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L’Aisdpk – Association Information et Soutien aux Droits du Peuple Kanak – défend la liberté de ce peuple colonisé à s’autodéterminer

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Billet de blog 29 janvier 2025

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Adieu l’ami, Hnalaïne Uregei nous a quittés

Message d'hommage et d'adieu à notre ami et camarade Hnalaïne Uregei

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Notre ami et camarade Hnalaïne Uregei nous a quittés, nous laissant avec un grand vide dans nos cœurs. Depuis nos premières rencontres, il était devenu comme un frère et sa famille était la nôtre.

Nous avons rencontré Hnalaïne au moment des Événements de l’insurrection kanak de novembre 1984. Il était étudiants à Paris et représentant du FLNKS en France. Nous étions anti-colonialistes membre de l’AISDPK qui a rassemblé à un moment de son histoire plus d’une trentaine de comités dans autant de grandes villes françaises.

Nous avons donc cheminé ensemble et parcouru avec lui l’hexagone pour populariser à travers de nombreux meeting la lutte du peuple kanak pour son indépendance.

À sa demande, l’une de nous (Isabelle) a assuré le secrétariat de Jean-Marie Tjibaou à Paris fin décembre 1984.

Le 11 janvier 1985, nous sortions ensemble d’un meeting à Evry quand, sur le parking où nous allions récupérer notre voiture, nous avons appris l’exécution le 12 janvier au matin – décalage horaire oblige – par la GIGN d’Éloi Machoro et de Marcel Nonnaro.

De toute cette période est née une grande amitié avec lui et Joëlle, sa compagne, qui militait également avec nous, comme avec tous les camarades kanak en études ici et mobilisés pour soutenir la lutte au pays. Parmi eux, il y avait Louis Mapou, Hélène Boucher, Wassissi Iopue, Didier Tangopi, Jacques Dralue, Mina Kherfi, Kako Agouréré, le vieux Popole Waouté et tant d’autres que nous ne pouvons pas tous cités ici…

Parmi les actions mémorables que nous avons réalisées ensemble, citons la manifestation ce soir du 14 janvier 1985 avec une banderole « nous sommes 60 000 Machoro » pour protester contre l’exécution d’Éloi et de Marcel. Il faisait un tel froid glacial dans les rues de Paris que l’appareil photo s’était bloqué…

Illustration 1
Manifestation AISDPK avec le FLNKS France du 14 janvier 1985 à Paris © I. Leblic
Illustration 2
Manifestation AISDPK avec le FLNKS France du 14 janvier 1985 à Paris © I. Leblic

L’AISDPK, avec le soutien d’une cinquantaine d’organisation syndicales, politiques et associatives, avait organisé avec lui, le 29 janvier 1985, le meeting de solidarité à l’Espace Balard à Paris. C’était la première grande manifestation de solidarité qui donna la parole entre autres à Jean-Marie Tjibaou et qui rassembla 5000 personnes. Car à l’époque, le soutien au peuple kanak était massif.

Illustration 3
Meeting AISDPK avec le FLNKS France à l’espace Balard à Paris le 29 janvier 1985. Hnalaine est à la tribune avec Jean-Marie Tjibaou pour le FLNKS © I. Leblic

Au retour au pays de Hnala, c’est Louis Mapou, Jimmy Ounei et Wassissi Iopue qui lui succédèrent l’un après l’autre comme représentant du FLNKS en France.

À chacun de nos voyages au pays, nous ne manquions pas l’occasion d’échanger avec Hnala de l’évolution – ou plutôt de la non-évolution – de la situation coloniale.  Les échanges se terminaient à Rivière salée par un repas confectionné par Pa Sissa, la maman engagée dans la lutte de son peuple et aussi avec Kotra, co-fondateur de l’USTKE, le grand frère devenu lui aussi des nôtres dans cette grande famille de la solidarité.

Hnala était un homme qui avait une culture politique et militante remarquable mais qui, à son retour au pays, restait dans l’ombre et participait par sa plume à la lutte, en écrivant dans Bwenando puis dans Combat ouvrier, le journal de l’USTKE. Puis, la vie avançant, il avait fondé un rendez-vous musical annuel en plein air, en faisant venir au pays des artistes du monde entier avec, toujours flottant au vent, sur sur le haut de la scène, le drapeau de la Kanaky. Il y a tant de chose à dire sur les combats de l’ami et camarade disparu qu’un ouvrage ne suffirait pas.

Illustration 4
Hnalaïne et les organisations de concert © P. Nabai

Aussi l’AISDPK prendra l’initiative dans les semaines à venir d’un rendez-vous pour lui rendre hommage. Dans cette attente, l’AISDPK, par la voix de ses co-président·e, souhaitait adresser toutes nos pensées à Nane et Kalik, ses deux filles, et à s’associer au deuil de la famille, des alliés et des amis de Hnalaïne Uregei pour témoigner encore, avec respect et humilité, de son affection et de sa solidarité.

Le combat continue jusqu’à la libération de Kanaky, sous l'œil de tou·tes nos ami·es parti·es au pays des ancêtres.

Paris, le 28 janvier 2025

Isabelle Leblic et Mehdi Lallaoui, coprésident·e de l’AISDPK

https://aisdpk.org

Caisse de solidarité pour La Défense des prisonniers politiques :

https://www.helloasso.com/associations/association-information-et-soutien-aux-droits-du-peuple-kanak/collectes/caisse-de-solidarite-aux-prisonniers-kanak-cantine-frais-de-defense

Pétition « NON à la justice coloniale et à la répression en Kanaky/Nouvelle-Calédonie  »

https://chng.it/kwjgrkLyVZ

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