Akan

Abonné·e de Mediapart

3 Billets

0 Édition

Billet de blog 18 décembre 2020

Akan

Abonné·e de Mediapart

Quand le peuple ivoirien défie le pouvoir illégal de M. Alassane Dramane Ouattara

L'investiture de M. Alassane Dramane Ouattara le 14 décembre 2020 en Côte d'Ivoire devant un parterre d'invités dont le ministre des Affaires Étrangères de la France, M. Yves le Drian, de l'ex-président, Nicolas Sarkozy ne confère pas pour autant une légitimité devant 90% d'Ivoiriens.

Akan

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Quand le peuple ivoirien défie le pouvoir

Se taire et fermer les yeux devant une pseudo-investiture validée par la France, des pays européens, des pays africains et d'autres nations alors que les Ivoiriens se sont abstenus à 90% aux élections présidentielles d'octobre 2020 est un acte de complicité que l’on commet avec les auteurs d’un tel délit. Qu’on se le dise, les Ivoiriens n'ont pas voté pour M. Alassane Dramane Ouattara, car ce candidat ne répondait pas aux conditions exigées par la constitution ivoirienne. En effet, il avait déjà brigué deux mandats de 2010 à 2020 à la tête du pays en qualité de président de la république ivoirienne. Si l’on s’en tient aux votants, le nombre reste très faible. Ainsi, la fourchette haute a été évaluée à 10% et basse à celle inférieure à 10%. Pourtant, les résultats font de lui le vainqueur avec un score incroyable s'élevant à 94, 27%, un score maquillé par un prétendu taux de participation de 53, 90%. Qu'en est-il alors de la validité, la légalité des listes électorales lors de ces élections présidentielles ? Les résultats brandis par le pouvoir actuel en Côte d'Ivoire et dans le monde entier invitent à dénoncer l'existence de fraudes massives. Car arithmétiquement, de tels résultats sont assez étonnants. Pourquoi un tel candidat se maintient-il au pouvoir et est-il félicité par la France ?

La France officielle a renoncé à ses idéaux de droits de l’homme sur l’autel de ses intérêts. Elle a longtemps hésité à plébisciter les présidents-dictateurs, mais elle le fait aujourd’hui sans avoir une once de remords excepté certains députés français. Quid de ses atermoiements avant d'accorder ses félicitations au président guinéen qui, lui, brigue également un 3e mandat, nonobstant les vœux contraires de son peuple. La ligne de la France néo-coloniale réside dans sa caution aux dictatures en Afrique subsaharienne alors qu'elle se veut donneuse de leçons et très critique de certains pays qui se fourvoieraient et n'auraient pas l'étiquette "démocrates". Que la France officielle apprenne à considérer les peuples africains comme des peuples mâtures et devienne un véritable partenaire qui aide les peuples africains à lutter contre les irrégularités constitutionnelles. Si la France officielle ne veut pas perdre son partenariat avec de nombreux pays d’Afrique, elle gagnerait non seulement à les aider à sortir de la quadrature du cercle de la dictature, mais aussi les soutiendrait dans des réelles politiques pour sortir du sous-développement. Or ce sous-développement tire son origine dans un système monétaire colonial « nazi » qu’elle a elle-même conçu, organisé méthodiquement et minutieusement maintenu avec la complicité des nègres de maison africains.

Pour la survie de ses intérêts en Côte d’Ivoire, la France officielle préfère fermer les yeux sur la répression, les privations de libertés, les emprisonnements illégaux et les massacres commis par les milices qui sévissent en plein jour pourvu que les multinationales françaises se gavent. Ainsi, la France fait mine de ne pas avoir connaissance des crimes perpétrés en 2010 en Côte d'Ivoire. Pourtant, les organisations nationales et internationales ont relevé le chiffre de 3000 morts pour les estimations les plus basses et pis encore pour les chiffres les plus élevés. En effet, certaines sources ont estimé un dénombrement de 10.000 voire 15.000 morts. Dans ce décompte macabre, il faut prendre en compte entre autres le génocide des Wê commis à Duékoué (Duekoué, une des localités situées à l'ouest du pays, proche du Libéria et de la Guinée) qui a débuté dès le 29 mars et s'est poursuivi le 5 avril 2011. Il ne s'agit pas ici de s'arc-bouter sur une querelle de chiffres, mais de prendre tout de même conscience de l’horreur, de l’indicible, du carnage qui a endeuillé la Côte d’Ivoire. Oui, ce fut un charnier. Qui en a été inquiété ? Ce n'est ni le président de la république française pour son intervention militaire illégitime en Côte d'Ivoire, ni aucun membre du clan des vainqueurs, le RHDP. Aucun n’a été sanctionné. Car les grandes puissances comme l’ONU, l’UE et la CPI ont fermé les yeux sur les mauvais agissements des membres du clan RHDP. Ce clan non seulement n’a pas été sanctionné, pis encore, ses membres ont été aussi reconduits pour un 3e mandat. Concernant ceux qui ont été déclarés perdants, ils ont été assiégés de toutes parts. Vaincus, ils ont été culpabilisés, humiliés, vilipendés, pourchassés. Pour assombrir davantage le tableau et discréditer les vaincus, M. Laurent Gbagbo a été catalogué de dictateur. La mise en scène de la prétendue dictature et des crimes massifs commis par ce dernier a relativement bien fonctionné, car il a été incarcéré à la CPI. Tentative brillamment orchestrée qui vaut à leur ennemi d'avoir été envoyé manu militari à la CPI en 2011 devant les Ivoiriens et les autres africains médusés. Les Ivoiriens et les panafricanistes n’oublient pas le mal qui a été fait à la Côte d’Ivoire, aux Ivoiriens et aux Africains. La France officielle et les nouveaux dirigeants ivoiriens l'ont incriminé en lui imputant tout, car il aurait commis tous les maux. Pour alourdir ces charges, ces nouveaux dirigeants l'ont également accusé de détournements de biens publics. Mais le temps est aussi un des noms de Dieu et malgré l’acharnement de la France et des caciques de l’actuel pouvoir, aucune charge n'a été retenue contre lui après dix ans de procédures judiciaires interminables, à rebondissements et de traversée du désert. Quels sont les coupables si MM. Charles Blé Goudé et Laurent Gbagbo ont été acquittés ? Des criminels sont tapis dans l’ombre en Côte d’Ivoire ou ailleurs et se terrent. J’espère que ces morts ne seront pas oubliés et que sous une autre présidence, plus soucieuse des Ivoiriens, associée à des élus érigeront un mausolée et une stèle commémorative en Côte d’Ivoire en leur souvenir, car ils sont tombés comme des martyrs pour la démocratie.

