en compte, soit environ 200 salariés pour le département.(Sources conseil régional)

Faut-il donner une certaine autonomie aux universités ? Certes, mais nulle doute que le pouvoir veut appliquer les techniques de gestion managériale à la connaissance. On veut assurément créer un marché européen de la recherche et de la connaissance.

La concurrence, moteur du marché, serait-elle meilleure que l'émulation académique ? La recherche ne peut fonctionner que sur le long terme et refuse le statut de vacataire ou de contractuel à l'année. C'est une activité collective, collégiale, incompatible avec la concurrence et la précarité du statut. Elle nécessite un emploi stable affranchi de toute tutelle.

Mme Pécresse, pour appuyer son décret, s'est rendue en un tour éclair, avant le vote sur le statut des enseignants chercheurs, sur les campus de Californie, plus précisément aux prestigieuses Berkeley et Stanford. Ô surprise désagréable, le président des universités américaines n'a pas les pleins pouvoirs, la recherche, même appliquée, est largement financée par les fonds publics et les subventions accordées aux universités sont trois fois supérieures aux nôtres (Marianne n°631). Les expatriés lui ont même vanté les mérites de la faculty governance. En fait, le gouvernement de l'université par les enseignants chercheurs.. mais les ordres sont les ordres et cela restera lettre morte !..

Nombre d'universités ont un manque criant de personnel à tous les niveaux et dans tous les domaines et les prof's sont obligés bénévolement d'assurer des tâches de gestion, sans parler de la multiplicité des circulaires, demandes de précisions et d'exigences du ministère ; administrativite galopante !..

Les IUT, risquent, faute de moyens, d'être phagocytés par les Universités, alors que leur spécificité et leurs compétences sont reconnues unanimement. Problème !.

La recherche publique française avec le peu de moyens dont elle dispose se classe honorablement au point de vue mondial. De la à la présenter ( dixit notre président) comme nulle, c'est tout de même aberrant.

Selon les chiffres de l'INSEE l'Allemagne dépose trois plus de brevets que la France. Une moyenne annuelle de 22000 pour 7000 en France.( Grande Bretagne environ 5200/an) Il faut relativiser et ramener ce chiffre par million d'habitants. Allemagne :269...Autriche :180...Finlande :220..Pays-bas :165... Suède :150...Belgique :125...France :115...etc...

La France, selon les critères de l'OCDE, se classe, par ses résultats, au 6ième rang mondial alors que la part du PIB consacré à la recherche la situe très loin ( dans les 30ième).

Il est à noter que les effectifs de la recherche publique, sont passés de 2002 à 2006, de 50000 personnes à 80000, -mais risquent de redescendre vues les coupes envisagées et les nombreuses missions confiées au privé !- pendant que ceux de la recherche privée faisaient un bond de 35000 à 120000.

La loi LRU prône l'autonomie, certes idée intéressante, mais telle qu'elle est conçue, elle risque de transformer la masse salariale en variable d'ajustement.

Exemple 2/ Faut-il réformer notre système de santé ? OUI...

Le chef de l'état annonce, à tout va, que notre système de santé est très mal géré, que les cadres dirigeants sont mauvais. Et que donc, nous devons avoir recours le plus possible au secteur privé, qui saura, cela va de soi rééquilibrer les comptes.

Stratégie de meilleure répartition des services de santé sur tout le territoire, amélioration de l'accès aux soins etc.. Arguments apparemment très humanitaires, mais qui cachent l'abandon progressif du système de protection sociale mis en place par le Conseil national de la résistance en 1945. Paradoxalement, notre président nous dit, à Versailles, son attachement à ses principes. Ceux-ci avaient pour bases solidarité et répartition. Les salariés acceptaient que leurs employeurs reversent une partie de leurs salaires à la SECU pour assurer leur protection sociale.

Certes l'espérance de vie des français (INSEE 2006) est plutôt bien placée dans le monde : 77,2 pour les hommes et 84,1 pour les femmes. Mieux que les USA et la Grande Bretagne ou l'Allemagne. Alimentation, facteur positif, et pourtant 11% d'obèses, en hausse. Usage de la cigarette en baisse, consommation d'alcool a diminué de moitié en 50 ans. Ce qui ne les empêche pas d'avoir des problèmes de santé. Les maladies professionnelles particulièrement ont explosé, multipliées par 10 en 20 ans. Affections ( source INSEE) périarticulaires multipliées par 20 de 1991 à 2006, amiante multiplié par 12.. Ne sont pas comptabilisées les dépressions, qui atteignent un quart des étudiants, les arrêts de travail dus au stress, cela coûte aux pays industrialisés, selon le BIT, 3% du PIB par an, soit en France 50Milliards. Non plus les suites des traumatismes dus aux suicides ratés ; 160000 comptabilisés par an ( sans doute deux fois plus en réalité.. 12000 réussis). Ce phénomène en augmentation, atteint plus particulièrement les moins de 45 ans - 3 fois plus les hommes que les femmes- et est extrêmement liés aux problèmes socio- économiques. La France est le pays d'Europe avec le plus de suicidés.La vie y devient très anxiogène.

