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Billet de blog 19 septembre 2011

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L'avenir de DSK est-il tout tracé?

J'avais décidé de ne pas commenter l'interview de DSK sur une chaîne privée, hier soir. Je change d'avis, parce que, depuis ce matin, je ne lis, ni n'entend ce que j'ai ressenti en l'écoutant et le regardant.

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J'avais décidé de ne pas commenter l'interview de DSK sur une chaîne privée, hier soir. Je change d'avis, parce que, depuis ce matin, je ne lis, ni n'entend ce que j'ai ressenti en l'écoutant et le regardant. Non pas que j'aurai des réflexions originales à vous dévoiler, mais je pense que mon regard est plus objectif que d'autres: je n'aurai en effet pas voté pour lui, à l'occasion des primaires, ni lors du premier tour des présidentielles...mais, bien entendu, lors d'un second tour, j'aurai marqué mon ras-le-bol exacerbé contre Sarkozy et ma haine viscérale contre Marion Le Pen...

Tout d'abord, j'ai beaucoup aimé la façon directe de Claire Chazal de mener l'entretien: sans fioriture et en posant toutes les questions, même les plus difficiles. Sauf une: pourquoi DSK ne sait-il pas se contrôler quand il se retrouve seul avec une femme? Certes, il a répondu, préventivement, qu'il avait changé à cet égard...La journaliste, amie d'Anne Sinclair, a laissé, quand même, transparaître sa désapprobation...

DSK avait bien travaillé sa présentation. Ses mots avaient été manifestement maturés à l'avance. Il a fait acte de contrition: ni trop, ni trop peu. Tout était calculé: il a été innocenté judiciairement, mais il a commis "une faute morale" et il a beaucoup réfléchi et s'excuse auprès de tous. Il est vrai que c'était la seule attitude à avoir, mais cela manquait de chaleur, du fait de cette préparation un peu trop marquée. Or, c'est cette froideur qui lui a toujours été reprochée et il n'a pas su la dépasser...

Je n'ai pas non plus été sensible aux calculs que représentaient ces instants de silence, ces mouvements d'yeux alternant (fausse?) humilité et pénétration intense (!), ni les jeux de mains...

Par contre, j'ai admiré cette leçon de réalisme politique sur la situation financière de l'Europe: il ne sert à rien de voler au secours de la Grèce (et d'autres pays, éventuellement). Le remède est pire que le mal, en somme. Nous avons fauté en la laissant faire n'importe quoi et la seule solution aujourd'hui, pour éviter la récession, c'est qu'états et banques prennent en charge les dettes. Ces quelques instants de pédagogie économique et surtout politique ont suffi pour que j'efface les mauvaises impressions évoquées préalablement. Le DSK libéral et calculateur a laissé la place à un DSK plus humain.

Que tirer comme conclusion sur le plan politique? Cet homme n'a pas renoncé à jouer un rôle sur ce plan-là, manifestement. Il en a même tracé, subliminalement, les séquences futures: il fera profiter, à titre de conseiller, de son expérience FMI, dans un premier temps, puis s'investira dans l'Europe (Président de la Commission européenne?) avant de se retrouver en position d'être candidat à la Présidence de la République en 2017. Il aura 68 ans, le bon âge pour faire un premier mandat...

Mais il n'est évidemment pas maître de son destin et, notamment, du résultat de la Présidentielle de 2012: si la gauche gagne, cela deviendra plus difficile, en 2017, que si la droite vainc...

Une chose est sûre, c'est que nous n'avons pas fini d'entendre parler de DSK...

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