Si M. Laurent Gbagbo a été perçu par l’actuel pouvoir comme un dictateur, que dire alors de leur gestion du pouvoir, du président, M. Alassane Dramane Ouattara qui montre à voir une dictature, une démocrature brutale ?

Revenons à l'objet du délit. Regardons de près deux articles constitutionnels que les Ivoiriens devront garder dans l’esprit, afin de retenir que sa souffrance s’origine dans l'illégitimité du pouvoir de M. Alassane Dramane Ouattara.

L’article 6 de la constitution française et l'article 55 de la constitution ivoirienne stipulent ceci :

L'article 6 de la constitution française précise ceci :

"Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. Les modalités d’application du présent article sont fixées par une loi organique. "

L'article 55 de la constitution ivoirienne énonce ceci : 

"Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n’est rééligible qu’une fois. Il choisit un vice-Président de la République, qui est élu en même temps que lui. Le candidat à l’élection présidentielle doit jouir de ses droits civils et politiques et doit être âgé de trente-cinq ans au moins. Il doit être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoirien d’origine."

Les deux articles ci-dessus évoqués sont clairs et ne souffrent d’aucune interprétation farfelue, équivoque et suspecte. Nous savons qu'un 3e mandat présidentiel n'est pas autorisé dans les deux constitutions. Pourtant la France, l’UE et l’ONU se dépêchent, au travers de leurs représentants, de féliciter l’homme qui "viole" la constitution ivoirienne lors de l’investiture du 14 décembre 2020 qu'il a organisée en Côte d'Ivoire ? D’ailleurs, M. Alassane Dramane Ouattara prête serment sur une constitution qu’il a lui-même transgressée. Quel crédit accorder à cette pseudo prestation de serment ?  Par ailleurs, la violation de l’article 55 de la constitution crée un précédent en Côte d’Ivoire susceptible d’ouvrir la voie à de pareilles violations. Ce coup de force anticonstitutionnel plonge peu à peu le pays dans une "monarchisation" du régime avec les conséquences qui en résultent, à savoir des arrestations arbitraires d’opposants et une instrumentalisation de la Cour Constitutionnelle, de la justice et de l’armée aux fin de servir les désidérata.s du monarque et de son parti qui est davantage un clan qu’un parti politique. La Cour Constitutionnelle de la Côte d’Ivoire met à mal les institutions du pays en acceptant que les lois soient violées sans que le coupable de cette transgression ne soit traduit en justice et n’écope d’une peine suprême. Non seulement l’article 55 de la constitution ivoirienne a été violé, mais les articles 6, 8, 19, 20 l’ont été également.

Qu’énoncent-ils ?

Article 6 : "Le droit de toute personne à un libre et égal accès à la justice est protégé et garanti. Toute personne a droit à un procès équitable et à un jugement rendu dans un délai raisonnable déterminé par la loi"

Article 8 : "Le domicile est inviolable. Les atteintes ou restrictions ne peuvent y être apportées que par la loi."

Article 19 : "La liberté de pensée et la liberté d'expression, notamment la liberté de conscience, d'opinion philosophique et de conviction religieuse ou de culte, sont garanties à tous. Chacun a le droit d'exprimer et de diffuser librement ses idées."

Article 20 : "Toute personne a droit à la liberté de réunion et d’association pacifiques. Nul ne peut être obligé de faire partie d’une association."

Article 21 : "Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l’intermédiaire de représentants librement choisis. Toute personne a droit à accéder, dans des conditions d’égalité, aux fonctions publiques de son pays. La volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote."

La violation de l’article 55 a pour corollaire la violation des articles 6, 8, 19, 20 et 21 pour ne citer que ceux-ci. Ainsi personne ne peut exprimer librement son opinion, sa pensée sous peine de sanctions.

