Je n'écris pas beaucoup de billets, car je passe plus de temps sur mes cahiers Moleskine, comme nombre d'entre-vous. Hier, j'ai enfilé un vélib, pour acquérir mon futur cahier, je me suis rendue au Centre Pompidou à Paris, je sais que la librairie de Beaubourg a tous les modèles de Moleskine et je sais lequel je désire. Mais hier Beaubourg était fermé. Collée à la vitre, comme nombre d'entre-eux, j'ai regardé l'intérieur du Centre, j'ai vu des personnes discutant entre-elles et des milliers de papiers recouvrant le sol. Je suis rentrée chez moi à pied sans mon cahier et puis sur Google, empereur du monde, j'ai cherché pourquoi je ne pouvais pas écrire comme je le désire. Je n'ai trouvé que quelques liens comme celui-ci : http://www.leparisien.fr/home/info/economie/articles/GREVE-DU-NETTOYAGE-A-BEAUBOURG_298518977
Puis, sur la "home" du site du Centre, une phrase qui expliquait qu'il ne pouvait ouvrir ce jour faute de nettoyage. Bref, 50 personnes ont tenté de revendiquer leurs droits perdus, leurs acquis oubliés, 50 personnes ont réussi à fermer notre Centre et tout le monde s'en tape. Rien. Aucune information. Je me suis demandée si la presse de gauche méprisait à ce point ces 50 personnes, employées d'entreprises de nettoyage. Et si 50 commissaires d'expo avait eu cette puissance, celle de fermer un tel centre, si 50 commissaires d'expo avaient revendiqué leurs droits, il y aurait eu certainement des milliers de papiers ici et là, des images, des témoignages et une grande compassion aussi pour ces acquis perdus, un émoi engagé et partagé. Je ne sais pas si Beaubourg a réouvert, je ne le saurais jamais puisque personne n'en parle, tout le monde se fout de ces 50 personnes employées d'entreprises de nettoyage.