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Billet de blog 17 avril 2013

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5- Destitution de l'emblème démocratique, ou de "l'homme démocratique"

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Cependant, la critique platonicienne de la démocratie est loin d'être uniquement réactive ou aristocratique. Son propos vise à la fois l'essence de la réalité que formalise, au niveau de l'Etat, la démocratie, et le sujet qui se constitue dans un monde ainsi formalisé, ce qu'il appelle "l'homme démocratique".

Les deux thèses de Platon sont alors les suivantes:

1/ Le monde démocratique n'est pas réellement un monde.
2/ Le sujet démocratique n'est constitué qu'au regard de sa jouissance.

Ces deux thèses sont à mon avis tout à fait fondées, et je vais ici les développer quelque peu.

En quoi la démocratie n'autorise-t-elle qu'un sujet de la jouissance ? Platon décrit deux formes du rapport à la jouissance constitué dans le faux monde démocratique.

Le premier, quand on est jeune, est l'emportement dionysiaque. Le second, quand on est vieux, est l'indistinction des jouissances.

Au fond, l'éducation du sujet démocratique par la vie sociale dominante commence par l'illusion que tout est disponible : "Jouir sans entraves", dit l'anarchiste soixante-huitard. "Des fringues, des chaussures Nike et mon shit", dit le faux rebelle des "banlieues".

Mais la même vie démocratique s'achève dans la conscience crépusculaire que tout s'équivaut, et donc que rien ne vaut, sinon d'abord l'étalon de toute valeur possible : l'argent, et ensuite l'appareillage de ce qui en protège la propriété : la police, la justice, les prisons.

De l'avidité prodigue qui s'imagine être une liberté à l'avarice budgétaire et sécuritaire, voilà le cours du temps.

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