En outre, les nombreuses arrestations qui se poursuivent apportent la preuve des violations constantes de lois ivoiriennes. Cette privation de liberté d’opinion s’apprécie de manière flagrante dans le procès que l’État a intenté contre le chanteur DJ Volcano qui croupit actuellement en prison. Il lui a été reproché d’avoir évoqué dans sa chanson son refus du 3e mandat et d’avoir interpelé vivement le président de la république, M. Alassane Dramane Ouattara appelé ADO. Que dire de cet emprisonnement abusif et illégal du chanteur DJ Volcano qui a purement et simplement exprimé son opinion dans une chanson ! Pour ces motifs, il a été poursuivi et mis aux arrêts. Fallait-il incarcérer Molière, Coluche, Guy Bedos et bien d'autres ? Non ! La sagesse de ces gouvernants a permis que les œuvres de ces artistes et écrivains marquent les citoyens du monde. Ces œuvres artistiques sont intégrées au patrimoine de l'humanité comme richesses.

Le contexte socio-politique reste explosif. Dans cette volonté manifeste de bâillonner toute personne critique qui remet en cause les actions et pratiques répréhensibles du régime est punie. Silence, les milices du pouvoir tuent ! Silence, les milices du pouvoir décapitent ! Silence, le pouvoir RHDP arrête les citoyens qui s’opposent à lui ! Ainsi, la justice est instrumentalisée par le pouvoir, au travers du procureur de la république, M. Richard Adou. La justice est non seulement instrumentalisée, mais elle est hystérisée ! Deux autres chanteurs formant un duo du nom de Yodé et Siro ont fait les frais de cette justice instrumentalisée qui agit de manière partiale et ce, au profit du pouvoir en place. La justice a infligé une peine de douze mois de prison avec sursis à Yodé et Siro. Ils ont été punis parce qu'ils ont chanté en affirmant que "le procureur de la république n'est pas un procureur, mais est un procureur d'un clan". Les motifs qui sont reprochés à ce duo sont le trouble à l'ordre public et la diffamation. Ils sont alors condamnés à verser 5 millions de Francs CFA chacun. Quelles dérives ! Face à cette interpellation et condamnation, aucun pays européen n'a réagi, ni un État américain n'a désapprouvé. Motus et bouche cousue ! Chaque État était-il au courant ? Difficile de se l’imaginer et de croire que les États ne disposent d’aucun moyen pour recueillir des informations. Quelle indifférence ! Si la communauté internationale semble insensible à ce que vivent les artistes, quelques Ivoiriens prennent le relai et apportent leur soutien sur les réseaux sociaux y compris même au sein de la cour de justice ivoirienne. Le clan RHDP jubile tant que l’opposition est enfermée et muselée. Cette justice est servile, car elle sert les intérêts d’un camp n’en déplaise au procureur qui, par ses actes partisans peut être appelé "procuraillon" et non plus un procureur avec le prestige rattaché à cette fonction.

Peut-on oublier l’attitude de la Commission Électorale Indépendante (CEI) ? Elle a refusé 40 candidatures sur 44 dont celles de M. Laurent Gbagbo et M. Guillaume Soro, violant ainsi l’article 21 de la constitution ivoirienne. Quant à la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADH), bras judiciaire de l’Union Africaine, elle a condamné à plusieurs reprises l’État ivoirien, mais ce dernier a fait fi des décisions de ladite cour. Ainsi, la CADH qui a autorité sur les cours de justice et constitutions nationales africaines et par voie de conséquence sur celles de la Côte d’Ivoire est défiée et ses décisions non exécutées. En effet, celles-ci sont piétinées sans qu’aucune sanction ne soit infligée à l’État irrespectueux. Nous notons que le 22 avril 2020, la CADH a demandé à l’État ivoirien de suspendre les poursuites judiciaires contre M. Guillaume Soro, mais l’État ivoirien a ignoré ladite décision judiciaire. Transgressant les décisions de la CADH, le pouvoir s’est placé au-dessus du droit international. Or ce droit lui est supérieur. Le 15 juillet 2020, la CADH a demandé également à l’État ivoirien de réformer la Commission Électorale Ivoirienne (CEI), car jugée partisane par toute l’opposition. Là encore, l’État ivoirien ne s'est guère soumis à cette décision de justice et a outrepassé ses droits et prérogatives. Le 15 septembre 2020, la CADH a condamné l’État ivoirien à intégrer M. Guillaume Soro sur les listes électorales. Dans le déni, le pouvoir a continué de défier la CADH. Puis, le 24 septembre 2020, la CADH a sanctionné le régime ivoirien en l’intimant d’intégrer M. Laurent Gbagbo sur les listes électorales présidentielles. Là encore l’État ivoirien a bafoué cette décision judiciaire. Néanmoins cet État devenu "délinquant" pour non-respect des décisions de la CADH n’a eu de cesse de crier au scandale et d’emprisonner les Ivoiriens dès lors qu’ils contestent la gestion de la cité ivoirienne, l’opposition joue son rôle, celui de s’opposer.