La santé au travail est, depuis 1946, dirigée par les employeurs. Et les faits le prouvent, cette gestion patronale a montré son incapacité à réaliser une prévention salutaire pour les salariés. La mise en place d'une organisation d'intérêt public serait souhaitable.

A l'heure du marché triomphant,(triomphe tout relatif, vue la crise !) ne pas lui livrer la quote part versé par les salariés constituerait apparemment une erreur grave, selon les ultralibéraux. La gestion par la SECU ne dépasse pas 5% des dépôts. Il va de soi que les organismes privés, versant des dividendes aux actionnaires(de tradition, au moins 15% !) et prenant au passage des frais de gestions et de rémunérations, vont demander aux salariés des primes 4 à 5 fois plus importantes que la SECU..que certains ne pourront pas payer !..

QQ 48Millions d'américains n'ont pas de couverture santé et lorsqu'ils en ont une, à moins d'appartenir à un « group coverage », assurance collective dans le cadre d'une entreprise, cela coûte qq 600 euros/mois, avec un forfait de 7000€, pour une thérapie importante !.. La moindre des consultations s‘élève à plus d'une centaine d'euros. Les américains, de ce fait, dépensent pour leur santé deux fois plus que les français pour un succès moindre.

Barack Obama et Hillary Clinton veulent lutter contre cette situation -dur, dur avec les lobbys assurances et pharmaceutiques !- et faire adopter un système à la française.(Cf le site américain www.huffingtonpost.com/.. Traduction possible avec firefox). Paradoxe, nous nous acheminons vers le système américain !..

C'est sûr que nos services d'urgences la plupart du temps surchargés faute de personnel, le sont aussi parfois inutilement par des bobos (qui pourraient être traités dans des maisons de santé de quartier) ou par des gens dont les finances ne leur permettent plus de consulter en ville, que des petits hôpitaux de proximité qui ne traitent ( ex) que qq accouchements ou qq interventions chirurgicales par jour ne sont pas toujours fiables...Il est prévu de transformer les petits hôpitaux, victimes d'une fermeture, en maisons de retraite, (ou destruction envisagée!)sous gestion privée, cela va de soi. QQ 150 !...

C'est sûr que les français font une utilisation abusive de médicaments.Une étude récente de la DREES sur 5 pays européens (Allemagne, Espagne, France, Italie, Grande Bretagne) démontre que la dépense par français est la plus élevée en Europe, 284€/an, Allemagne, 244€, Grande Bretagne et Italie, 202€, Espagne, 193€. D'autre part la moyenne d'utilisation des génériques pour ces 5 pays est de 12% sur la totalité. En Allemagne, elle occupe 22% et en France, queue de peloton, 6,4%. Notre pays détient aussi en Europe le record d'utilisation des psychotropes.

Les maladies, causes premières de la mortalité en France sont les tumeurs (30%), devant les maladies de l'arbre cardio vasculaire. Mais le taux de mortalité évitable par prévention est le plus élevé d'Europe. (DREES). Peut mieux faire.

Déficit chronique de la SECU : qq 10Mds/an dans les dernières années..En 2009, le déficit cumulé est de l'ordre de 40Mds.

Mais, mais, mais...les honnêtes citoyens sont-ils au courant (n°237 de la revue de la mutualité) que les dettes de l'état à la SS sont au 31/12/2007 de 3Mds €..que les restes à recouvrer cumulés auprès des entreprises représentent qq 13,5Mds..que les niches fiscales exonérées de cotisations sociales ainsi que les stocks-options représentent une perte de 3Mds d'euros/an.La Cour des comptes, que l'on ne peut taxer de gauchisme, a remarqué que, dans la plus grande discrétion, 42% des crédits d'investissements des cliniques privées- qui n'accueillent qu'un tiers des malades- sont fournis par l'état !..( est - ce son rôle ?)Additionnez, il n'y a plus de trou de la SECU !...

A noter, selon un rapport de la DREES, de 2007, que les sociétés d'exploitation des cliniques privées, affichent une rentabilité financière de 13,5% !..Pendant ce temps, les hôpitaux publics ont un déficit de qq 800 Millions d'euros. Ce qui comparé aux finances de la France est peu. Pour rappel le nouvel avion de notre président a été acheté 300Millions (Canard enchaîné), sans parler de son aménagement intérieur. On a parlé dans le Canard enchaîné d'une machine à café à 25000€ pièce !..

Sous prétextes d'économies, on reporte de plus en plus les coûts sur les malades : franchises sur les médicaments, diminutions des remboursements, les longues maladies, remboursées à 100%, bientôt terminé ! ( cancer, psychiatrie, diabète etc..qq 8Mds/an pour les assurances privées.. Guillaume Sarkozy, le frère du président, PDG de Malakoff Méderic, se frotte les mains),certains grands hôpitaux voient, sur ordre, les Urgences fermées la nuit ! Autre ex : les déplacements des handicapés ne seront plus remboursés qu'à hauteur de 200€/mois..

* Le Canard enchaîné du 27/02/2008 faisait état d'une grande exagération sur les prix pratiqués, par plusieurs centaines de pharmacies, concernant les génériques. Epinglés par la répression des fraudes, ils ont été absous par la ministre !..

