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Billet de blog 7 août 2011

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Fin de civilisation ou extinction de l'espèce humaine?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les quelques réflexions ci-dessous sont à prendre avec beaucoup d'indulgence pour 2 raisons:

Elles sont écrites, ce dimanche, à la veille de la réouverture des Bourses qui donneront la mesure d'un éventuel krach boursier déflagrateur;

Elles sont le fait d'un simple citoyen, certes intéressé par les soubresauts erratiques du capitalisme, mais dénué de toute compétence, en matière économique et financière. Pas de complexe car les économistes se sont toujours trompés dans les prévisions, même si leurs analyses sont toujours intéressantes, après-coup, ne serait-ce que pour comprendre ce qui s'est passé.

- comment ne pas imaginer une suite catastrophique à la séquence que nous venons de vivre. Le sauvetage impossible de la Grèce n'est rien à côté de ce qui se profile dans un proche avenir: le fiasco de l'Italie et de l'Espagne...Il faudrait pourvoir, pour l'Italie, à un financement 5 fois supérieur à celui de la Grèce, et 2 fois plus pour l'Espagne. Impossible pour les états membres de l'euro-groupe de sauver nos 2 voisins du sud. Faut-il sortir les 3 pays, temporairement, de la zone euro? Les dévaluations subséquentes seraient dramatiques, non seulement en termes économiques, mais également et peut-être surtout, dans le domaine social: un chômage de masse et un affaissement des pouvoirs d'achat risquent d'avoir des conséquences insoupçonnées, notamment sur le plan politique.

- l'abaissement de la "note" de Standard and Poor's concernant les États-Unis aura comme incidence directe l'augmentation des taux d'intérêt des prêts consentis au Trésor US. Cela peut se chiffrer en centaines de milliards de dollars par an et ruiner l'économie étatsunienne, un des moteurs de l'économie mondiale...Quand on sait que les Bons du Trésor émis par les USA pour financer ses déficits sont souscrits en grande partie par le Japon et la Chine, on mesure bien, d'une part, la dépendance du leader économique mondial envers l'Asie, mais d'autre part, et surtout, que les crédits dont disposent la Chine et le Japon ne sont pas si solides que cela et qu'une suspension du paiement de la dette US pourrait avoir des répercussions même sur l'économie florissante des pays asiatiques (seul le Japon est toujours à la traîne...).

- ainsi, parallèlement, mais également par effet de dominos, les économies européenne, étatsunienne et asiatique pourraient sombrer à l'occasion de ce tsunami financier...Pourtant, les Cassandres furent nombreux, et, ce, depuis longtemps, pour dire que la course au développement ne pouvait pas durer. Entre ceux qui ont fait de la croissance à tout prix, un credo, basé sur l'endettement, et ceux qui construisent leur développement sur des bas coûts de main d’œuvre suralimentés par les financements que leur procurent leurs revenus tirés de leurs prêts aux économies occidentales, l'interdépendance est trop grande. Tout cela a fait le jeu de ceux qui spéculent et qui, de plus, tirent avantage de ce "jeu" basé sur les crédits des uns pour alimenter les dettes des autres (intermédiation financière).

- L'écroulement est donc prévisible et même prévu! Est-il encore temps de l'éviter? Les rustines, utilisées pour colmater les brèches, n'ont fait que retarder le processus. Le dernier avertissement date de 2008 et, depuis, plutôt que de tenter de réformer en profondeur le capitalisme, les apprentis-sorciers (dont l'un des plus actifs fut le Président français, empressé de sauver le système libéral auquel il croit ferme et de...faire un coup pour assurer sa réélection en 2012!) ont tenté de réguler le système, avec aucun résultat. Aujourd'hui, on ne voit qu'une seule solution pour empêcher l'écroulement généralisé, c'est un accord mondial pour annuler, en tout ou partie, les dettes des uns qui, sinon, forcément, deviendront les pertes des autres! L'égoïsme des états peut-il se transformer en solidarité internationale? Cela d'ailleurs ne serait même pas suffisant, si l'on ne mettait pas en place un nouveau système économique dans lequel les justices sociale et écologique prévaudraient sur le profit...

Je doute que nous en soyons capables: mais, dans ce cas, c'est une faillite mondiale qui en découlera...Ce que certains ont appelé la fin d'une civilisation et d'autres une sixième extinction des espèces (la dernière étant la fin des dinosaures), en l’occurrence celle de l'Homme...

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