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Billet de blog 25 juin 2011

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La crise grecque: réflexions citoyennes (2)

Comment résoudre le problème posé par la Grèce? Vous vous doutez bien que je n'en ai aucune idée! Malgré cela, je vais tenter d'analyser celles qui sont proposées par les uns et les autres qui, finalement, n'en savent pas plus que moi! Ou tout au moins, mais vous n'êtes pas dupes, font semblant d'en savoir plus que moi...

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Comment résoudre le problème posé par la Grèce? Vous vous doutez bien que je n'en ai aucune idée! Malgré cela, je vais tenter d'analyser celles qui sont proposées par les uns et les autres qui, finalement, n'en savent pas plus que moi! Ou tout au moins, mais vous n'êtes pas dupes, font semblant d'en savoir plus que moi...

- La solution de la sortie de la zone euro et du retour aux ex-monnaies nationales. Je note qu'aucun économiste sérieux (je sais la juxtaposition des 2 mots vous fait rire) ne se hasarde à proposer une telle piste. En France, seuls les économistes du FN militent pour cette idée, mais ils en sont tellement peu fiers qu'ils préfèrent rester anonymes! Je rappelle de plus qu'ils sont pour établir des barrières protectionnistes autour de notre pays. C'est vrai que l'on imagine, même sans rien y connaitre, les conséquences d'une telle décision: dévaluation et effondrement de l'épargne des Français (enfin, ceux qui en possèdent...), mesures de rétorsion des autres pays alors que la France est la 5ème puissance exportatrice mondiale (et qu'un Français sur 4 travaille pour l'export, d'où l'explosion prévisible du chômage), baisse vertigineuse de la consommation (plus de TV, d'informatique, de Mac Do, de pizzas, de Kebabs et de couscous, d'Ikéa, etc...). Vous me direz, pour faire face à tout cela, les Frontistes renvoient chez eux tous les "métèques": soit entre 1 million et 25 millions de personnes suivant la génération à laquelle on remonte pour situer leur arrivée en France. De toutes les façons, il faudra compter avec le retour de 2 à 4 millions de Français résidant à l'étranger et qui seront illico expulsés, par mesure de rétorsion vers la France. La question est de savoir qui remplira les fonctions laissées vacantes par ceux que nous aurons renvoyés dans leur pays d'origine: emplois difficiles dans des secteurs (restauration, bâtiment, déchets...) où nos compatriotes préfèrent être cadres qu'exécutants...Solution donc inapplicable: c'est, au meilleur des cas, de la provocation, au pire, de l'incompétence: en réalité, il s'agit de pure démagogie...d'autant plus grave qu'elle spolierait ceux à qui le FN raconte ces c....ies pour recueillir leurs voix.

- Il y a ceux qui veulent "restructurer" la dette grecque: c'est-à-dire l'étaler dans le temps, avec ou sans abattement. Dans le même sac, il y a ceux qui préconisent (c'est encore timide, mais cela va aller crescendo) que l'on supprime carrément cette dette. Ceux-là sont réalistes, parce que, de toutes les façons, cela finira plus ou moins comme cela. Évidemment, pour la morale...Les Allemands sont carrément contre: l'orthodoxie financière teutone en prendrait un sacré coup.

- En introduction, j'ai déjà dit ce que je pensais du maintien de la pression auprès de la Grèce pour qu'elle suive à la lettre les "diktats" des institutions européennes et mondiales. Asphyxie, désastre social avec son cortège de malheurs et, comme d'habitude, ce seront les plus faibles et les classes moyennes qui paieront l'addition sans que cette dernière ne soit finalement honorée. Persister serait également dommageable pour les 26 autres pays de l'UE: la sacro-sainte croissance en prendra un coup et, une fois de plus, on sait qui trinquera...J'ai évoqué que, continuer dans cette voie-là, c'était l'effondrement économique, avec le risque (est-ce vraiment un risque?) supplémentaire d'un ras-le-bol généralisé avec tous les débordements possibles conduisant à un cycle révoltes/répression dont les "masses laborieuses (pour reprendre une expression passée de mode) feraient les frais...

- J'ai déjà exprimé mon incompétence en la matière (mais qui est compétent?). Mais ne pourrait-on s'inspirer de quelques réflexions de bon sens que l'on entend poindre, deci delà, chez tous ceux qui ne gravitent pas dans les hautes sphères des experts (peu unanimes, d'ailleurs).

Par exemple: "il ne sert à rien de presser le citron". Rien n'en sortira de bon, on le sait, puisque le citron finit par se ratatiner.

Autre réflexion: "faire payer ceux qui en ont les moyens". Non pas les contribuables, à travers les institutions européennes ou mondiales. Celles qui en ont les moyens et que nous avons sauvé de la faillite, il y a 3 ans, ce sont les banques! Non seulement, elles ont prêté à la Grèce (la France et l'Allemagne se sont bien illustrées en ce domaine) et ont intérêt à être remboursées, mais elles doivent aller au-delà et participer à hauteur (peu ou prou) du renflouement que les États leur ont prodigué.

"Tous pour un, un pour tous": il ne fait aucun doute qu'il faut tout mettre en œuvre pour sauver la Grèce, mais surtout et avant tout: les Grecs...

"Il faut tirer les leçons du passé": il est temps de passer à une autre Europe, à une vraie Europe: démocratique (les peuples ont la parole et désignent leurs représentants), économique (les décisions en ce domaine doivent être prises ensemble pour le bien-être des citoyens et non des financiers), sociale (alignement vers le haut des politiques sociales), environnementales (l'Europe doit être exemplaire en matière de lutte contre le changement climatique et le dépérissement de la biodiversité). Pour cela l'UE doit mettre en commun sa défense et sa politique étrangère...

En conclusion, c'est aux décideurs politiques, en considération des données économiques et sociales qu'ils ont en leur possession, de prendre des décisions dans l'intérêt des citoyens européens. L’Histoire jugera s'ils ont fait passer, pour résoudre la crise actuelle, le bonheur des Hommes avant les intérêts financiers et démagogiques...C'est à ce prix que l'Europe existera ou pas...

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