Dax, sous-préfecture des Landes, première ville thermale de France, est entrée en ébullition depuis l'annonce, le 29 mars dernier, de la mise en cessation de paiement de la Société d'économie Mixte gestionnaire de la Compagnie Thermale de Dax, avec pour premier actionnaire la Municipalité socialiste et pour Directeur le Maire-adjoint de la ville.
En effet, c'est un symbole de Dax qui devrait fermer ses portes : L'Hôtel Splendid !
Le Splendid est à Dax ce que la Tour Eiffel est à Paris.
Edifié en 1929 par l'emblématique Maire Eugène Milliès Lacroix, le bâtiment, chef d’œuvre de l'art-déco est classé monument historique.
Avec la Fontaine d'Eau Chaude et les arènes qui fêteront cette année leur centenaire, le Splendid constitue un (le) symbole de prestige de la municipalité Landaise. Pas un événement, pas une Feria sans que le Splendid serve de centre de gravité. L'histoire de ce « Paquebot sur Adour » reste à écrire mais il faudra du temps pour recenser les personnages prestigieux et les non moins prestigieux Toreros qui ont honoré de leur présence cet établissement.
Il suffit de se promener dans les rues de la ville pour comprendre le traumatisme suscité par cette annonce. « C'est comme si l'on démolissait la Fontaine d'Eau Chaude » dit l'un, « ou bien comme si Delanoë fermait le Louvre ou la Tour Eiffel » lui rétorque-t-on ! L'affaire monopolise toutes les conversations et c'est juste si les événements nationaux, sont commentés, affaire Cahuzac y compris !
Comment en est-on arrivé là ?
En refusant de faire appel d'une décision de justice, la municipalité s'est privée des loyers versés par le groupe ACCOR pour l'exploitation des hôtels concernés. Ce fut ensuite la vente d'hôtels qui rapportaient pour garder les autres ; ensuite le bal des directeurs: trois en trois ans pour finir avec l'adjoint au Maire, ancien professeur d'espagnol, n'ayant aucune connaissance hôtelière et aucune expérience en matière de gestion d'entreprise. Le bon mot Dacquois en vogue est de dire qu'il n'a pas inventé l'eau chaude, ce qui en dit long sur l'état de l'opinion publique.
Une municipalité aux abois
A ce jour, malgré une défense argumentée point par point, tentant de rejeter certaines responsabilités sur la gestion passée de l'opposition, la municipalité apparaît décridibilisée auprès de ses électeurs
De nombreux sujets impopulaires s'étaient déjà accumulés depuis le début de mandat : le non respect d'un certain nombre de promesses électorales, un centre ville exsangue, une LGV qui évitera Dax, des Ferias raccourcies d'autorité au risque de mettre en péril une économie locale fragile, etc.. Même la menace de descente en Fédérale du prestigieux club de rugby, pour lequel la municipalité n'a aucune responsabilité, mais qui fournissait dans le passé régulièrement l'équipe de France, participe à ce sentiment de déclin.
Aujourd'hui en fermant le Splendid, symbole glorieux de la ville, la municipalité socialiste semble avoir franchi le point de non retour.