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91% des Français sont lecteurs d’au moins un genre littéraire. Le panel des genres est large : il démarre au genre classique, jusqu'à l’encyclopédie, en passant par la BD, les livres pratiques, ou les revues (page12 de l’enquête IPSOS 2017).
Pour les lieux d’achat des livres, la grande surface culturelle arrive en tête : 79% des acheteurs. Puis viennent les librairies avec 65%, puis les sites de vente en ligne avec 45%. Suivent enfin les librairies spécialisées, les foires et salons, bouquinistes et club (page 28 de l’enquête). Par rapport à l’enquête de 2015, la vente en ligne a progressé de 7 points.
Pourquoi ?
À la question « Pourquoi n’achetez-vous pas en librairie ? » 52% des sondés répondent que c’est parce qu’il n’y a pas de librairie près de chez eux, et 32% parce que les livres y sont plus chers (page 29 de l’enquête). Il y a donc une véritable méconnaissance du statut du livre et de la loi de 1981 instituant le prix du livre unique.
Le prix unique du livre se pratique aussi ailleurs : en Allemagne depuis 2002, en Espagne depuis 1975, au Portugal depuis 1996, aux Pays-Bas depuis 2005, en Italie depuis 2005 aussi. La suisse l’a refusée en votation populaire en 2012 !
Voici ce que prévoit la loi française sur le prix unique du livre et qui mériterait d’être mieux connu :
« Le livre est vendu au même prix par l'ensemble des détaillants, sur l'ensemble du territoire, à concurrence du rabais légale de 5 % que chaque revendeur peut pratiquer.
Plusieurs dérogations au prix unique sont prévues par la loi. Un certain nombre de collectivités peut bénéficier d'un rabais supérieur (au maximum 9 %) dans certaines conditions strictement encadrées par la loi. Par ailleurs, le prix de vente des livres scolaires aux établissements d'enseignement, aux collectivités territoriales, à l'État ou aux associations de parents d'élèves déroge aux dispositions de cette loi. Les détaillants peuvent vendre des livres scolaires à ces collectivités sans limitation de rabais. Passé un délai de 9 mois à compter de la date de la première publication, le prix de vente d'une publication par courtage, abonnement ou correspondance peut être inférieur à celui de la première édition. Enfin, les détaillants peuvent fixer librement le prix des livres publiés depuis plus de 2 ans et dont le dernier approvisionnement remonte à plus de 6 mois. » Extrait du site du Syndicat de la Librairie Française
On peut regretter la dérogation accordée à la vente aux collectivités, qui pousse à négocier au plus serré et rend la situation des libraires encore plus précaire. En région Auvergne-Rhône Alpes, à la rentrée scolaire 2019, les livres scolaires vont être sortis du « Pass’région » octroyés aux lycéens, pour être achetés directement par les régions. Deux inconvénients se profilent pour les libraires indépendants de cette région :
- La négociation peut tourner à leur désavantage. Auront-ils les moyens de supporter de vendre à coûts très bas ?
- Les jeunes ne viendront plus pour acheter leurs livres scolaires. La visite à une librairie était pourtant l’occasion de découvrir un lieu culturel et une occasion d’achats autres que scolaires. Les libraires n’ont pas fini de s’inquiéter de leur avenir.
En compensation du retrait des manuels scolaires du Pass’région, le « Pass Livres Région » se verra créditer de 7 euros en plus, passant de 8 à 15 euros. De quoi se payer un livre de poche ! Un peu mesquin, non ?