agnès piernikarch (avatar)

agnès piernikarch

psychiatre,psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, psychothérapeute

Abonné·e de Mediapart

16 Billets

1 Éditions

Billet de blog 26 décembre 2012

agnès piernikarch (avatar)

agnès piernikarch

psychiatre,psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, psychothérapeute

Abonné·e de Mediapart

la condamnation d'une psychiatre pour homicide involontaire: un jugement qui doit être contesté

agnès piernikarch (avatar)

agnès piernikarch

psychiatre,psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, psychothérapeute

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

25/12/2012, 19:44 par agnès piernikarch

A lire les attendus, il n'y a pas la preuve à mon sens, d'une négligence ni d'une légereté de la part du psychiatre condamné. Les attendus se basent sur une et une seule expertise totalement à charge, sans nuance, accusatrice. Les  avis médico-légaux  requis tout au long du traitement témoignent d'une attention et d'une nuance dans les recommendations  que ne montre pas l'expertise à charge.

Il parait très étonnant que l'absence de demande de contre-expertise de la part du psychiatre mis en examen ait été retenu à charge contre elle.

La lettre commune des 5 syndicats de psychiatre que je partage totalement ne remplace pas la contre-expertise du point de vue des juges. Elle semble contre-productive, vécue comme corporative, ce qu'elle n'est pas. Cette lettre défend une pratique de la psychiatrie qui a vu se transformer en un demi-siècle une pratique d'enfermement et d'exclusion, où ceux qui entraient à l'hôpital perdaient toute espérance, en un lieu de soins où la chronicité n'est plus "incurable". Depuis Pinel et le siècle des Lumières, la pratique oscille d'un humanisme éclairé où cette question de la chronicité est centrale, arc-boutant les soignants vers le dynamisme des effets positifs de la thérapeutique et ceux qui ont "la vérité" qui sous-couvert de "science" décrètent la dangerosité et le sceau indélébile de la maladie mentale qui y est associé selon eux.

Les juges rapidement se décalent de l'appel de  la profession en mettant en exergue la parole d'un expert soigneusement choisi par eux connu  pour ses positions, et déplaçant la question sur la pratique d'une et d'une seule collègue. La position de la défense ne combat pas point par point les arguments de l'expert et c'est dommageable pour la profession tout entière.J'espère qu'en appel la défense sera moins légère, et que nombreux seront les experts qui s'exprimeront

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.