Dans son édito électronique du soir, Didier Micoine ( Le Parisien) n’est pas loin de s’arracher les cheveux : « on voit mal comment il pourrait faire adopter le texte dans les délais prévus avant la trêve des municipales sans avoir recours au 49-3. Et c’est bien un passage en force qui se profile sur une réforme majeure et qui concerne tous les Français. Un très mauvais signal. »
« Quel fiasco ! » soupire-t-il. Et si, simultanément, la conférence de financement explose, le désastre sera complet. En effet, la « réforme » nécessitait un minimum de consensus et tout avait été concocté en ce sens : deux ans de table-ronde permanente avec les « partenaires sociaux », un « grand débat » pour capter l’opinion ! Cet échafaudage, (n’en déplaise à Laurent Joffrin qui n’apprécie pas les hyperboles), ressemble à un échafaud. En dépit de tous les efforts d’accompagnement de ce plan antiretraite des hauts dirigeants confédéraux liés à la C.E.S[1], tout cet édifice a été subverti et ratatiné par la mobilisation ouvrière et populaire telle qu’elle s’affirme depuis novembre 2018.
Est-ce à dire que la réforme ne sera pas adoptée et qu’aussitôt, des décrets scélérats ne vont pas pleuvoir ? Est-ce à dire que Macron et sa suite seront emportés dans le naufrage ? Nous n’en savons rien.
Tout le monde déteste Macron, ses réformes, ses matraques-grenades-LBD et sa suite parlementaire.
Il existe un Front du refus dans ce pays. Les temps forts devenus rituels, à la longue, suscitent la lassitude et la frustration.
Nous pensons qu’une Manifestation nationale sur Paris est possible, nécessaire et réalisable pour le retrait de la réforme antiretraite, pour les salaires et les emplois, pour l’arrêt total des licenciements économiques.
A DEBATTRE - A SUIVRE
Alain- Daniel
[1] Confédération européenne des syndicats, dévouée à l’Union dite « européenne »