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Billet de blog 21 octobre 2015

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Chambre d'échos politico-climatique

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On a dit des politiciens américains qu’ils sont climatosceptiques parce que trop campés à droite ou trop financés par le pétrole. Les deux explications ne satisfaisaient pas des chercheurs qui en ont trouvé une troisième: la chambre d’échos.

À l’ère de la surabondance d’information, on appelle «chambre d’échos» une situation dans laquelle un individu ne s’alimente qu’à des informations qui confirment ses opinions: aux États-Unis, ceux qui ne s’alimentent qu’à Fox News en constituent le symbole. À priori donc, cette nouvelle étude, parue ce printemps dans Nature Climate Change, n’apporte rien de neuf par rapport à une autre étude qui, en 2014, avait démontré que les auditeurs de Fox News avaient plus de chances d’être climatosceptiques que les autres Américains.

Mais le trio —deux sociologues et une analyste de données—s’est penché sur un événement en particulier: un débat de plusieurs semaines en 2010, qui portait sur l’opportunité, pour les politiciens, de voter pour créer un marché du carbone (l'idée avait finalement été rejetée au Sénat). La conclusion de ces trois chercheurs: à cette occasion, la chambre d’échos fonctionnait à son meilleur... mais pour un côté seulement, le côté climatosceptique.

La raison: une chambre d’échos ne fonctionne jamais mieux que lorsqu’elle ne dispose que de quelques arguments-clefs sans nuances. Alors qu’en face, des études scientifiques et des bémols sur l’impact économique ou social d’une bourse du carbone, fournissaient une base propice à des discussions intellectuelles, mais pas à une chambre d’échos. Résumé autrement dans ThinkProgress par l’une des auteures, Dana Fisher:

En raison de la façon dont se forment les chambres d’échos, des opinions minoritaires peuvent être répétées et répétées, ce qui amplifie leur portée. 

Mathématiquement, il semble même se dégager une corrélation: sur les 64 politiciens et lobbyistes américains les plus actifs du dossier climatique en 2010, plus le nombre de sources d’informations qu'ils disent consulter est réduit, et plus ils ont des chances d’être dans le camp climatosceptique.

Ce texte a été initialement publié par l'Agence Science-Presse

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