Nous apprenons aujourd’hui qu’une dizaine de membre de l’Usup (usine du sud-usine pays), dont Raphaël Mapou et André Vama, ont été placé en garde à vue par le parquet de Nouméa, avec pour accusation principale « Association de malfaiteurs ». Que reproche-t-on à ces militants de longue date de la cause environnementale et de l’émancipation du pays ? D’avoir mobilisé en décembre dernier les habitants du Sud (mais aussi de toute la Kanaky-Nouvelle-Calédonie), contre la prédation financière à la suite de la cession par la multinationale brésilienne Vale de son usine de Goro.
Notre association qui depuis près de 40 ans a toujours dénoncé la justice coloniale proteste énergiquement contre cette répression d’État, dans un pays aux portes de l’indépendance. Ces magistrats qui se disent indépendants et qui évoquent les lois de la République française ne font que jeter de l’huile sur le feu, sur un conflit qui avait fait l’objet d’un accord politique en février dernier avec toutes les parties concernées. L’expérience de l’histoire contemporaine et, plus particulièrement, en Nouvelle-Calédonie démontre qu’en situation coloniale, la justice n’est jamais neutre.
L’AISDPK appelle donc tous ses adhérents et sympathisants, ainsi que toutes les forces progressistes éprises de justice et de liberté, à se mobiliser contre la criminalisation des militants en Kanaky-Nouvelle-Calédonie.
Nous appellerons dans les jours qui viennent à un rassemblement de protestation devant le Ministère de la Justice, place Vendôme où nous demanderons qu’une délégation soit reçue par le ministre.
Paris, le 3 mai 2021
AISDPK