En plus de ces mesures, que propose donc le pouvoir pour pallier au déficit ? Tout d'abord, la T2A « coup de poignard dans le dos de l'hôpital public » titrait le Monde, article de plusieurs professeurs des hôpitaux publics. Elle repose sur une étude des coûts unitaires des actes et ne prend pas en compte les frais généraux. Evaluation, culture du résultat chers à notre président..L'hôpital public est chargé de l'enseignement et de la recherche, source d'attractivité majeure, ce que ne pratique pas les cliniques privées.. Ensuite,

1/ des comités de coordination des agences régionales de santé.

2/ des agences régionales de santé dépendant du préfet et chapeautées par un directeur nommé en conseil des ministres, chargées de coordonner l'offre de soins des établissements publics et privés et de juger les besoins ,( contractualisation, octroi de budgets) ayant assurément la haute main sur l'ensemble du dispositif de santé : médecine de ville, hôpital, et Sécurité sociale.On regroupe, on réaffecte et chaque fois que le service public ne peut répondre à la demande, on concède au privé les missions du service public. Le malade paiera alors plus cher les soins, on le sait !..

Les nouvelles lois sur l'hôpital et la santé augmentent assurément les inégalités sociales et place la France championne d'Europe de la privatisation hospitalière et de la participation des firmes multinationales d'assurance à la gestion de la protection maladie.

3/ les hôpitaux : à leur tête un directeur recruté par l'ARS. Celui-ci est un gestionnaire, qui peut venir du privé. Il peut solliciter des fonds privés, attribuer des primes d'intéressement aux personnels en fonction de leur rentabilité et engager des médecins avec des contrats de droit privé. Il doit organiser les sous-traitances avec les cliniques privées, supprimer des emplois ou des services pour parvenir à l'équilibre du budget. Le directeur devrait partager son pouvoir( ?) avec trois vice présidents : celui de la communauté médicale, le doyen de la fac de médecine et un représentant de la recherche. Scepticisme des hospitaliers !

Chaque hôpital doit obligatoirement appartenir à un groupement de coopération sanitaire géré par l'ARS, public ou mixte public+privé.

Les hôpitaux publics seront dorénavant contraints de respecter des règles d'équilibre et de facturation strictes. Ou obligation de« dégraissement » de personnel ou fermeture !.. (la nouvelle loi Bachelot prévoit la suppression de 20 à 30000 postes !..Mme Bachelot avait pourtant promis de créer 200000 postes sur 5 ans !) Contraintes auxquelles les cliniques privées ne seront pas obligées de souscrire. Ex : l'hôpital du Havre -paru dans la presse- qui a un déficit cumulé de 36 millions d'euros (une broutille sur les finances de la France) doit supprimer 550 postes (sur 4000) sur 5 ans. Les soins ne vont, paraît-il, pas en pâtir. Autre bizarrerie parue dans la presse : l'hôpital public de Bourgoin-Jullieu, en équilibre financier, recevant qq 40000 patients par an, réclame un scanner, que la ministre décide d'octroyer à la clinique privée !..

Paru dans le Point du 2 août, la France manque d'IRM !..130000 personnes sont victimes chaque année d'un AVC. Les spécialistes recommandent le recours rapide à un IRM pour assurer leur prise en charge, mais ces appareils sont en nombre insuffisant. Il existe actuellement 77 unités spéciales pour pallier à ces accidents alors qu'il en faudrait 140 !..Selon l'enquête de la chaire ESSEC santé, seulement 15% des patients sont hospitalisés dans une UNV ( Unité Neuro Vasculaire), contre 36% en Grande Bretagne et 70% dans les pays nordiques. Seul l'hôpital universitaire de Lille possède à la fois scanner et IRM dans le service des urgences. Selon la Haute autorité de santé, une thrombolyse (pour dissoudre le caillot)doit être réalisée au plus 5 h après l'accident pour améliorer réellement les chances de survie. Mais actuellement de nombreuses AVC ne peuvent passer d'IRM dans l'immédiateté, faute de matériel..le scanner ne suffit pas ! Problème !!!

La question des dépassements d'honoraires et des factures complémentaires émises par certains praticiens ou certaines cliniques n'est pas résolue, non plus la répartition géographique. QQ syndicats de médecins demandent d'ailleurs une liberté totale des tarifs !...Un rapport de la DREES de janvier 2007, faisait état de 208000 médecins sur le sol français, et selon un scénario tendanciel de cet organisme, il y en aura 10% de moins dans les 10 prochaines années.

A noter que la majorité des établissements privés appartient à la Générale de Santé qui a pour actionnaires des fonds de pensions américains. Ceux-ci exigeant de gros dividendes, les assurés français paieront ainsi une partie importante des retraites américaines !. Beau succès du marché. Le professeur Bernard Debré, urologue et député UMP pense que ce pouvoir a programmé la destruction de l'hôpital public. « On continue comme avant : dans la médiocrité », s'agace JP Davant, président de la Mutualité française... « On assiste à de vrais reculs en termes de soins et de santé » se désole Marie Kayser, secrétaire générale du syndicat de la médecine générale. « Il semble que l'on va vers un double mouvement : la dérégulation croissante de la médecine de ville d'un côté ; la restructuration autoritaire et la paupérisation du parc hospitalier public au profit du secteur lucratif, de l'autre » s'alarme Frédéric Pierru, sociologue, chargé de recherches au CNRS. ( cités dans Marianne n°633)... les vrais perdants seront les patients.