En 2020, à l’issue de la crise post-électorale l’on a hélas comptabilisé 85 morts, selon les estimations basses, 480 blessés et 15.000 réfugiés. Malheureusement, la communauté internationale laisse la Côte d’Ivoire s’enliser dans le chaos alors que le pouvoir réprime. Elle se tait malgré les emprisonnements arbitraires et mauvais traitements infligés aux opposants qui se multiplient. Et c’est même communauté internationale qui s’offusque concernant le sort réservé à Alexeï Navalny, aux Ouïghours, aux Biélorusses. Il est incontestable que la communauté internationale a le devoir de se soucier de ces personnes, mais elle doit aussi s’enquérir du triste sort réservé aux Ivoiriens. Si la Côte d’Ivoire traverse ces crises répétées, nous devons les imputer en partie à la France, à l’UE, à la CPI et à l’ONU qui ont été partisanes en se plaçant aux côtés de M. Alassane Dramane Ouattara grâce aux recommandations de la France. D’ailleurs, aucun des membres de ce clan n’a été inquiété. L’immixtion de la France officielle dans la gestion des crises ivoiriennes depuis 2002 à 2020 a montré que cette dernière a dès le début pactisé avec M. Alassane Dramane Ouattara qu’elle a imposé en Côte d’Ivoire comme une figure politique incontournable. Il est le nègre de maison qui sert et continue de servir fidèlement ses alliés avec la France en tête. L’histoire retiendra ces faits même dans les archives de la France et de la Côte d’Ivoire. M. Alassane Dramane Ouattara qui a coutume de tordre les faits comme celui de sa nationalité burkinabé ne pourra pas cacher l’histoire du peuple et du pays qui s’écrit. L’histoire n’oubliera aucun de ses parjures ni méfaits à la tête de la Côte d’Ivoire. L’impunité dont joui le pouvoir RHDP depuis son avènement en 2010 est assez éloquente et même consternante. Devant la scène internationale, notamment la France, l’ONU et la CPI, ce régime réussit à se maintenir au pouvoir en dépit de ses agissements. Il est protégé contrairement à M. Laurent Gbagbo qui a payé le prix de son insoumission aux diktats des communautés internationales. Même lorsque le pouvoir pratique la politique du "rattrapage ethnique", il n’est pas publiquement condamné par la France officielle. Comme la France est juge et partie comment peut-elle punir son allié ?

Le pouvoir de M. Alassane Dramane Ouattara a été reconduit en Côte d'Ivoire sans doute pour que la construction du métro pour ne citer que ce projet pharaonique et dispendieux. Ce projet a été servi sur un plateau à une multinationale française. Le sénateur, M. Pierre Laurent s’en est ému et a critiqué vertement cette gabegie, cette surfacturation. Les intérêts de la France parlons-en ! Ils pèsent lourdement dans la balance française ce qui empêchent les communautés internationales de protester. Cette prise de position partisane de la communauté internationale en faveur de ce pouvoir a trouvé son acmé lors de l'investiture du 14 décembre 2020. En effet, la France sort son artillerie lourde en étant représentée par son ministre des Affaires étrangères, M. Yves Le Drian, le Focard bis, l’homme de la Françafrique et un ancien président de la République, M. Nicolas Sarkozy. Ce dernier est jugé pour « corruption » et « trafic d’influence » dans le procès Bismuth, qui s’est tenu en novembre et décembre derniers, et à l’aboutissement duquel le Parquet national financier (PNF) a exigé contre cet ancien président une peine de quatre ans de prison, dont deux ferme. M. Nicolas Sarkozy, un allié dont la Côte d’Ivoire s’en serait bien passé, tant il est encombrant si l’on s’en tient à un autre procès Bygmalion, qui se déroulera en avril 2021 à Paris. Ce dossier a trait à un financement présumé illicite de sa campagne de 2012 grâce à un système de fausses facturations qui a permis au candidat-président de dilapider près de 50 millions d’Euros. C’est ce personnage aussi sulfureux qu’encombrant que le pouvoir ivoirien place comme hôte de choix. Sans doute, sa présence et l’honneur qui lui est rendu sont à mettre sur le compte de l’éternelle reconnaissance du dictateur, M. Alassane Dramane Ouattara grâce à l’action militaire de la France en Côte d’Ivoire. Retour d’ascenseur oblige ! Et cela, les Ivoiriens ne l’oublieront pas non plus.  

 Même si les Ivoiriens sont peureux comme aime à le dire le clan RHDP, ils n’oublieront pas non plus la caution que la France a accordée à ce régime, source de ses nombreuses souffrances, vexations et frustrations. Si ce pouvoir les ridiculise en les traitant de peureux, ils ne sont pas pour autant devenus bêtes et dupes au point de ne pas voir ni de comprendre que la France se rend complice de leurs souffrances et de leur misère. Alors que le régime dirigé par M. Alassane Dramane Ouattara prend le peuple ivoirien en otage, il agite en même temps, devant l’opposition, l’arme du dialogue, une opposition malmenée et qu’il tient à distance, musèle férocement. Comment dialoguer avec un régime qui cherche à gagner du temps, veut à tout prix se légitimer sur le plan national alors qu’il ne répond à aucune exigence depuis les deux rencontres, celle du 11 novembre et du 14 décembre 2020 ? Le pouvoir cherche à redorer son image devant la communauté internationale en montrant qu'il ne punit que les séditieux. Cependant cette image s’écorne chaque jour davantage à cause des brutalités, des violences qui secouent le pays, violences imputables aux milices qui sont à sa solde et au pouvoir lui-même qui se maintient dans la terreur.

