Voilà une dizaine d'années, ainsi que l'on révélé des documents de WikiLeaks, plusieurs dirigeants du PS ont défilé à l'ambassade des Etats Unis à Paris, se plaignant devant l'émissaire de Georges Bush de l'opposition trop brutale de Jacques Chirac à la guerre d'Irak.
Le 29 mai 2006, Pierre Moscovici, chargé à l'époque des relations internationales du PS, promit qu'un gouvernement socialiste se montrerait plus proaméricain que celui de Dominique de Villepin.
Quelques jours plus tard, le 8 juin, Hollande, alors premier secrétaire du PS, regrettait devant l'ambassadeur des Etats-Unis que Chirac ait fait de "l'obstruction gratuite" face au président américain.
Mais l'atlantisme des socialistes français peut invoquer un précédent encore plus éclatant.
Le 24 juin 1981, François Mitterrand expliqua à George H. Bush, alors vice-président des Etats-Unis, pourquoi il venait de nommer quatre ministres communistes.
"Les communistes ont accepté de s'humilier en échange de quatre postes gouvernementaux. (...) Je peux parfaitement les renvoyer s'ils ne font pas l'affaire. (...) Il seront de force associés à ma politique économique et seront donc dans l'impossibilité de susciter des remous sur le plan social."
Sans oublier qu'à l'époque, pour continuer à rassurer Reagan, 47 diplomates soviétiques furent expulsés, soupçonnés d'espionner la France.
" Les Russes doivent comprendre qu'ils n'ont pas affaire à un ventre mou. Dès qu'ils l'auront compris, cela marchera mieux." (Mitterrand).
Obama doit aujourd'hui trembler pour ses diplomates...
Ce serait ne pas tenir compte, main sur le coeur, qu'il à promis à Hollande qu'il n'espionnerait plus les conversations téléphoniques de son "partenaire indispensable"...
Notes de lecture, à partir d'un article de Serge Halimi "Fureur à l'Elysée...", LE MONDE diplomatique juillet 2015.