Ce qui est applicable à une chaîne d'automobiles ne l'est pas à une chaîne de soins.

PS : Avita Ronell, professeure à l'université de New York, pense que la tendance à tout évaluer est un concept irrationnel. Il paraît normal de vérifier les compétences et le nombre d'heures de présence effective des chercheurs et des hospitaliers, mais cette vérification trahit une conception comptable qui nie une part de la réalité inexaminable : l'inspiration, le talent, l'imagination, l'opportunité, la vision...Toute cette évaluation réduit l'être à du calculable. On doit chiffrer !..L'épreuve, quelle qu'elle soit, permettrait d'évaluer l'individu, mais elle cache une certaine illisibilité de l'être humain. Tout n'est pas connaissable, calculable, programmable..C'est une limite à la créativité du chercheur, à la folie du précurseur, à l'aberration qui participent à certaines découvertes. Le diagnostic d'un médecin n'est pas fait que de connaissances acquises mais aussi parfois d'un supplément inexplicable !..

Se plier en permanence à cette évaluation imposée, entraînera un repli sur soi, une négation des interdisciplinarités et le risque d'un carcan occultant tout possibilité de progrès et d'avenir.

Exemple 3/ Faut-il moraliser le capitalisme financier ? Certes oui !.. Belles paroles de N.Sarkozy affirmant sa volonté de changer les choses. Qu'en est-il dans la réalité ?

Le président semble découvrir un capitalisme qui, selon ses dires, est devenu fou. Il n'est en rien devenu fou,- le président le sait, il est loin d'être idiot !- sa finalité a toujours été de faire des profits, avec le moins de règles possibles et le moins de réinvestissements possibles et dans la plus grande vélocité. Rien sur le long terme !..Comme l'écrit Patrick Artus[2], le capitalisme a perdu sa vocation première qui était de générer de la richesse collective et des emplois.

Notre président fut, il y a encore peu de temps, à l'image de son grand ami Bush, un des plus fervents encenseurs de l'économie libérale, vantant le crédit hypothécaire, arguant que les français ne s'endettaient pas assez et qu'il fallait donner encore plus de libertés d'actions aux entreprises.

La crise financière- qui est aussi écologique et démocratique- était prévue depuis au moins 5 ans, sinon plus, par des économistes éclairés comme Joseph Stiglitz (prix Nobel d'économie 2002), Patrick Artus, Bernard Maris (antimanuels d'économie), Thomas Piketty, JL Gréau etc...et elle risque de durer encore plusieurs années. Les grands de la finance savaient, mais tant que personne ou aucun signal n'enclenchait l'alarme, on pouvait continuer.

Le président semble découvrir aujourd'hui les vertus de la régulation, comme celles de l'écologie, dont il se fait le laudateur. Je ne parlerais pas du Grenelle de l'Environnement, dont il ne reste quasiment rien[3] !.. Et pourtant, n'a-t-il pas fait voter :

-la dépénalisation du droit des affaires, les patrons indélicats ne seront plus inquiétés pour des abus de biens sociaux..en même temps que la suppression de la taxe professionnelle. (qui va poser problème aux régions, belle stratégie pour 2010 !)

-la transformation de la loi sur le Bio ( avant cette loi, tout commerçant qui présentait en rayon du Bio non bio était passible de deux ans de prison et qq 40000€ d'amende, maintenant une simple lettre recommandée ! (Et ce sera au consommateur de prouver le délit !) et dans le même ordre d'idées la diminution, d'1/3, des effectifs de la Répression des fraudes, accusée de chercher trop de poux dans la tête aux industriels et hypers : éclatement en plusieurs antennes indépendantes sous la responsabilité des préfets, entraînant lenteur et inefficacité selon le personnel.

-l'asphyxie des juges du pôle financier ( cf Marianne n°632) ; ces petits juges, pourfendeurs des délits de la Finance ( Eva Joly, Renaud van Ruymbeke..pour ne citer qu'eux) ont été remis à leur place ou ont démissionné. Combien de capitaines d'industries ou des médias ne sont plus inquiétés pour toutes sortes de malversations. Ex : plainte déposée par J.Marie Khun, patron d'entreprises, preuves à l'appui (Libération du 14/03/2008), concernant la fusion GDF- Suez. NS a favorisé son grand ami Albert Frère. Sans suite..Les USA disposent du Sarbanes(républicain) Oxley ( démocrate) act voté le 30 juillet 2002, encore peu appliqué, créant la notion de crime financier, assorti de toute une série de mesures protégeant par exemple les délateurs, interdisant d'être à la fois juge et partie ( agence de notation)etc.. dont l'Europe ferait bien de s'inspirer.