L’actuel régime ivoirien n’est pas non plus vif et réactif pour que MM. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé acquittés par la CPI rentrent rapidement en Côte d’Ivoire. Le pouvoir clanique est confronté à un dilemme, celui de respecter les termes de l’article 22 de la constitution ivoirienne qui l’oblige de ne contraindre aucun ivoirien à l’exil. Pour autant, il maintient des exilés à l’étranger comme MM. Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, Soro Guillaume, Noël Akossi Bendjo et bien d’autres encore. Quel piège tend ce pouvoir à bout de souffle à ces deux hommes innocentés, aux exilés et aux opposants ?

Emprisonné à la Maca, M. Maurice Kakou Guikahué, le secrétaire exécutif en chef et ancien ministre de la santé a été évacué au service de cardiologie le 11 décembre 2020 en Côte d’Ivoire. Quel est son état de santé ? Aurait-il été empoisonné ? Comment le saura-t-on ? Selon des rumeurrs, il aurait contracté le covid 19. Si tel est le cas, cette évacuation n'est-elle pas un moyen insidieux et une diversion pour cacher les véritables causes de sa maladie ? À défaut de connaître véritablement son état de santé de M.Gukahué, les conjectures vont bon train. Incarnant une des figures, une des voix de la politique ivoirienne, il ne peut être oublié. Son état de santé fait l’objet de notre attention et intérêt dans la mesure où il a été évacué une première fois, le 11 décembre. Comment comprendre qu’en deux mois d’emprisonnement son état de santé se soit si rapidement et brutalement détérioré ? Un rapatriement sanitaire a conduit à son hospitalisation en France. La vie de cet homme politique est désormais entre les mains des médecins français. Pourquoi cette nouvelle évacuation ? Qu’a-t-il ? Que nous cache-t-on ? Qui sera responsable et comptable de son état de santé ? Comment le pouvoir respecte-t-il si peu les opposants et fait des prisons ivoiriennes un mouroir et un lieu de tortures et de souffrances diverses ? L’actuel gouvernement ivoirien restera comptable, responsable de ce qui lui adviendra qu’on se le dise. Quant à l’ONU, la France et l’Union européenne, quelles sont les actions qu’elles mènent pour qu’il recouvre entièrement la liberté et ne meure pas dans l’anonymat ? C’est un cas flagrant de mal-traitance de prisonniers. Pour l’heure, les communautés internationales, notamment la France et l’UE sont muettes et indifférentes Faut-il encore ici le rappeler ? Aujourd’hui, de simples recommandations ou suggestions faites au pouvoir RHDP ne suffiront plus, car la vie de cet homme politique ivoirien est ici en jeu. Il urge de contraindre le pouvoir ultra répressif de M. Alassane Dramane Ouattara de cesser de maltraiter les opposants ivoiriens. Bien avant lui, M. Affi N'Guessan, président du Front populaire ivoirien (un des partis politiques ivoiriens), porte-parole du Conseil National de Transition (CNT) et président du FPI, M. Pascal Affi N’Guessan, arrêté le 06 novembre 2020 pour 30 chefs d’accusation a été évacué pour des problèmes de santé graves. Il a été libéré sous contrôle judiciaire. Dans quel état de santé a -t-il été libéré? Nous espérons qu'il vivra longtemps parmi les siens et le peuple ivoirien. Force est de noter que les conditions de détention dans les prisons ivoiriennes sont déplorables si l’on s’en tient à ces deux tristes exemples. Sévices, privations de médicaments et tortures sont sans doute le lot de ces prisonniers politiques, afin de les intimider et dissuader de s’opposer. 

Même à distance, loin de ma terre natale, mon devoir est de protester contre ces arrestations arbitraires. Nombreux opposants, prisonniers politiques n’ont pas bénéficié d’un procès équitable ni à un jugement rendu dans un délai raisonnable déterminé par la loi", ce qui constitue une autre violation de la loi et des droits des personnes interpellées. Aucune loi n’est respectée sauf les lois édictées par le dieu, M. Alassane Dramane Ouattara qui continue de faire la pluie et le beau temps, faire et défaire les élus et autres élites de Côte d’Ivoire.

La traque des Ivoiriens débouche sur une violation extrême de l’inviolabilité du domicile. Cette démocrature ivoirienne place le domicile des Ivoiriens comme un lieu propice où des milices et des microbes à la solde du pouvoir peuvent violer impunément. Ils s’y introduisent et commettent des actes d’une extrême barbarie. Ainsi, M. N’Guessan Toussaint a été décapité à Daoukro (une des villes du centre est de la Côte d'Ivoire) et sa tête a servi de ballon de football pour ses coupables. Aucune poursuite judiciaire n'a été intentée contre les criminels alors qu’une vidéo montre leur visage, celui des personnes susceptibles d’avoir commis ces crimes. Dans ce décompte funeste, évoquons le cas d’une famille dont les quatre membres ont été brûlés vifs à Toumodi, une des villes du centre de la Côte d’Ivoire, chef-lieu de la Région du Bélier. Au cours d’un incendie, ces personnes ont été brûlées dans leur maison, à la suite d'affrontements entre les partisans du non au 3e mandat et les adeptes du oui au 3e mandat. Aucun coupable n'a été retrouvé ni châtié, pourtant le même procureur arrive facilement à retrouver les membres de l’opposition et à les incarcérer sous des chefs d’accusation loufoques. Quant à MM. Kouakou Marc Arthur et Amani Jean Aimé, ils ont été égorgés comme des animaux sans que les auteurs ne soient non appréhendés par la justice. À Guézon, une localité de l’ouest de la Côte d’ivoire a connu une tragédie, au moins cinq personnes ont été tuées et des maisons brûlées. Ce sont des actes imputés aux dozos qui sont, eux aussi, à la solde du régime de M. Alassane Dramane Ouattara. Pour l’heure, aucune arrestation. Les Ivoiriens paient un lourd tribut, en termes de vies humaines, depuis l’avènement au pouvoir de celui-ci. Deux poids, deux mesures ! Dites-moi comment la paix peut-elle naître sans justice effective ?

