Mais, à ce coin du détour, l’abandon de cette notion de pivot que Macron avait lui-même fait miroiter afin d’appâter les « partenaires sociaux » apparaîtrait à l’opinion publique comme un « recul » et, par là-même, nourrirait le sentiment que nous pouvons gagner tous ensemble et imposer le retrait total de la réforme antiretraite.
En dépit de ce « bras d’honneur » gouvernementale, les dirigeants des confédérations persistent à se rendre aux convocations du pouvoir.
Dans son billet de ce 9 janvier, l’insipide Laurent Joffrin s’ébroue :
« Le gouvernement promet de son côté de laisser aux partenaires sociaux le soin de gérer le futur dispositif. Qu’est-ce qui l’empêche, dans ces conditions, de laisser tomber le chiffon rouge de l’âge pivot pour trouver ensuite, dans la concertation, les moyens d’assurer l’équilibre des retraites ? »
Posons la question autrement :
Puisque les dits « partenaires sociaux » sont volontaires pour gérer le « système à points » de toute façon, pourquoi Macron renoncerait—il à son « pivot » ?
Tous ces « dirigeants syndicaux » - syndicaux, mais pas syndicalistes – veulent être associés à la gestion des risques chômage- vieillesse- invalidité- accidents pilotée par l’État. Tous adhèrent au principe d’Etatisation de la Sécurité sociale, contraire au Modèle social 1945, contraire à la tradition de la CGT et de FO.
Ce jour a, de nouveau, été marqué par des manifestations monstres et par une répression à l’aune de la peur du pouvoir, mais aussi par le divorce entre les bases grévistes et les mauvais dirigeants nationaux de nos organisations syndicales.
Le dernier sondage du jour (Odoxa) annonce :
61% des Français estiment que le mouvement est justifié [1]
La situation politique n’a jrarement été aussi mouvante, elle tend vers la révolution de toutes ses forces vives.
A débattre et à suivre
[1] https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/retraites-une-majorite-de-francais-souhaite-l-arret-de-la-greve-ainsi-que-le-retrait-de-l-age-pivot_3776079.html