- la suppression du juge d'instruction (alors que les pôles d'instruction venaient d'être mis en place !)..certains de ces juges enquêtaient, comme par hasard, sur des proches du pouvoir. Pensez vous que les juges du parquet vont maintenant lancer des requêtes contre Bouygues, Bolloré, Dassault, Lagardère et autres amis ? Soumission au pouvoir politique assurée !

- le détricotage discret et permanent du code du travail.On va passer progressivement à la précarité totale, les salariés devenant jetables selon les besoins. Il est a noter que dans les pays du Nord où existe une plus grande flexibilité de l'emploi qu'en France, le suivi des sans emplois est y nettement supérieur. D'après Eurostat, la France dépense qq 25% de plus pour ses chômeurs que l'Espagne ou qq 40% de plus que l'Italie. Mais on dépense deux fois plus en moyenne pour re-former un chômeur suédois qu'un chômeur français ( toujours rapporté au PIB). Au Danemark et aux Pays bas, c'est même trois fois plus. Le chômeur belge ou autrichien touche 60% de plus en moyenne en indemnités qu'un chômeur français et un danois ou un néerlandais presque trois fois plus.Le Danemark se caractérise par des règles de licenciement[4] beaucoup plus souples qu'en France, mais la collectivité dépense pour ses chômeurs 54000€/an alors qu'en France pas plus de 17000€ !...résultats le chômage dans ces pays est nettement moins hauts qu'en France. Selon Eurostat, Pays-bas, 3,3%.. Autriche, 4,3%.. Norvège, 3,1%... Allemagne, 7,7%.. Danemark, 6,1%... et France , déclaré, 9,3%.. sans doute plus proche de 10% dans la réalité..(l'outremer, -Réunion, 35% de chômage sur 700000 hts !- les gens en stage ou en formation ne sont pas comptabilisés !)

Le pouvoir voudrait faire adopter dans notre pays la flexibilité, mais sans son corollaire, le reclassement, le suivi sérieux, la remise à niveau, une éventuelle reconversion, etc....

- Suppression d'environ un tiers des conseils de prud'hommes(60). Les conseillers seront désormais payés au forfait et ne devront pas consacrés plus d'une heure par dossier. Ceux-ci crient au lynchage du service.

- privatisation des autoroutes, fortement critiquée par la gauche mais aussi par l'UMP ! Selon la cour de Comptes, bradées 10 Milliards d'euros au dessous de leur valeur, avec une augmentation des tarifs de 10 à 15%.( cf Marianne).

- privatisation de GDF. Et pourtant, il avait juré, la main sur le cœur, qu'on ne privatiserait jamais GDF.

- privatisation envisagée des ports, des aéroports..du Pôle emploi..qui fonctionne très mal. trop de précipitations..Environ 10% des chômeurs seront maintenant traités par les agences d'intérim, qui selon le Canard enchaîné du 22/07/, vues les expériences passées où elles pouvaient trier les cas, leurs succès, dans la réinsertion, sera bien moindre que notre bonne vieille ANPE.

- d'autres privatisations sont assurément dans les cartons : AREVA, le n°1 mondial du nucléaire, ( envisagée à hauteur de 20Mds d'euros selon le Canard enchaîné..Le grand ami Bouygues est sur les rangs.. Selon Bercy, vu le carnet de commandes, bien au dessous de sa valeur), EDF (on voit ce qu'a donné la privatisation de l'énergie électrique en Californie !), La Poste, La Culture etc...

Remarque : dérégulations et privatisations furent initiées, dans notre pays, par... des gens de gauche, Lionel Jospin, Laurent Fabius et DSK !..

A propos de Culture, un article du Monde 03/09/2008 annonçait que la Culture serait désormais perçue par ce pouvoir comme un marché.L'état n'éclairera plus ( je reprends à peu près les termes) la découverte, l'émergence, la création mais se contentera de répondre aux consommateurs. Toutes les structures actuelles devront, sous peine de disparaître, être rentables. Selon le Monde du 23/01/2009, les crédits affectés à la présence culturelle française dans le Monde vont baisser de 30% en 2009. Pas grave, NS grand voyageur-20Millions/an, un record, sans compter les prises en charge par différents ministères- avec son nouvel avion, compensera !..

- Je n'entrerais pas dans le détail, mais chaque année ce pouvoir offre aux entreprises sous formes d'exonérations diverses, compensation pour le passage aux 35h etc.. quelques 65Milliards d'euros d'aides, sans contreparties qu'une hypothétique promesse d'entamer des négociations avec les salariés. On en arrive à ce que 10% de la masse salariale des hypermarchés est payée par l'état. Et ce sont les entreprises non délocalisables ( alimentaire, bâtiment etc..) qui en bénéficient le plus.

-Les garanties que NS a offert aux banques ou entreprises devraient selon le pouvoir rapporter 1,5Milliard d'euros à l'état. Or selon NATIXIS, cela coûtera, bien au contraire, 6 Milliards d'euros. Le président avait avancé que ces prêts ou garanties étaient assortis de contreparties (interdiction de licencier et de délocaliser). Or selon le Canard enchaîné, dans le document soumis à Bruxelles ces closes ont disparu !..

