Nous ne sommes pas aux prises avec de simples faits mais avec un enchevêtrement de causes et d’effets, d’’effets qui deviennent à leur tour des causes. Dans cette chaîne de causes à effet, intervient la crise de toutes des institutions, une crise majeure qui tend à dévorer l’État.
Dans ces conditions, Macron doit promettre des « garanties » pour certains régimes spéciaux. Ce sont des promesses de gascons qui n’engagent que ceux qui y croient puisque Macron veut les ficeler dans sa loi-cadre antiretraite qui sera l’enveloppe de décrets pris sans vote des députés.
Ah, Martinez a le verbe haut (et la moustache basse), il accuse Macron de laisser pourrir des choses au prétexte qu’il n’y aura pas de « négo » avant le 7 janvier.
A ce stade, nous sommes tentés de citer un passage du livre de P.O Lissagaray [1]– Histoire de la Commune de 1871- à propos du pouvoir qui s’était établi après la chute de Napoléon III :
« Quel est donc leur but ? Leur but est de traiter (…) Quand tout Paris leur crie : « Défendez-nous, chassons l’ennemi », ils applaudissent, ils acceptent et tout bas ils disent : « tu vas traiter ! »… »
(Éd. La Découverte/Poche. Pages 62/63)
En fait, Martinez s’excuse : « c’est de votre faute, messieurs les macronistes, si la grève se poursuit, la « négo » n’attend pas » serine-t-il en substance, aussi bravache que le fut le gouvernement de « défense nationale » de 1870.
Derrière lui se pressent de vaillants économistes et pas n’importe lesquels : la fondation Copernic, rien moins, la personne de Pierre Khalfa.
Monsieur Khalfa dit :
« Il y a aujourd'hui une volonté de passer en force. Ce qui est scandaleux, c'est que le gouvernement joue sur le pourrissement de la grève. Pourquoi attendre le 7 janvier pour reprendre les négociations avec les organisations syndicales ?Le gouvernement a choisi l'épreuve de force, il faut amplifier la mobilisation pour empêcher le passage en force de ce projet.Si le gouvernement voulait une trêve, il fallait dire : on arrête tout, on se met autour d'une table et on discute. Il y a une façon simple de sortir par le haut, c'est de donner la parole au peuple et que le gouvernement organise un référendum sur son projet de loi. »
Il faudrait, dit-il, amplifier la mobilisation pour empêcher « un passage en force ». Allons bon. Un passage « en douceur » l’agréerait-il ? C’est, mot pour mot, ce que prétend E. Philippe !
Quant à l’idée d’un référendum sur les retraites, ce serait introduire le système suisse qui n’a jamais été à l’avantage des salariés de ce pays, bien au contraire !
Voteraient ceux qui ne sont pas concernés par cette régression sociale : gros agriculteurs, rentiers, moyens capitalistes. Ne voteraient pas celles et ceux qui, parmi les salariés, n’ont pas la nationalité française ! Ce serait en quelque sorte… « Khalfaïen ». Ou bien ?
Notre position :
Arrêt immédiat de toute négociation syndicale avec Macron !
Retrait total du Plan Macron !
Réindexation immédiate des salaires, pensions, allocations !
Macron, démission !
A suivre et à débattre.
[1] Lissagaray fut un des combattants émérites de La Commune de 1871.