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Billet de blog 6 décembre 2016

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Fillon rime avec discrimination ?

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http://gouinguenetagnes.blogspot.fr/2016/12/vous-les-salaries-celibataires-sans.html

Vous, les salariés "sans enfant", vous allez morfler un maximum avec le projet santé Fillon !

(Si jamais ... dans 5 ans seulement le bout du tunnel ?)

Bonjour mes ami-e-s.

Voici le copié-collé d'une partie de l'article de Philippe Rolandin (La lettre de Galilée) intitulé : " Assurance-maladie : le projet Fillon ou la règle des trois i ".

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" Ce projet est articulé autour de 3 propositions :

  1. Basculer progressivement les cotisations maladie dites patronales vers un mix CSG/TVA.
  2. Introduire une franchise médicale universelle fonction des revenus dans les limites d’un seuil et d’un plafond, le reste à payer étant pris en charge par la prévoyance et les assurances complémentaires. Ce dispositif remplacera le ticket modérateur et la franchise de 1 € actuelle. Il visera à assurer la responsabilisation financière des patients et à répartir de façon plus juste le reste à charge. Des mesures incitatives pour les patients et pour les prescripteurs seront mises en place.
  3. Redéfinir les rôles respectifs de l’assurance publique et de l’assurance privée, en focalisant l’assurance maladie notamment sur les affections graves ou de longue durée : le panier de soins « solidaire », et l’assurance complémentaire sur le reste : le panier de soins « individuel ». Le contenu de ces paniers de soins sera dynamique et pourra évoluer chaque année. Les moins favorisés ne pouvant accéder à l’assurance privée bénéficieront d’un régime spécial de couverture accrue.

Ces propositions relèvent de la logique des trois I. I, comme injuste, I, comme inefficace, I comme Incohérent.

  • Injuste parce qu'il contraindra "les non pauvres, non grands malades" à souscrire une assurance-santé au 1er € alors qu'ils financeront la Sécu via la CGS et la TVA et – double injustice - par le biais des cotisations salariés qui sont maintenues. Ce sont les classes moyennes/supérieures qui vont trinquer. Ce qu’il est convenu d’appeler « le petit risque » est, pour les assureurs, « un grand marché » de plusieurs dizaines de milliards d’€, selon le niveau de revenu retenu pour basculer du régime de solidarité vers celui de l’assurance.
  • Inefficace parce que, comme le dit François Fillon lui-même dans son diagnostic, 20% des assurés sont à l'origine de 80% des dépenses. Si on ajoute à cela le "panier de soins" accessible aux plus faibles, il ne reste pas grand-chose en dehors du régime de solidarité. Ce ne sera pas suffisant pour résorber le déficit. Mais cette part faible des dépenses laissée au marché est celle sur laquelle les assurances peuvent réaliser le maximum de bénéfices.
  • Incohérent. D'un côté, François Fillon instaure un financement universel de la santé et non assurantiel (à travers les cotisations assises sur le travail) et de l’autre, il casse l’universalité de la protection sante et – double paradoxe et double incohérence – il veut rétablir l'universalité des allocations familiales en revenant sur la modulation selon les revenus décidée par François Hollande. On pourrait ironiser en remarquant que grâce aux allocations familiales qu’elles vont de nouveau toucher, les classes moyennes et moyennes-supérieures vont pouvoir financer leur assurance santé privée…

En réalité, avec ce programme, c’est un système à l’américaine qui se dessine avec ce que cela implique d’exclusion de toute couverture maladie. Contrairement aux idées reçues, les 17 millions d’Américains n’ayant pas d’assurance-santé ne sont ni les plus pauvres, ni les plus âgés. Les premiers sont couverts par le régime Médicare qui correspond peu ou prou à la CMU et les seconds par le régime Médicare qui correspond, dans le schéma Fillon, au recentrage de l’Assurance-maladie sur les affections longues et durables.

Les non couverts relèvent des classes moyennes inférieures, soumises à la précarité du travail, aux petits boulots et au chômage, considérées comme non-solvables par les assurances. C’est précisément ces catégories que l’Obamacare visait en leur donnant une aide à l’acquisition d’une assurance santé, ce que Donald Trump veut supprimer ou profondément reformer, ses déclarations à ce sujet étant quelque peu floues.

Le schéma Fillon s’apparente à celui-ci. Qu’en sera-t-il de ces travailleurs précaires -intérimaires, abonnés aux CDD, ubérisés, vrais-faux indépendants- face aux assureurs santé ?

Il faut être clair : Revenir sur le principe d’une couverture santé solidaire et universelle dans laquelle chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins est une profonde remise en cause des fondements de la Sécurité sociale au sens des Ordonnances de 1945.

Issu du gaullisme social et du séguinisme, François Fillon est-il prêt à faire exploser ce qui est au cœur du contrat social français au nom de sa référence thatchérienne et de la doctrine -pour ne pas dire l’idéologie- libérale.

La plus virulente charge contre ce programme est venue du chantre historique du libéralisme : Alain Madelin a déclaré dans Le Figaro que ce programme "C'est du Robin des bois à l'envers: prendre de l'argent aux pauvres pour le donner aux riches !"

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Bref, vous les français-e-s qui avez un travail salarié mais ne faites pas d'enfant, vous n'êtes pas de bons français catholiques reproducteurs.

Donc vous serez punis +++.

A bientôt, car ...

A SUIVRE ...

(Pas terrible, l'ambiance à l'horizon ...)

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