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Billet de blog 18 décembre 2013

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Sangaris à l'épreuve

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

 Sangaris fait l'objet d'interventions médiatiques de spécialistes des questions militaires et autres. Or Sangaris qu'on nous a dit déployer pour un temps court, n'est pas une mince affaire. La présence de milices est un facteur considérablement aggravant qu'on a visiblement sous-estimé comme le montre les deux soldats tués. Ces milices signent bien la décomposition d'un état qu'elles ne font qu'accèlerer, elles signent également la décomposition d'une armée nationale. Ttout ceci s'est accompli sous nos yeux sans qu'on intervienne. L'intervention actuelle tardive et  insuffisanrte car je doute qu'avec 1600 hommes on réduise les milices.Pour éliminer les milices et les déarmer, il faut conduire une véritable guerre qui  doit les couper de tout approvisionnment et de toutes ressources. En son temps, le Président Sassou N'Gesso a su s'en débarasser de manière énergique et efficacement. Il me semble bien que la France n'est a  pas véritablement  aujourd'hui dans cette configuration et qu'elle risque d'en payer le prix fort. Ces milices qui sont une plaie en Afrique attisent les antagonismes ethniques et religieux qui leur sont profitables et les massacres appelant d'autres massacres rendent difficile toute reconstruction de la paix. La guerre contre les milices suppose également un état qui ne fait pas leur jeu et nous sommes loin de cette situation à Bangui. On épiloguera une fois de plus sur l'attitude timorée de l'Europe qui se sent si peu concernée. Ce n'est pas 150 hommes en plus qui va changer la donne. La guerre contre les milices exige des moyens siffisamment nombreux pour que le rapport de force permette de les évincer et pas de petits coups d'épingle qui les font déserter momentanèment le terrain pour revenir après. S'il n'y a pa s de montée en puissance suffisante, c'est l'enlisement assuré. P.ar aileurs, les Etats voisins sont concernés et devraient être associés car c'est une question éminemment africaine  pour éviter de nouveaux Libéria ou Sierra Leone sans parler de la Somalie. Les milices sont un facteur majeur de la destruction de l'Etat et de la décomposition d'un pays. Il ne faut pas oublier aussi tous les chefs d'Etats qui  ont été des acteurs de la création de milices qu'ils ont armées et subventionnées sur leur sol ou à l'étranger et même entraînées dans les camps militaires de leur armée nationale. Parler de paix en Afrique, c'est d'abord se débarasser de ce fléau.

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