Le peuple martyrisé se trouve seul, sans arme face au pouvoir, la peur au ventre. Il craint pour sa vie. La peur d’être dépecés, décapités, tués dans la république des machettes, de couteaux et d’armes conduit ceux-ci à s’emmurer dans le silence. Sonnés ! C’est à ce prix que la paix de façade se maintient. Les morts tombés pour la patrie et le silence des Ivoiriens résument une partie du funeste projet politique que leur propose M. Alassane Dramane Ouattara. Il se maintient au prix du sang des Ivoiriens et des pillages de leurs ressources. Même certains élus français protestent, mais cela restera de la pure contestation, le régime continuera d’agir comme bon lui semble. Monsieur Alassane Dramane Ouattara a-t-il aimé un jour le peuple qu’il a présidé et dirige aujourd’hui de force ? Les traces qu’il laisse dans l’histoire de la Côte d’Ivoire parlent contre lui n’en déplaise à ses partisans, à son clan RHDP et à lui-même. La majorité des Ivoiriens sait qu’il a usurpé le pouvoir en Côte d’Ivoire depuis 2010. Est-ce pour cette raison que M. Alassane Dramane Ouattara est féroce envers les Ivoiriens qui l’ont accueilli malgré tout ? Pourquoi les brutalise-t-il dans la terre de l’hospitalité comme le souligne à juste titre l’Abidjanaise ? Avec le recul, de 2010 à 2020, quel bilan les Ivoiriens tirent-ils de l’œuvre de ce président ? N’aime-t-il que les avantages liés au poste, au titre que lui confère cette magistrature suprême et les richesses de ce pays à défaut d’aimer le peuple ivoirien ? Ce qui est sûr et certain c’est que ce régime se préoccupe davantage de favoriser ses alliés français si l’on s’en tient à toutes les privations d’entreprises publiques accordées aux multinationales françaises depuis qu’il est entré en politique en Côte d’Ivoire. Et cela n’est un secret pour personne.

Ce qui est également sûr c’est que M. Alassane Dramane est né voltaïque et a obtenu la nationalité de manière frauduleuse. Ne l’oublions pas, n’en déplaise encore une fois à ses partisans de tous bords confondus. Il est le véritable chantre de la division entre les Ivoiriens et les autres africains avec son instauration de la carte de séjour des étrangers. Il est l’apôtre des divisions entre les Ivoiriens eux-mêmes. Il est l’artisan du morcellement des composantes ethniques et des fractures sociales qui fissurent les fondations du bien vivre ensemble. Rendons à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.

Pourquoi renie-t-il la nationalité burkinabé et ses parents, notamment sa mère biologique ? Il me semble qu’appartenir à une nation se souche est source de richesse et assoit les prémices de l’identité de tout individu. On appartient d’abord à une terre de naissance et ensuite à une terre d’adoption si l’on obtient une autre nationalité. Ainsi être Burkinabé, venir du pays des Hommes intègres, traduction du mot "Burkina" en "homme intègre" en langue mooré est source de richesses et de gratitude. Toutefois, M. Alassane Dramane Ouattara balaie cette appartenance nationale du revers de la main. Quant à moi, bien que devenue Française, je reste une ivoirienne de souche convaincue au plus profond de mon cœur, de mon être entier. Je suis fière d’être née sur la côte de l’ivoire, sur la terre de mes pères. Je dédie à ma terre natale, la Côte d’Ivoire cet écrit.

