Que devient la vie collective, quand son emblème est la jeunesse éternelle ? Quand le sens de l'âge a disparu ? Il y a sans doute deux possibilités.
En l'absence d'un vrai niveau (capitaliste...) de circulation monétaire, cette figure est terroriste, parce qu'elle valorise sans limitation la brutalité et l'inconscience des adolescents.
La version révolutionnaire de ce jeunisme "pauvre", on en a vu les terrribles effets avec les gardes rouges de la Révolution culturelle comme avec les Kmers rouges.
Sa version désidéologisée, se sont les bandes armées d'adolescents, manipulés par des puissances extérieures ou des seigneurs de la guerre, qui sèment la terreur dans nombre de régions de régions africaines.
Ce sont là les limites infernales du démocratisme adolescent déconnecté de la circulation monétaire des choses, sauf de celle des armes meurtrières qu'on leur fournit en abondance.
Mais chez nous ? Chez nous, le primat de la jeunesse impose le divertissemnt comme loi sociale.
"Amusez-vous" est la maxime pour tous. Même ceux qui ne le peuvent guère y sont tenus. D'où la profonde bêtise des sociètés démocratiques contemporaines.
Dans tous les cas, Platon nous autorise à penser nos sociétés comme entrelacement de trois motifs :
- l'absence de monde,
- l'emblème démocratique comme subjectivité asservie à la circulation
- et l'impératif de jouissance comme adolescence universelle.
Sa thèse est alors que cette combinaison expose nécessairement la société qui s'y déploie à un total désastre, parce qu'elle est incapable d'organiser une discipline du temps.
à suivre