Vous nous appelez « ceux qui ne sont rien ».
Mais ce sont vos politiques qui nous ont brisés.
Je m’adresse à vous au nom de celles et ceux que vous n’entendez jamais.
Les chômeurs. Les invisibles. Les humiliés.
Il fut un temps où être sans emploi n’était pas une honte. L’État aidait. La société comprenait.
Aujourd’hui, vous avez tout détruit : l’industrie, l’école, la justice sociale.
Vous avez laissé des enfants grandir dans la violence, le mépris, sans protection, sans bienveillance.
Des enfants cassés que vous retrouvez plus tard au chômage, dans la misère, et que vous osez accuser de paresse.
Moi, j’en fais partie.
J’ai connu l’humiliation, les coups, les foyers, les insultes.
Et comme beaucoup, j’ai essayé de me battre, de créer, de rebondir.
Mais en France, quand tu pars de rien, on te laisse tomber.
Aujourd’hui, je vis avec 500 euros.
Pendant que vous, vous vous augmentez, vous distribuez des primes, vous protégez les puissants.
Et vous osez encore parler de mérite, de traverser la rue, de « valeurs du travail ».
Mais qui a tué le travail en France ?
Qui a fermé les usines ?
Qui a remplacé les formations par des “ateliers de remplissage” ?
Qui a mis les seniors à la porte avant de les accuser de coûter trop cher ?
Ce ne sont pas les pauvres qui ruinent le pays. Ce sont vos lois. Vos réformes. Vos calculs. Votre mépris.
Et maintenant que vous avez détruit la dignité, vous nous accusez de ne pas vous applaudir.
Oui, il y a des abus dans ce pays.
Oui, certaines personnes profitent du système, prennent sans jamais avoir cotisé.
Oui, certains obtiennent des logements, de l’argent, des aides, sans avoir travaillé une seule heure en France.
Et pendant ce temps, des Français, qui ont travaillé, cotisé, élevé des enfants, se retrouvent avec 500 € pour survivre.
Ces Français-là, vous les méprisez. Vous les appelez “fainéants”, “assistés”, “rien du tout”.
Ce n’est pas une question de couleur. Ce n’est pas une question d’origine. C’est une question de justice.
Quand un pays honore ceux qui profitent, mais humilie ceux qui ont servi,
alors ce pays n’est plus une République. C’est une machine à broyer les siens.
Alors j’écris cette lettre.
Et je crée un groupe.
Et je vous préviens : nous sommes en train de nous rassembler.
Nous sommes des chômeurs, des précaires, des mères seules, des seniors, des travailleurs écrasés.
Et nous ne resterons plus silencieux.
L’État a un devoir envers ses citoyens.
Ce n’est pas une faveur. C’est une obligation.
Et si vous ne respectez pas nos droits,
Alors c’est nous, le peuple, qui vous rappellerons vos devoirs.
Nous ne sommes pas fainéants. Nous avons été abandonnés.
Nous ne sommes pas des assistés. Nous sommes les oubliés d’un système que vous avez broyé.
Nous ne sommes pas seuls. Et nous allons vous faire face.
Lettre ouverte au nom de tous ceux qui ont été méprisés, insultés, oubliés.
Que le peuple se lève. Qu’il témoigne. Qu’il agisse.