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Depuis deux semaines, nous avons multiplié les propositions auprès de l’administration comme de la vie étudiante, afin de remédier à la précarité matérielle et psychologique des étudiant.e.s de l’EHESS. Nos demandes d’accès à des salles pour suivre des séminaires en mode hybride, pour se réunir, s’entraider et mettre en place de l’aide alimentaire à travers une cantine ou une épicerie solidaire, ont été systématiquement renvoyées à des échéances lointaines et hypothétiques en inadéquation totale avec l’urgence de la situation.
Confronté.e.s à des instances pédagogiques et administratives qui se renvoient mutuellement la balle, nous avons compris que l'urgence de la précarité des étudiant.e.s de l’EHESS ne sera jamais prise en charge par l’école selon des modalités acceptables et dans des délais décents.
C’est pour cela que nous avons décidé, après s’être vu refuser tout accès aux salles pour nous réunir, d’occuper les locaux du 96 boulevard Raspail. Il nous apparaissait indispensable de nous réapproprier nos lieux de vie, de travail et d’étude de manière solidaire et collective (et dans le respect des normes sanitaires).
Les dites « tentatives de dialogues » de la part de la Présidence, de la Vice-Présidence et du personnel de la vie étudiante se rapprochaient plus de tentatives d’intimidation, d'humiliation, d'infantilisation faisant planer la menace d’une intervention policière dès leur arrivée au 96.
Après douze heures d’occupation, sans que la Présidence n’ait cherché à écouter nos revendications (proposition d'un rendez-vous lundi avec une délégation) ou à nous faire des propositions concrètes (versement de la CVEC, débloquer des budgets pour des initiatives étudiantes, partage des richesses), nous avons été réveillé.e.s par des centaines de policier.ère.s armé.e.s et muni.e.s de boucliers et d’un bélier. S'il est évident que « cet incident atteste la détresse étudiante », il est tout aussi évident que quatorze camions, deux voitures et un bus de police constituent une réponse indécente de la part de l’École.
C’est à cette même détresse, ainsi qu’au mépris des réponses institutionnelles, que cette occupation et les diverses formes de solidarité étudiantes, « ne cessent de s’efforcer de répondre ».
Étudiant.e.s, personnels de l’école, et enseignant.e.s,
Réagissez.
Des étudiant.e.s mobilisé.e.s de l'EHESS