Que dire de l’Église catholique ! Dans son entièreté, l’Église catholique ivoirienne a refusé de se rendre à l’investiture, afin de ne pas cautionner la forfaiture, le mensonge et la dictature. À ce propos, elle précise clairement sa position au travers des paroles prononcées par le Cardinal Jean Pierre Kutwa. Il relève à juste titre qu’il "ne suffit pas d’organiser une élection confligène née d’une interprétation équivoque et suspecte de la constitution, d’en déclarer un vainqueur et de penser que la paix va advenir". Cette église exhorte les Ivoiriens à espérer en affirmant qu'"aucun Ivoirien ou aucun Africain digne de ce nom ne doit alors jamais abdiquer face aux faux, au trucage électoral et au viol flagrant d'une constitution". L’Église catholique résiste, tient tête malgré les remontrances du pouvoir et les risques qu’elle encourt en continuant de condamner les violations constitutionnelles. Alors que l’Église catholique de la Côte d’Ivoire fustige le pouvoir et fait acte de résistance qu’en est-il des autres confessions religieuses ? Quid des églises évangéliques, charismatico-évangéliques restées silencieuses à ce jour ? Sont-elles devenues sourdes et aveugles ? Leur mutisme vaut-il consentement au regard de l’adage qui précise ceci : "qui ne dit mot consent" ? Vont-elles s’abriter derrière le postulat selon lequel la gestion de la cité resterait du domaine des affaires séculières et échapperait à leur compétence ? N’argueront-elles pas qu’elles ne sont pas légitimes de se positionner, d’interférer dans les affaires profanes, elles, les expertes des affaires religieuses ? Que dire de l’implication du pasteur, Martin Luther King Junior dans la lutte des droits civiques pour le compte des noirs américains opprimés ! Au temps d’Hitler, quid du pasteur appelé M. Dietrich Bonhoeffer qui s’est ouvertement et publiquement opposé au pouvoir nazi en condamnant le mauvais sort réservé aux Juifs et les actes abominables commis par ce régime ! Que dire alors du silence actuel des communautés musulmanes ! Que pensent-elles de ce qui est infligé aux prisonniers politiques, des répressions constantes, des sévices subis par les Ivoiriens, des milices et microbes qui sèment la terreur et morts dans le pays ! Il urge que toutes ces communautés religieuses parlent d’une même voix et fustigent ensemble comme une seule et même voix le régime parce qu’il emprisonne des Ivoiriens et laisse des milices les décapiter. Même si ces communautés religieuses ne partagent pas la même foi et le même livre, elles doivent dans ce cas précis œuvrer ensemble ! La réconciliation sera aussi un long et difficile chemin à emprunter.

Quant à la majorité de la population ivoirienne représentant 90%, celle qui n’a pas voté en raison du boycott des élections présidentielles du 31 octobre 2020, elle se désolidarise de cette prestation de serment organisée en grande pompe par le pouvoir en place. D’aucuns auraient voulu la voir manifester pour troubler cette apparente sérénité de la pseudo-investiture. Cette investiture du 14 décembre 2020 que des Ivoiriens ont appelé la "travestiture" ne rend pas pour autant légale la 3e présidence de M. Alassane Dramane Ouattara, nonobstant la présence d’invités triés sur le volet et venus des quatre coins de la planète. Il est intéressant d’ailleurs de comparer les deux mots "investiture" et le verbe qui en découle, "investir" et "travestiture" et le verbe "travestir" qui invitent, tous deux, à penser que l’investiture devient le lieu du travestissement, de la fausseté, de la mascarade. Il appert que la majorité des Ivoiriens défie ouvertement le pouvoir usurpateur par sa désapprobation, son silence, son désintérêt. Lésée, flouée, la majorité des Ivoiriens a perdu confiance en/dans ce régime qui a "tripatouillé" et violé la constitution, afin de garder la main sur les élections présidentielles et de s'auto-proclamer vainqueur. Cette investiture-travestiture non seulement scelle définitivement le divorce entre le pouvoir RHDP et cette majorité silencieuse d’Ivoiriens, mais constitue aussi un blocage patent pour l’instauration de rapports pacifiés tant le souvenir des crimes perpétrés au cours des élections présidentielles est vivace et tant le trou qui sépare ces deux mondes est béant et abyssal. Aujourd’hui ces deux mondes irréconciliables se regardent en chien de faïence. Le chemin de la réconciliation parait infranchissable malgré la nomination du ministre de la réconciliation intervenue après l'investiture, M. Kouadio Konan Bertin, connu sous l’appellation KKB. Ce nouveau ministre part avec un lourd handicap, car il est perçu par bon nombre d’Ivoiriens comme le traitre de la lutte contre le 3e mandat illégal et pour le renforcement de la démocratie ivoirienne. Selon ces Ivoiriens, M. Kouadio Konan Bertin s’est discrédité en se maintenant aux élections présidentielles alors que l’opposition a appelé au boycott suspectant le trucage des élections en raison de fichiers illicites, falsifiés. Cette fois-ci c’est M. KKB qui, par sa présence a fait le jeu de ce parti tribal, le parti du rattrapage ethnique. Cette réconciliation semble d’autant plus mal engagée que déjà dans les rangs du clan RHDP des voix s'élèvent pour critiquer ses premières actions, lui reprochant d’aller vite à la besogne et gagnerait à attendre la feuille de route dictée et donnée par M. Alassane Dramane Ouattara.

L’on sait désormais que la politique clanique, favorisant une ethnie ne peut et ne doit plus prospérer en Côte d’Ivoire ni partout en Afrique, car elle enfante désolation, morts, chaos et génocides. Les politiciens de tous bords se trouveront à court terme dans une impérieuse nécessité de mener de réelles politiques inclusives et rejeter massivement celles qui sont exclusives sauf à embraser les États africains et à maintenir des castes de personnes pilleuses. Or celles-ci ne s’agrippent au pouvoir que pour s’engraisser et favoriser des multinationales européennes. De tels actes causent famine et pauvreté dans le continent africain.