- le premier ministre a annoncé que les stocks options, les primes de toutes sortes, c'était fini. Il a oublié de spécifier : uniquement pour les qq entreprises aidées par l'état pendant la crise.

-sous couvert de libéralisme, on voit apparaître de plus en plus d'exonérations de toutes sortes pour les entreprises et les plus riches. L'américain Warren Buffet, un des hommes les plus riches du monde et son ami Bill Gates en arrivent à être contre toutes exonérations et suppressions des droits de successions.Et Bill Gates d'ajouter « qui va payer si les riches ne paient pas ? ».. Selon la Tribune, les rémunérations des patrons des 100 entreprises européennes les plus importantes ont progressé dans les dernières années de 40%. Leur revenu médian s'établit à 6Md'€ /an. Dans le même temps, les 1200 familles françaises les plus riches ont vu leur patrimoine augmenter de 40% !...

- La baisse des impôts pour les plus riches : avant 1990, on parvenait à qq 60% d'imposition, en 1991, le taux est ramené à 56,8%. En 1996, Juppé le descend à 54,8%.En 2001, Jospin le baisse à 52,75%. Raffarin, 49,58%.. De Villepin par un savant rafistolage a fait encore gagner qq points.. Et ensuite le bouclier fiscal !...

- je rappelle que le manque à gagner par les niches fiscales- 400 créées pour la plupart par ce pouvoir- s'élève à 75 Milliards/an, la fraude fiscale, 50 Milliards/an ( selon Alternatives économiques), le gaspillage, 15 Milliards/an, selon Marc Touati directeur de Global Equities. M. Hortefeux à peine installé à l'Intérieur se fait acheter deux C6 turbo diesel, coût 100000; M.Christian Estrosi fait un aller et retour en avion taxi pour aller prendre le champagne avec NS, 135000€ ; le congrès de Versailles, 600000€ (il pouvait très bien avoir lieu à Paris) ; des hôpitaux flambant neufs, - ou dans lesquels pour certains on vient de renouveler le bloc opératoire- que l'on ferme ; la réserve parlementaire de 145Millions d'euros utilisée dans la plus grande opacité etc... etc...la liste pourrait être longue...

Notre crise franco-française a vu, malgré les caisses vides de l'état en faillite, l'argent surgir miraculeusement pour sauver les entreprises et les banques, alors qu'on le disait inexistant pour pallier aux inégalités de toutes sortes et éradiquer la pauvreté. Pour référence, selon le Secours catholique 6 millions de personnes vivent avec moins de 750€/mois. En 5 ans, le nombre de repas servis aux restos du cœur a été multiplié par 5. Selon l'INSEE, entre 2004 et 2007, 500000 personnes sont tombées sous le seuil de pauvreté !..

Il semble que les mesures prises par le chef de l'état ne seront guère efficaces, parce qu'insuffisantes et toujours orientées vers le marché. Et ce n'est, hélas, que du replâtrage ; qq décisions adoptées à grande vitesse, sans rien régler en profondeur. Notre dette atteint qq 1400 Milliards d'euros -elle a augmenté de qq 400Milliards depuis 2002(source « compteur de la Dette », internet) !belle gestion du pouvoir en place!- et va encore augmenter aliénant l'avenir des générations futures. Le président, toujours compétent dans tous les domaines ( cf un article de Der Spiegel de décembre 2008 le présentant comme une calamité pour le peuple français) veut lancer un grand emprunt en 2010. Les emprunts Balladur, Giscard etc..furent une juteuse affaire pour les publicitaires, pour les banques et pour les épargnants et coûtèrent très cher aux contribuables. En 2012, la dette représentera 100% du PIB, si ce n'est plus !..Le pays aurait plutôt besoin d'une réforme fiscale que d'un emprunt !..

N. Sarkozy a une vision néolibérale de l'Etat, malgré ses fracassantes déclarations, ses actes prouvent que l'Etat qu'il prône est entièrement soumis au marché. Il n'affiche guère les valeurs républicaines ancestrales de notre pays : liberté, égalité (je dirais plutôt équité), fraternité, laïcité, solidarité. Xénophon disait (à peu près !) dans Les Mémorables que le chef est au service de ceux qui l'ont nommé ou élu et qu'il doit défendre leurs intérêts, et non les siens, ni ceux d'une caste de privilégiés ! Il doit se soumette à une éthique sévère et doit posséder des vertus morales !..

..Ecoutez Denis Kessler, ancien n°2 du Medef, qui disait le 4 oct 2007 : « Les réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance »...On connaît les rapports privilégiés que notre président entretient avec le MEDEF !..

