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Billet de blog 20 décembre 2019

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22, voilà le solstice d'hiver!

L'heure légale, variable ou fixe, avancée ou standard, n'y est pour rien. Le solstice a lieu le 22 à 4h19 à Londres, 5h19 à Paris, ou samedi 21 à 23h19 à New-York. Les fuseaux horaires datent de1884. La France ne s'y est pliée qu'en 1911. Depuis, elle a vécu des changements d'heure légale surtout à l'occasion des guerres. Et voilà qu'on nous annonce leur fin définitive en 2021...ou plus tard ?

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Le système universel des fuseaux horaires a été fixé par la Convention internationale de Washington en 1884. Indispensable pour les bateaux et pour les trains à longue distance, il a perdu son universalité dès la première guerre mondiale. En 1916, dans l'espoir d'économiser l'électricité et donc le charbon, les belligérants avancèrent leurs pendules d'une heure, du printemps à l'automne, d'où le nom d'heure « de guerre ».

Dès la première année, des inconvénients sont apparus. La population a bien protesté, mais faiblement, patriotisme oblige ! Mais on a vu, dès le premier retour à l'heure normale, combien la synchronisation entre nations aurait été souhaitable : Un bon exemple est celui de la perte du Vanellus que je me permets de développer ici:.

1er octobre 1916 : Le Vanellus, bateau irlandais chargé de pétrole destiné aux armées alliées, arrive à 8 h devant le port du Havre. <<On lui dit de revenir un peu plus tard, car les filets anti-sous-marins ne sont pas encore levés. (Paris et Londres n'étant pas à la même heure ce matin-là, alors qu'ils l'étaient depuis cinq ans), le Vanellus revient avec une heure d’avance, ce qui n’a pas laissé le temps aux dragueurs de mines de ratisser les lieux pour les neutraliser. Il a touché une mine flottante allemande, et le lendemain soir, son épave finissait de brûler à la côte près d'Octeville. On en voit encore les débris.>>  Vous pouvez lire ce récit avec le lien https://actu.fr/normandie/octeville-sur-mer_76481/a-rencontre-mysterieuses-epaves-sous-marines-normandie-vanellus-pres-havre_25179845.html ). Il y a une erreur dans l'article (qui dit que le changement d'heure n'existait pas encore dans tous les pays): L'heure a bien été avancée des deux côtés en 1916 : Au Royaume-Uni, le 21 mai et en France le 15 juin seulement...Mais surtout pour le retour à GMT, il y a eu une différence pendant 20 heures et 35 minutes!  : Pour vérifier mes propos: https://www.horlogeparlante.com/historique.html  

LONDRES, DUBLIN : Retour à l'heure normale Dimanche 1 Octobre 1916 - 03 h 25 (GMT ) GMT

PARIS, LE HAVRE : Retour à l'heure normale Lundi 2 Octobre 1916 - 00 h 00 (GMT ) WET

On peut aussi parler de la fin précise de la guerre. C'était GMT en France et GMT+1 en Allemagne, chacune étant revenue à son heure normale....et il y a certainement eu des victimes d'une "dernière heure prolongée". Une pièce de théâtre récente, "Trois quarts d'heure avant l'armistice", de Philippe Sabres, l'évoque fort justement. Signature à l'heure allemande pense wikipédia, se référant à  http://www.eisenbahn.tv/2018/03/16/waffenstillstand-weltkrieg-compiegne-1918/

La paix conclue, le système resta en place dans beaucoup de pays européens, dont le nôtre, malgré les promesses de l'abandonner une fois la guerre terminée. L'Allemagne n'a pas employé l'heure d'été entre les deux guerres, mais elle a utilisé une heure avancée du 1er avril 1940 au 2 novembre 1942. Elle l'a imposée en même temps aux pays dans les zones occupées (France, Belgique), ce qui fut pour eux une sombre période d'heure «d'été double et fixe » à la fois. L'Espagne, comme la France, avait adopté une heure d'été simple entre 1918 et 1938. De surcroît, elle prit une heure d'été double pendant quatre mois, de mai à septembre 1938 inclus, pour avoir la même heure que Berlin.

Sans explications officielles, après la seconde guerre mondiale (du 01/09/1939 au 02/09/1945), les nations de l'Europe continentale de l'Ouest se sont rattachées à la ZONE HORAIRE(*) GMT+1, avec heure fixe, à l'exception de l'Espagne (heure d'été épisodique en 1946, 1949, 1974 et 75) et bien sûr de l'Angleterre, fidèle à sa « BST » simple (British Saving Time) sauf exceptions de courte durée.

* Ne pas confondre fuseau horaire, tranche de 15 degrés, et zone horaire où l'heure légale est déterminée par décision du pays concerné. En anglais malheureusement, les deux se disent couramment "Time zone"

Dans les années 70, pensant une fois encore économiser l'énergie - ce qui s'est révélé de plus en plus inexact - le système annuel d'heure dite « d'été » a repris à partir des Pyrénées, gagnant progressivement toute l'Europe continentale. Les cinq nations qui avaient déjà une heure d'avance se sont retrouvées pendant la moitié de l'année, puis octobre compris, avec une moyenne de deux heures d'avance sur le soleil en période « été ». Cette fois encore, cela devait être temporaire, du moins en France! Les populations ont protesté de plus en plus fort contre les changements d'heure, les rendant responsables de tous leurs maux, d'où la proposition de la Commission européenne, en 2018, d'y mettre fin, après avoir eu tant de mal à les harmoniser à la fin du siècle.

En fait, c'est surtout l'avancement de l'heure par rapport à la position géographique (longitude) qui est nuisible. Voir cet article récent qui relate de travaux américains, 

https://www.santelog.com/actualites/changement-dheure-cest-un-decalage-de-lhorloge-biologique-pendant-8-mois-de-lannee

et aussi les rapports du Sénat, celui de 1996   https://www.senat.fr/rap/r96-13/r96-136.html  où on lit : 1. Conserver l'heure d'été pendant l'hiver?  Cette éventualité, sérieusement envisagée, paraît présenter de graves inconvénients. Certes, elle supprime le problème de la chrono-rupture, mais elle accroît encore celui du décalage sur l'heure solaire qui serait désormais de deux heures en permanence; comme celui de décembre 2000   https://www.senat.fr/rap/l00-156/l00-156_mono.html    où il est proposé : Une alternative dictée par le bon sens : renoncer à l'heure d'été ou réintégrer la France dans son fuseau horaire naturel.

Les avancements de l'heure, qu'ils soient annuels ou constants, nuisent au sommeil de tous, petits et grands, faibles ou forts. Ils ne sont pas étrangers à la consommation abusive de somnifères et autres psychotropes. Les preuves scientifiques, de plus en plus nombreuses, incitent à leur suppression. En plus des populations, l'économie et le climat en tireraient bénéfice. Leonor Gabarain Echevarria (1938-2018), ancienne présidente de l'ACHED, a exposé leurs inconvénients dans son ouvrage intitulé « Au musée des erreurs : L'heure d'été – Les victimes d'une légende » (Edilivre 2015) -

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