L’avènement de M. Alassane Dramane en Côte d’Ivoire a montré aussi les failles de bon nombre de leaders politiques qui n’ont pas hésité à chaque élection à abandonner les Ivoiriens pour se fourvoyer avec le pouvoir RHDP quitte à le regretter par la suite. Que ces leaders politiques apprennent de leurs erreurs. La présence d’une partie de l’opposition aux élections législatives crispe l’opinion ivoirienne et questionne. Cette position singulière qu’adopte une partie de l’opposition peut fissurer l’opposition malmenée par le pouvoir. Attention ! Cette participation aux législatives même si certains affirment qu’elle ne crédibilisera pas la présidence de M. Alassane Dramane Ouattara, elle interpelle si tant est que l’on ait envie de réfléchir, d’analyser. Le peuple ivoirien n’est pas composé de moutons pour que l’on s’attende à ce qu’il adopte un comportement moutonnier. Il pense et réfléchit. Souffrez que ce peuple ait son opinion et que celle-ci soit écoutée voire prise en compte. Car après tout c’est lui qui est sacrifié sur l’autel de la démocratie et du non au 3e mandat. C’est lui qui manifeste pour au cri du « tout sauf Alassane Dramane Ouattara ».

Ce qu’affirmera et décidera l’actuel pouvoir est couvert du sceau de l’illégitimité. En quête de légitimité, tout est bon pour ce régime d’inciter l’opposition et le peuple pour qu’ils légitiment son pouvoir illégitime. La légitimité des cimetières n’est pas une légitimité. C’est un crime contre l’humanité. Dans cette quête forcenée de légitimité, pousser l’opposition à participer aux élections législatives est le chemin trouvé pour la piéger. Ce pouvoir n’est pas à une contrainte et violation près. Il s’en fait une spécialité depuis 2011. La participation aux législatives reste malgré tout un choix lourd de conséquence, car rien ne dit que ce régime respectera sa parole, lui qui passe son temps à violer les lois et se dédit sans cesse. Si une partie de l’opposition a décidé d’occuper aussi l’espace public dans le domaine de la politique, c’est pour éviter de pratiquer la politique de la chaise vide et ne plus laisser seul ce parti clanique à la tête du pays, mais que va-t-elle sacrifier sur l’autel de la réconciliation et des postes de députés ? Son âme et l’âme du peuple ivoirien ? Quelle couleuvre le peuple devra-t-il continuer d’avaler pour la réconciliation devenu un vain mot dans la bouche des caciques du RHDP ? Le peuple ne va-t-il pas s’étouffer à force d’avaler des couleuvres depuis 2011, date d’avènement de M. Alassane Dramane Ouattara ? Ce qui est sûr et certain c’est que les membres du RHDP ne sont pas à court d’idées ni de ruses. Ainsi pour se maintenir au pouvoir encore aujourd’hui, ils ont plusieurs tours dans leur gibecière. Il ne faut donc pas croire que ce clan manque de stratégies. Ce serait les mépriser ! Leurs stratégies sont diaboliquement élaborées. Que fera le peuple ivoirien, le seul à avoir la force du fait de son nombre et de son pouvoir dans une nation qui se prétend être démocratique ? Va-t-il défendre son pays et sa démocratie ? Va-t-il se laisser malmener et tuer à petit feu si l’on observe la politique implacable menée par ce groupement d’individus qui se sont hissés à la tête de la Côte d’Ivoire par la force militaire et par de nombreuses violations institutionnelles ?

Akassi Kanga.

Pour plus d'informations voici ma sitothèque à consulter

1/ Situation socio-politique, morts et emprisonnements

Côte d'Ivoire : plusieurs morts dans l'incendie d'une maison lors de troubles à Toumodi (habitants)

https://information.tv5monde.com/afrique/cote-d-ivoire-quatre-morts-dans-l-incendie-d-une-maison-lors-de-troubles-toumodi-381960

Côte d'Ivoire : La situation dégénère à Guezon, au moins cinq morts dont un bébé

https://www.koaci.com/article/2020/12/28/cote-divoire/societe/cote-divoire-la-situation-degenere-a-guezon-au-moins-cinq-morts-dont-un-bebe_147694.html

Côte-d’Ivoire: KKB à Guézon, vers la fin de l’impunité pour les dozos assassins ?

https://www.connectionivoirienne.net/2020/12/30/cote-divoire-kkb-a-guezon-vers-la-fin-de-limpunite-pour-les-dozos-assassins/

Présidentielle en Côte d'Ivoire : un nouveau mort lors de manifestations de l'opposition

https://www.france24.com/fr/afrique/20201019-pr%C3%A9sidentielle-en-c%C3%B4te-d-ivoire-un-nouveau-mort-lors-de-manifestations-de-l-opposition

2/ Alliés Français et propos de présidents français

Jacques Chirac reconnait le pillage de l'Afrique

https://www.youtube.com/watch?v=AAAzwd63_lk

https://www.france24.com/fr/afrique/20201111-c%C3%B4te-d-ivoire-henri-konan-b%C3%A9di%C3%A9-accepte-de-rencontrer-alassane-ouattara-ce-mercredi

https://www.mediapart.fr/journal/france/281220/2020-2021-le-temps-des-tempetes-judiciaires-pour-nicolas-sarkozy

3/ Chansons de DJ Volcano

-DJ Volcano Featuring avec le peuple Non au 3ème mandat 

https://www.youtube.com/watch?v=DLWsFEWB4JA

-DJ Volcano - Non au 3 éme mandat du président Alassane Ouattara 2020

https://www.youtube.com/watch?v=eNIDx2WbkJE

4/ Côte d’Ivoire : Les Evêques aussi ne reconnaissent pas Ouattara comme président

https://www.ivoirebusiness.net/articles/cote-divoire-les-eveques-aussi-ne-reconnaissent-pas-ouattara-comme-president

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.