Le combat impulsé en France par le Comité Adama et le combat permanent des agents hospitaliers et médecins depuis 6 ans se nourrissent l’un, l’autre.
- C’est le combat pour les justes droits, qui ne se mendient pas (Bertold Brecht, dixit)
- C’est le combat contre la violence de l’État, contre sa répression nerveuse.
- C’est le combat pour le bien-être et la liberté (devise CGT des origines).
-C’est le combat pour la certitude du droit, contre l’arbitraire de la charité. (Jean Jaurès, dixit)
-C’est le combat de cette cadre hospitalière qui a riposté aux lancers de grenades dites « à létalité réduite » et qui va être poursuivi par un simulacre de Justice.
Évidemment, dire « A bas le capitalisme », ça va plus vite et les appels à le renverser sont légions parmi ceux qui aspirent à être « les purs et les sincères qui dirigent les masses populaires » comme le chantait avec son humour corrosif Bill Deraime en 1981. Lire ici : https://youtu.be/hTydZhQw7to?list=PLG3zvMyLBkRicpDa1JgXA5lkD7JoBvY0l
Trotsky n’avait pas le même humour et n’avait pas tout le temps de l’humour. Il avait, d’avance, répondu à nos anticapitalistes-révolutionnaires :
Est-il vrai que pour faire disparaître le chômage et la misère, il faut au préalable détruire le capitalisme ? C’est vrai. Mais seul le dernier des imbéciles en tirera la conclusion que nous ne devons pas nous battre aujourd’hui de toutes nos forces contre les mesures qui permettent aux capitalistes d’augmenter la misère des ouvriers.[1]
Il avait rédigé ces lignes en pleine grande dépression économique, quand la question de la misère et des droits démocratiques se posait avec une vive acuité.
La lutte pour la destruction du capitalisme est d’abord un combat pratique, fondé sur les besoins pratiques immédiats du peuple travailleur quoi que pense chaque individu du capitalisme en général. Il en va de même du combat contre le racisme, pensons-nous. Historiquement, le racisme est une émanation du capitalisme, le racisme est consubstantiel de l’impérialisme. Comme dirait Assa Traoré, ce n’est pas un thème de débat autour d’une tasse de thé. Ce n’est pas affaire de « privilège blanc » ou non, (notion qui fâche pour rien- si ce n’est son respect des institutions dont la Police nationale - monsieur Quatennens).
Pour l’heure, une cadre infirmière est l’objet de poursuites pour avoir exercé son Droit de riposte (qui n’est pourtant pas le Droit à l’insurrection reconnu comme tel par la Première république française en 1793). Face aux policiers qui applaudissent les manifestants hospitaliers à Nîmes et à Lille se dresse la faction milicienne de la Police[2] et nous voyons bien de quel côté penche l’État-Macron, État versaillais, que ce soit contre la jeunesse des quartiers populaires, contre les gilets jaunes, les conducteurs de bus de la RATP.
Nous sommes le 18 juin, 80 ans après un appel qui, sur le champ, a été un non-événement. Dans le nouvel Obs, l’historien émérite Olivier Wievorka relate :
« Le texte original était, en fait, beaucoup moins rugueux à l’égard de Pétain que celui qui a ensuite été officialisé. Ce qui prouve soit que de Gaulle l’a révisé (ce qui est douteux), soit qu’il a été amendé à la demande des Britanniques, ce qu’il ne pouvait évidemment pas reconnaître… »[3]
De prime abord, Churchill pensait que De Gaulle surfait sur « une marée de volontaires ». A défaut de quoi, Churchill l’a gonflé à l’hélium. A ce sujet l’ouvrage du regretté Maurice Rajsfus « La libération inconnue » a fait litière du mythe gaullien après un travail d’archive minutieux. Maurice Rajsfus a surtout jeté une lumière crue sur le rôle de la Police sous l’occupation tout au long de sa vie, depuis le jour où, âgé de 16 ans, il a échappé in extremis à La Rafle[4]. Plus tard, à partir des années 70, il a créé l’Observatoire des Libertés Publiques qui a recensé rigoureusement au jour le jour les violences policières de l’État. Le « Petit Maurice » vient de nous quitter, à l’âge de 92 ans, le 13 juin. Grâces lui soient rendues ![5]
Ainsi même, le cheminement de Maurice nous conduit tout droit au jour J d’aujourd’hui, lorsque tout rassemblement pacifique devient un outrage, surtout depuis les menées de monsieur Valls, Premier flic de France puis Premier ministre en 2015/2016. Et, il viendrait maintenant faire la leçon en agitant l’épouvantail d’une « guerre entre les races ». Ce n’est pas son coup d’essai. Tout en imposant le règne de la matraque, grenades et LBD, monsieur Valls se grime en grand inquisiteur contre une « certaine gauche », comme en 2016 lors du manifeste antimusulmans du « Printemps républicain », avec, là aussi, des « républicains des deux rives ». Lire ici : https://youtu.be/gROe70d6Jf8. Il fracassait déjà des agents hospitaliers dont l’un a perdu un œil, en septembre 2016.
Une fois encore, nous intervenons pour un large Front du refus contre la violence policière et judiciaire de l’État. Maintenant !
Merci de nous lire en diagonale ou en détail. Haut les cœurs à toutes et tous. Commentaires et critiques bienvenues.
Rappel : pétition pour les 600 médecins contre le gouvernement anti-sanitaire - 525 040 ont signé – A 21 heures, ce soirhttps://www.change.org/p/onoublierapas-plaintecovid-nous-soutenons-les-m%C3%A9decins-qui-attaquent-e-philippe-et-a-buzyn-en-justice?utm_content=cl_sharecopy_21000848_fr-FR%3Av3&recruiter=242258691&recruited_by_id=bd2ceee4-2af8-4876-8e20-4410f80ee0b2&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink&utm_campaign=psf_combo_share_initial&utm_term=ff174ba963f347a7a6b41b8630061ddd&use_react=false
[1] Léon Trotsky. Lettre à un ouvrier communiste allemand – reproduit dans Comment vaincre le fascisme Buchet/Chastel 1973 ; 8 décembre 1931. Page 71
[2] Lire : https://www.mediapart.fr/journal/france/040620/bougnoules-negres-fils-de-pute-de-juifs-quand-des-policiers-racistes-se-lachent
[3] https://www.nouvelobs.com/histoire/20200618.OBS30195/olivier-wieviorka-churchill-pensait-que-de-gaulle-lui-apporterait-une-maree-de-volontaires.html#xtor=EPR-2-[ObsActu17h]-20200618
[4] En revanche ses parents qui lui avaient dit de partir ont été gazés à Auschwitz
[5] Titre d’un livre d’hommages à ses amis de Maurice Nadeau. Grâces leur soient rendues. Mémoires littéraires. Albin Michel 1990.