Comment briser les rêves des 13-14 ans

Le pouvoir a imposé à  l'école  un mode de fonctionnement  qui érige la compétition en credo. Les enseignants  ne doivent plus perdre leur temps avec les élèves en difficulté et même très moyens et  en conséquence, ils ne s'occupent plus  que des meilleurs. On a donc imposé l'orientation dès la 4eme, autrement dit on demande aux élèves  de 13 ou 14 ans de savoir ce qu'ils vont faire pour les orienter et les sortir du système d'enseignement général y compris quand ils ont la moyenne. Que dire  lorsqu'un professeur déclare à une élève qui a 11 ou 12 de moyenne qu'elle sera incapable de suivre en 3ème!  Ne pas oublier que pour des motifs économiques, on a supprimé le redoublement  et donc refusé d'offrir une chance supplémentaire  pour des élèves. Cette pression sur les élèves  et les parents  devrait  cesser. Dans quel univers sommes nous?. Ce système  qui brise des vies à 13 ans est inadmissible. Évidemment, l'objectif est  économique et allègera les classes et  par conséquent on aura besoin de moins de professeurs. Ce n'est plus de l'instruction publique pour tous, mais du management  à la manière d'une entreprise en recherche de compétitivité. Si j'entreprenais mes études aujourd'hui, je serais orientée dès 13 ans et ne serais jamais devenue professeur des universités. L'enseignant à qui on l'a fait remarquer a esquivé disant c'était un autre temps! Quelle mauvaise foi!. Que des enseignants ne protestent pas contre ce système et en soient même complices est choquant. Cet élitisme à tout crin qui refuse de donner un enseignement  général au plus grand nombre et qui vise en quelque sorte  à institutionnaliser  les inégalités devant le savoir,  à supprimer la dimension  de libération universelle de l'école  au  seul profit d' une élite brise de manière brutale  à un âge bien trop jeune des vies . Cette sélection basée sur des critères très discutables  est indigne de notre République. Ce système  est porteur de discriminations,  bat en brèche le principe d'égalité et sacrifie  des générations à qui on refuse un accès au savoir.