Dans un cadre plus large le G20, contrairement à ce qu'a annoncé notre président, n'a rien changé. Il y fut d'ailleurs très critiqué dans les journaux anglo-saxons. Référez vous au Washington post, au New York Hérald tribune, Financial Times.. de l'époque.... Le discours fut le même dans El Païs, la Libre Belgique, le Frankfurter Zeitung, le Temps ( Suisse) etc.. Je ne citerai que le Washington Post : « Chacun à sa table essayait de trouver un terrain d'entente et Sarkozy voulait réécrire le mode selon Sarkozy, cela ne faisait rien avancer. C'était Sarkozy dans le rôle de Sarkozy, attaché à des grandes déclarations et à trouver une place dans l'Histoire, ouvrant la bouche avant que les diplomates n'aient réfléchi » !... Résultats ; rien sur les ROE( à limiter), sur les LBO, paradis fiscaux, agences de notation, chambre de compensation, hedges funds, dépôts de marges, contrôle de Wall street ( refusé par Tim Geithner, secrétaire au trésor), titrisation...etc.. les banques créent de l'argent fictif qui ne devrait pas dépasser une seuil raisonnable de leurs avoirs propres, mais elle revendent leurs créances et elle sont obligées maintenant (très grand changement -je ris !- décidé au G20) d'en garder 5% !..

Alan Greenspan, longtemps patron de la Fed, annonça qu'il avait sans doute commis des erreurs. Les grands financiers de ce monde se sont épanchés en tristes logorrhées, nous assurant qu'ils connaissent maintenant les solutions. Selon le Monde, les gens de Wall Street n'éprouvent pas le moindre remords pour toutes les situations catastrophiques qu'ils ont engendrées. Goldman Sachs qui a reçu qq dizaines de milliards du trésor américain a déjà recouvré la santé. Comment ? En prêtant très cher à ses clients de l'argent qu'elle emprunte à bas coût auprès de la banque fédérale. Cette pratique est la même en Europe. 10 banques ont déjà restitué 70 Milliards à l'Oncle Sam. En 2009, Goldman Sachs aurait la possibilité de verser environ 20Milliards en rémunérations variables à ses salariés. Les banques jurent la main sur le cœur que tout est changé. Idem pour AIG renfloué à hauteur de 180Milliards !..BNP Paribas a provisionné 1Milliard d'euros pour ses traders alors que des plans de restructuration sont dans les cartons. Cette banque a fait un bénéfice opérationnel de près de 2,5 milliards d'euros, au cours du premier semestre 2009 !.Sur les premiers mois de 2009, la Société générale, a vu ses revenus tirés des activités de marché augmenter de 66%, pour atteindre 5,7Milliards d'euros. City Bank annonce des augmentations des hauts salaires pour compenser les pertes de bonus.

Charles Henri Philippi, quasiment inconnu en France et pourtant un des grands dirigeants bancaires de la City de Londres, à la retraite, est très clair sur le sujet ( cf leJournal du dimanche) :les aides de l'état profitent aux marchés financiers parce celles-ci sont offertes sans distinction entre les activités de financement ordinaires et les activités de marché, les plus lucratives à court terme et dans lesquelles les banques se sont relancées, cela va de soi !...

Georges Ugeux, ancien vice président de la Bourse de New York déclarait dans le Parisien du 24/8 qu'il fallait interdire à une personne de siéger dans plus de trois conseils d'administration. Je ne citerai qu'Arnault Lagardère qui siége dans 11 conseils, Bernard Arnault une dizaine, idem pour Michel Pébereau. On trouve aussi pas mal de cumulards chez les politiques : Accoyer (UMP), Dassault (UMP), Andréoni(PS), Guérini (PS) etc.. les recordmen sont JF Coppé et Philippe Marini.. G.Ujeux ajoute tant que l'Etat ne siége pas dans les conseils d'administration des banques, il ne peut rien faire. Jean Marie Gianno, administrateur salarié de BNP Paribas, disait à peu près la même chose, dans les Echos du 24/08 « le plafonnement des bonus n'a aucune chance d'aboutir ! » et puis délocaliser une salle marché, rien de plus facile..

Alors, vous y croyez aux changements?

Mme Lagarde hurle aux loups contre les mauvaises habitudes qui reviennent au galop, mais quand le rapport Houillon présente qq modifications de la fiscalité pour les hauts salaires et les grandes fortunes, - par ex, pour toute rémunération supérieure à 3 Millions d'euros l'année, une charge fiscale supplémentaire qui amènerait à dépasser les 50% prônés par NS-, refusé sur ordre de l'Elysée !..Et il n'est toujours pas question de s'attaquer aux niches fiscales !..

Autres ex : M. Frédéric Oudéa, PDG de la Société Générale,(pour ne citer que cette banque) renonce à qq privilèges, mais son salaire fixe a augmenté de 300000€ !.l'ex PDG, Daniel Bouton, démissionnaire, a renoncé à sa prime de départ, mais bénéficiera d'une retraite mensuelle de 63000€... + les stocks options arrivant à terme..

S'adapter au marché, c'est la modernité, suggèrent encore certains rêveurs ultralibéraux, au cas contraire, on vous taxe d'archaïsme, de sénilité. Aberration, défend Viviane Forrester dans « L'horreur économique ». La crise nous a enseigné quelque chose que nos dirigeants semblent avoir occulté : une défaillance sectorielle ( le crédit hypothécaire aux USA, la bulle des subprimes !) a fait éclore un syndrome mondial de risques systèmiques qui peut tourner à la tragédie, pour des centaines de millions d'être humains, si les mesures adéquates ne sont pas prises très rapidement. Elle a été le catalyseur des erreurs accumulées depuis 20 ans Il ne faut pas croire que le marché s'autorégulera, il va s'autodétruire. Et ce ne sont pas les grandes organisations mondiales (OMC, FMI, FAO, Banque mondiale), plutôt versées dans la dérégulation, qui vont inverser la tendance.

Moraliser le capitalisme est encore un écran de fumées pour essayer de faire admettre au petit peuple qu'on peut le rendre acceptable, alors que le seul objectif, c'est, au nom de l'efficacité économique et du marché mondialisé bienveillant, enrichir quelques-uns et spollier la valeur travail des salariés. L'oligarchie dominante ne reculera devant rien pour perpétuer le système et manipuler l'opinion. C'est un truisme, le marché nie la solidarité et prône l'enrichissement individuel. C'est une escroquerie intellectuelle d'une immoralité innommable de tenter de le faire apparaître moral.

Tout n'est pas marchandise :la Santé, l'Education, la Culture etc..L'interêt général ne peut disparaître dans les profits et la richesse de quelques-uns. (cf « Une étrange dictature de Viviane Forrester) L'homme et la nature ne peuvent être occultés par le mythe néolibéral de la toute puissance du marché.

Problème gravissime ; notre modèle socio démocrate fonctionne essentiellement sur le curatif ; on laisse faire et on soigne, que ce soit dans les domaines santé, éducation, sécurité, financier, environnemental. L'Etat pompier semble obsolète.Il se doit maintenant d'être impérativement préventif pour parvenir à dompter le capitalisme, mais aussi toutes les dérives de notre société.

L'opposition ne peut parvenir à retrouver une aura perdue que si elle s'identifie avec force et audace dans un mouvement radicalement social rassemblant toutes les oppositions par attraction, conviction, authenticité, avec des repères précis et clairs - pas d'attentisme d'alliances molles centre gauche ou droit-.mouvement visant à établir un Etat maître du marché, sans compromissions avec les instances monétaires, financières et commerciales dont la Gauche accepta trop généreusement dans le passé les fourches caudines....Il faut reconnaître à Nicolas Sarkozy qu'il a su, en bon stratège politique, fédérer toutes les sensibilités de droite autour de lui. Ce qui n'existe pas actuellement dans l'opposition.

Deux concepts qui restent à inventer.

Ceci dit il sera très difficile pour une opposition, même résolument sociale, de s'imposer :

1/ Nous ne sommes pas encore en dictature, malgré le renforcement policier[5] et la progression de la pénalité pour les humbles, on peut encore voter, manifester, affirmer son point de vue, mais la « préfectorisation » de la société laisse peu de latitude à l'opposition : nomination par le pouvoir de tous les préfets, de tous les procureurs, de tous les pontes de la police, de certains capitaines d'industries[6] (François Pérol, Stéphane Richard ...) et bientôt de tous les directeurs des ARS qui nommeront les directeurs d'hôpitaux , ceux-là déterminant les besoins en Santé du menu peuple !..

2/ Mainmise sur les médias, Cf le documentaire de la télé suisse romande ; « Sarkozy, le vampire des médias ». Quasiment tous les journaux nationaux ou régionaux sont aux mains d'amis du président, sans parler de certaines chaînes..La France détient, en Europe, le record de descentes de police dans les rédactions et mises en garde à vue de journalistes.

3/ Après le désastreux congrès de Reims, qui avait assurément pour objectif sous jacent, d'évincer Ségolène Royal, trop visionnaire, trop réformiste, il reste encore que le PS fonctionne avec des conceptions obsolètes, même si certains quadras prônent un renouvellement des cadres ou des primaires ouvertes. Où est la reconstruction idéologique affichant des idées provenant des Généreux, Krugman, Piketty, Stiglitz, Larrouturou, Attac, Alternatives économiques, Terra Eco, etc.. .. au risque d'être en contradiction totale avec les directives européennes et de pratiquer une désobéissance sauvage faisant preuve de rationalité et de progressisme.


[1] Les français sont-ils des paresseux. Guillaume Duval . ed du Seuil. Paris. 2008.PP49.50.

[2] Cf son ouvrage « le capitalisme est en train de s'auto-détruire » .La Découverte.2007.

[3]EX : On ne devait pas dépasser 50kwh de dépenses énergétiques au m2, oublié..taxes poids lourds, reportée à 2011... réduction de 50% des pesticides et insecticides, terminé...projets d'autoroutes, on continue... projets d'aéroport, il est en route..agrocarburant, on continue, alors que 60% de réduction des gaz à effet de serre ne s'applique qu'à 10% du bioéthanol.. Prix de revient sup à l'essence !.. scandale du circuit F1 de Flins, « une catastrophe écologique » titre Marianne !..

[4] Guiseppe Bertola, professeur d'économie à l'université de Turin, remet en cause la flexibilité de l'emploi. Selon lui, les performances récentes des marchés du travail ne sont qu'illusions.

[5] La France détient en Europe le record du nombre de fichiers de police...

[6] Selon le Süddeutsche Zeitung de Munich, le PDG d'Edf, M.Gadonneix et Mme Anne Lauvergeon, PDG d'Areva, commencent à agacer N.Sarkozy, qui envisage de les remplacer..

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